Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

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Netarion
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Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Salut à tous!

"C'était génial! Mais plus jamais!" 

C'est ce que j'avais déclaré à ma mère lorsqu'elle était venue me récupérer à Hendaye après 47 jours en solitaire pour traverser les Pyrénées. Et pourtant le dicton " Ne jamais dire jamais" n'a jamais été aussi vrai ( ça fait beaucoup de jamais!). :mrgreen:

Pour expliquer la genèse de cette traversée, il faut remonter à l'été 2021. Alors que je partais faire une rando très classique aux lacs d'Ayous en compagnie de ma cousine Lisa ( une partenaire de randos régulière) et de son amie Lisa également, elles m'ont annoncé qu'elles voulaient faire la traversée des Pyrénées. Pour plein de raisons diverses et variées, elles avaient décidé de se lancer dans cette aventure en 2025. Et je ne sais plus comment ça s'est goupillé, si ce sont elles qui m'y ont convié ou si c'est moi qui me suis invité, mais toujours est-il que je me suis retrouvé dans cette aventure également...
Sur le coup, j'étais assez serein! Ce n'était pas avant plusieurs années, de l'eau allait coulait sous les ponts, la probabilité qu'elles lâchent l'affaire n'était pas négligeable... J'avoue avoir repensé à ce raisonnement lorsque j'ai posé mes fesses sur les sièges du train en partance de Pau, direction Collioure en ce beau mois de Juin 2025...  :mdr3:


Mais avant, petite parenthèse!
Avant de vous faire le récit de nos aventures, je voudrais en profiter pour expliquer comment je m'organise pour faire une longue traversée de ce genre. J'ai eu la chance de pouvoir faire plusieurs traversées et GR et j'ai régulièrement des gens qui voudraient se lancer dans une aventure similaire et qui me posent énormément de questions. Je me suis dit que le récit de cette traversée était également une bonne occasion pour coucher à l'écrit ma façon de m'organiser. Bien sûr, c'est ma méthode, ce n'est en aucun cas LA méthode.


Le cahier des charges

Avant de me lancer dans ce genre de périple, j'établie toujours un cahier des charges. J'essaye de répondre à des questions simples telles que "Quand? Combien? Comment? etc...", de manière à décider de la forme que prendra mon périple.
- Combien de temps? En premier lieux, je détermine combien de temps je me donne pour réaliser mon périple. Dans notre cas, mes acolytes visaient 40 jours pour la traversée des Pyrénées. 
- Quand? Il est important de décider à quelle période se passera le périple. Ce n'est pas une question facile à répondre, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte ( la météo, la neige, l'ouverture des refuges, la possibilité de poser les vacances,...). Au début, elles voulaient le faire en Août. Pour ma part, je préfère le mois de Juin pour les journées plus longues et surtout parce que les montagnes sont magnifiques à cette période! J'ai réussi à les convaincre de partir à la mi-Juin.
- Comment? Il y a plein de manière de faire un GR ( en autonomie, en gîte, de manière sportive ou en prenant son temps etc...). En fonction du "comment", ça va imposer de la préparation comme la réservation des gîtes par exemple. Sur ce point, nous n'avons pas hésité et nous avons choisi de le faire en "autonomie". Nous avons pris tentes et nourritures pour tenir plusieurs jours afin de ne pas dépendre des gîtes et de rester libre dans nos étapes. C'est nous qui choisissions où on allait dormir, pas un topoguide ( et accessoirement, ça coûte un poil moins cher.. Oui je suis une pince! :mdr3: ).
- Il peut y avoir d'autres critères à faire rentrer en compte. Par exemple, moi pour cette traversée, je voulais éviter au maximum les portions de route et les remontées mécaniques. Je voulais éviter de rester trop sur le GR10 car je l'avais déjà fait, mais il y a des portions que je voulais quand même revoir.

La préparation

Êtes-vous prêt à vivre avec votre manque de préparation?" Une phrase que je tiens d'un ancien pilote de l'aéronavale française. Moi je dis souvent qu'un GR c'est avant tout de la préparation et de la motivation. Une bonne préparation va permettre d'éviter énormément de problème et de gagner beaucoup de temps!

La partie la plus importante de la préparation se concentre sur l'itinéraire. C'est une étape que j'aime beaucoup, j'adore passer du temps sur les cartes, à batailler pour essayer de trouver un itinéraire sympa et cohérent. Les filles m'ont fait confiance pour cette partie et m'ont laissé gérer ( en vrai, je ne leurs ai pas vraiment laisser le choix! :P ). Comme on ne se limitait pas à simplement au GR10, cette étape m'a pris beaucoup de temps. J'ai essayé de choisir un itinéraire principal, mais j'ai quand même pris le temps de préparer d'autres variantes en parallèles que nous étions susceptibles de choisir en fonction de la météo ou de la neige par exemple. Il y avait beaucoup de sentiers que je ne connaissais pas, j'ai essayé à chaque fois de chercher un maximum d'infos entre les topos, les forums, les vues satellites, etc... Une de mes grosses erreurs sur cette traversée a été de ne pas avoir osé demander des infos sur ce forum.
Une fois l'itinéraire principal et les itinéraires secondaires bien établis, je réalise à chaque fois un tableur avec les différents lieux que je considère important et j'inscris toutes les informations qui me semblent importantes comme les distances et les dénivelés. Le tableur prend cette forme:

https://1drv.ms/b/c/08edc65cb39e279e/Ee ... Lh5SVaNb8w


Ensuite, je passe encore beaucoup de temps sur la carte afin de repérer au maximum les points d'eau, les lieux où je peux me ravitailler, etc. Je me fais des petits marqueurs sur la carte afin de pouvoir me rappeler où se situe chaque point d'intérêt. Je prends le temps également de repérer l'itinéraire sur la carte, ce qui me permet au passage d'encore mieux le connaître. Je fais cela même si je reste sur un GR et ça même si j'ai les topoguides. Le but étant d'avoir au maximum une pré activation mentale de mon périple. ( Je voulais vous partager mes cartes pour donner en exemple, mais c'est une galère sans nom avec Onedrive... J'éditerai peut-être par la suite).

Une fois l'itinéraire maîtrisé, je m'attaque à tous les autres petits points comme "comment je me rends au point de départ et comment je reviens?" ou les différentes réservation si besoin. Puis ensuite arrive la dernière partie de la préparation, le matériel.


Le matériel

Je trouve toujours ça chiant de préparer mon sac.. Heureusement, je suis aidé! ::d
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J'ai énormément de gens qui me demandent des informations sur le matériel! Et c'est vrai qui il y a de quoi se prendre la tête sur ce point... 
Alors déjà, le matériel c'est secondaire dans la réussite d'un GR... J'ai déjà vu des gens finirent leurs GR alors qu'ils se baladaient juste avec une cuillère à soupe ( j'en ai même vu un le faire tout nul.. :mdr3: ), et d'autres avec de la marque à gogo ( Ospray MSR et Jean passe par là... ) et pourtant abandonné 3 jours plus tard...
J'ai l'impression qu'aujourd'hui, les gens ne jurent que par le poids. Personnellement, j'essaye de privilégier le confort et la fiabilité. Réduire le poids, c'est vrai que c'est toujours bien! Mais si la nuit, je dors mal dans ma tente sarcophage ou mon tarp, je n'aurais pas de bonnes nuits de sommeil, la fatigue va s'accumuler, cela va influer sur mon moral et donc sur ma motivation... Et comme je l'ai déjà dit, un GR c'est de la préparation et de la motivation! Même chose pour la fiabilité, réduire le poids ok mais si c'est pour que ça casse alors que je suis paumé au fin fond de l'Ariège... J'essaye d'éviter le matériel de type 'Tout va bien tant que tout va bien...".
Pour chaque périple, je réalise ma petite liste de matériel qui m'aidera au moment de faire mon sac:

https://1drv.ms/t/c/08edc65cb39e279e/EU ... w?e=DJcv1K

Pour détailler dans les grandes lignes:

- Le sac: Decathlon 70+10. C'est grand et lourd comme sac... Mais j'aime bien pouvoir tout rentrer dans le sac sans trop batailler et ça m'évite d'avoir des choses attachées sur le sac.
- La tente: Forclaz 1 place de chez Decathlon. Confortable, très fiable ( elle a résisté à l'atterrissage d'un hélico juste à côté) et facile à l'utilisation. J'utilise 2 sacoches pour séparer la tente et la toile qui est souvent trempée. J'ai fait fabriqué ( merci maman!) un morceau de toile à partir d'un vieux poncho pour pouvoir combler la partie juste devant l'ouverture de la tente. 
- Tapis de sol: Tapis mousse en accordéon Thermarest. Je privilégie les tapis mousses, pas confiance au gonflable question fiabilité / longévité.. Mais je suis de plus en plus entrain de changer d'avis, c'est vrai que ça me permettrait probablement de prendre un sac plus petit. Le tapis accordéon est pratique, en le pliant en 2 parties, je peux le mettre à la verticale dans le fond du sac.
- L'oreiller: un simple oreiller de salon de jardin de chez Gifi. Il se plie et se loge facilement dans le sac. Il a conservé sa forme pour l'instant, il m'a suivi sur tous mes bivouacs. Bon je me sert quand même de ma polaire en plus que je mets sous l'oreiller.

Pour la nourriture, je ne m'attarde pas. Cela dépend des goûts de chacun. Juste pour l'eau, je me sers de bouteilles d'eau, avec une capacité total de 3,5L. Je ne suis pas fan des camelbak.. C'est pénible à remplir, on ne voit pas le niveau et pas assez fiable à mon goût. Pour ma part, j'ai fait coudre ( encore merci maman!) un petit sac isotherme sur les hanses du sac, ce qui me permet d'attraper une bouteille facilement.

Pour les vêtements, pareil je ne m'attarde pas. Juste pour le GR10, je rajouterai un maillot de bain. C'était une idée de mes acolytes et j'avoue que ça a quand même bien servi!

Pour la gestion des batteries ( téléphone, etc...), j'utilise un chargeur solaire 3 panneaux de chez Decathlon, une batterie 10000mAh et un chargeur rapide secteur. C'est un peu "overkill" mais vu que je me sers de mon téléphone pour gérer la carte, je préfère assurer le coup! Et franchement, ça fonctionne bien! Je ne faisais même plus charger mes appareils dans les camping à la fin.

Pour les cartes, j'utilise des cartes IGN et Opentopomap que je me suis bricolé et consultable simplement par la galerie photo du téléphone. Elles sont disponible ici:
https://www.pyrenees-team.com/viewtopic.php?t=19175

Et enfin, on a également pris les crampons car, au vu de notre itinéraire et de la neige restante, j'avais estimé qu'ils étaient nécessaire. Bon ce fut une énorme erreur de jugement de ma part, on ne les sortira même pas du sac...


La rando

C'est bon, c'est le grand jour, on est parti! Et là encore, il y a de la méthode à expliquer!
Perso, je suis un lève tôt! J'aime bien commencer mes journée tôt! Très tôt! En général, j'essaye toujours de me réveiller 1-1h30 avant l'heure du lever de soleil. Il faut compter 30 min pour lever le camp et j'attaque ma journée à la frontale. Cela peut même être encore plus tôt si jamais il y a des orages dans l'après-midi ( afin d'être sur le lieu de bivouac avant l'orage), ou si je démarre dans une ville ou par de la route, ou encore si j'ai un lever de soleil sympa à voir. Les avantages sont nombreux! Cela me permet de démarrer à la fraîche, de pouvoir observer les animaux le matin, profiter du lever de soleil... Mais surtout, ça me permet de finir la journée tôt et de choisir où elle se finira. Cela me laisse le temps de me laver, de laver mon linge et de flâner ( y compris dans la journée). Par contre, bah il faut se lever à 4h, il fait froid et les tentes sont trempées. Et le soir quand tout le monde fait la fête, il faut arriver à s'endormir alors qu'il fait encore jour... Mais voir les gens se lever à 9h, la tête encore dans le fondement, alors que nous on en est déjà à 10km de marche; ça n'a pas de prix! ::d
Durant la journée, j'essaye de prendre une pause d'abord une heure après le départ, puis après toutes les 2h, avec une grosses pauses de 1h-1h30 vers 11h-12h. J'essaye d'organiser mes étapes de manières à avoir au minimum un point d'eau au bivouac. Comme dit Méléagant dans Kaamelott: "Les tocards prennent toujours leur retraite au bord d'un ruisseau, à cause de la soif!" Bon ce n'est pas la meilleure citation de Kaamelott mais c'est pas faux! Et si il y a un camping, je ne vais pas hésiter à m'y arrêter ( ce n'est pas cher et l'eau est chaude! :mrgreen: )


Et voilà, fin de la parenthèse!
Dans tous les cas, la traversée des Pyrénées est toujours une aventure incroyable! C'est dur, c'est long, c'est éprouvant mais c'est beau! Il faut s'accrocher! Les raisons qui peuvent pousser à l'abandon ne manquent pas. Pour ma part, je ne partais pas gagnant. La première fois que je l'avais fait, j'ai réussi à garder la motivation jusqu'au bout. Mais maintenant que je l'ai fait une fois, je craignais de me dire pour cette 2ème fois " Je m'en moque, au pire je l'ai déjà fait...". De plus, cette traversée représentait pour moi un défi tout autre... Etant quelqu'un de très solitaire, j'allais devoir passer 40 jours en compagnie de 2 autres personnes! Et ça, j'avoue que je ne savais pas du tout comment ça allait se passer... 

Alors traversée ou pas traversée? Bah il vous faudra lire jusqu'au bout pour le savoir!

Jour 0: Pau - Collioure

On est le 16 Juin. Cela faisait des années qu'on attendait cette date avec impatience et cette fois, on y est, c'est le grand jour! Ou pas... :P
Il nous fallait d'abord nous rendre sur les bords de la Méditerranée et pour ça, on allait devoir prendre le train! Donc c'est à 9h du matin que nous avons quitté la gare de Pau à bord d'un magnifique TER. L'aventure commençait bien pour moi... Je sortais d'une crève de tous les diables et je toussais encore énormément... La personne qui était à côté de nous a vite compris, en voyant nos tenus de randonneurs et nos gros sacs, que nous partions faire la traversée. Il l'avait fait également et il a pu confirmer à mes 2 acolytes ce que je leurs avais déjà dit: " C'est une sacré aventure qui vous attend!"
Nous avions d'abord une première correspondance à Toulouse, puis une 2ème à Narbonne. Evidement, fidèle à sa réputation, la SNCF nous annonce que notre train pour Narbonne est en retard, ce qui nous fera par conséquence louper notre TER à Narbonne... Et comme prévu, nous avons poiroté dans la gare de Narbonne, assis face un wagon citerne tagué du plus bon goût possible... Cela deviendra notre vanne durant la traversée "Bof... ça vaut pas la gare de Narbonne...". Puis soudain, un train déboule dans la gare, avec marqué direction Perpignan! Il n'y a pas eu d'annonce, on essaye de regarder les écrans mais impossible de savoir si c'est le notre. Tant pis, on monte dedans! Mais on doute, alors on va demander au contrôleur. Il nous dit que ce train s'arrête à Perpignan et que ce n'est pas notre train. Du coup, on lui dit qu'on va redescendre et il nous répond " Il fait frais, vous êtes bien là, restez dans le train". Il s'assoie avec nous, regarde son écran pour essayer de trouver notre train. Sauf que les portes se referment, le train démarre... Bon bah on va rester dans le train du coup! Arrivé à Perpignan, nous sommes redescendus pour attendre 30min le bon train qui nous amèneras enfin à Collioure, avec 2h de retard... Mais pas grave! On y est!

Bien sûr, il était trop tard pour commencer la rando immédiatement! On s'est contenté d'aller faire nos courses, d'une petite glace sur le port et d'une visite de cette magnifique petite ville. Après avoir déambulé dans les rues étroites, nous avons pris la direction du camping au Nord de la ville. La personne à la réception était un peu froide avec nous... En fait, nous nous sommes rendus compte qu'après que nous étions arrivés pile à l'heure de la fermeture de l'accueil... On s'est rapidement posé, puis on est allé se baigner dans la petite crique privée du Camping.

Le château Royal de Collioure.
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Le fort de St Elme ( 170m) et au loin, la tour de la Madeloc ( 656m). 
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Le fort Miradou et au loin, le fort Béar ( et un magnifique HLM flottant qui glande bien au milieu de la baie juste pour gâcher les photos... )
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Le fort Carré.
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Jour1: Collioure - Banyuls
Distance: 20km.

Cette fois, c'est vraiment parti!
Pour ce premier matin, le réveil était réglé à 4h! J'ai prétexté à mes 2 collègues que c'était pour commencer à les habituer car ça sera comme ça tous les matins... Mais l'objectif réel était de pouvoir aller admirer le lever de soleil depuis le fort Carré, sur la falaise au-dessus du camping. Nous avons profité de ce petit lever de soleil pour prendre notre petit déjeuner.

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Vue sur Argelès-sur-Mer.
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Après ce lever de soleil timide et quelque peu gâché par un HLM flottant, nous avons entamé notre journée de rando. Cette première étape était relativement facile et allait nous servir d'échauffement avant les choses sérieuses!
Nous avons d'abord retraversé Collioure. Si la veille, c'était la cohue; le matin à 6h, c'est quand même plus paisible! Les rues étaient désertes, les eaux du port étaient seulement troublées par les pécheurs locaux. Le soleil se levait tranquillement, donnant une belle couleur au château royal. Nous avons pris la direction du petit moulin de Collioure et nous avons attaqué notre première et unique ascension de la journée: le fort de St Elme. Son ascension n'est pas longue mais les premiers mètres de dénivelé avec un gros sac sur le dos ne sont jamais évident!
Après avoir admiré la vue plongeante sur Collioure depuis St Elme, nous sommes redescendu par la route jusqu'à Port-Vendres. Ce petit port en eau profonde est moins pittoresque que Collioure mais c'est quand même une ville que j'aime bien. Nous avons longé les quais et nous avons pris la direction du cap Béar. Le sentier qui longe le littoral est en plein soleil et malgré qu'il était encore tôt, il faisait déjà très chaud. Juste avant d'attaquer ce sentier, le destin à placer sur notre chemin un banc à l'ombre. Je propose donc à mes acolytes une petite pause qui sera rapidement validée!

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Vue sur Collioure depuis le fort de St Elme.
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Port-Vendres.
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Nous avons repris notre route et comme je l'avais prédit, il fait chaud! Très chaud! On suit le littoral et évidement, grand passionné d'Histoire que je suis, je perds beaucoup de temps à visiter les ruines de la redoute de Mailly qui venait d'être défraichi. Sauf qu'en passant de l'autre côté, je trouve un panneau " Interdit d'accès".. Oups... Bon je m'en doutais un peu... Nous sommes ensuite passés sous le fort Béar ( interdit d'accès lui aussi, mais vu que c'est un centre d'entraînement pour le 1er régiment de choc, je n'ai pas tenté honnêtement.. :mdr3: ) pour nous rendre au cap Béar. Juste en passant sous un petit mouvement de terrain qui surplombe le cap, je préviens mes collègues, en rigolant, que la vue derrière cette petite bosse ne sera pas terrible... On franchit la bosse et elles ont vite compris pourquoi je rigolais! Banyuls et le reste de notre étape ( ainsi que celle de demain) se sont dévoilés à nous et c'est juste magnifique! J'étais déjà passé par là lors de ma première traversée et c'était un endroit que je voulais vraiment revoir et partager avec elles.
Nous sommes arrivés jusqu'au phare dont l'accès était malheureusement fermé pour travaux.. Nous avons continué en suivant le sentier du littoral. C'est une succession de petites criques qu'il faut monter et redescendre, clairsemées de métairies et de vignes. Nous avons pris une 2ème pause à l'ombre d'une de ces criques.

Vue sur le port, la redoute Béar sur la gauche de la baie, le fort du Fanal et son fort à droite et la batterie de la Mauresque à l'extrémité droite de la photo.
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Banyuls au loin.
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Les garde-côtes patrouillent.
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Le cap Béar avec son phare et son sémaphore.
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L'anse de Pauliles avec son ancienne dynamiterie.
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Il ne nous restait pas beaucoup de marche avant Banyuls, mais j'avais prévenu mes collègues que j'avais une petite surprise pour elles. Par contre, j'ai aussi prévenu que notre tenue vestimentaire risquait de ne pas être réglementaire. Nous avons continué notre étape, avec juste un petit détour la dynamiterie de Pauliles. En dehors de visiter cette ancien site industriel, le but était surtout de se ravitailler en eau. Nous avons ensuite passé le cap d'Ullastrell. Puis au lieu de continuer sur le sentier, j'ai tourné sur une petite sente afin de dévoiler ma petite surprise: une crique discrète au milieu des falaises. La sente est raide et les gros sacs rendent la situation un peu casse-gueule. Nous nous sommes finalement arrêtés à l'ombre d'une falaise, au bord de l'eau, pour notre grande pause casse-croûte. Comme je l'avais prédit, notre code vestimentaire laissait à désirer puisque sur la dizaine de personnes présentes, nous étions les seuls qui n'étaient pas cul-nul!

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Juste en face, le coll dels Gascons ( 387m) qu'on devra franchir le lendemain.
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Les fortifications du cap d'Ullastrell, qui semble habitées par des particuliers.
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La petite crique où nous allons nous pauser, entre les caps d'Ullastrell et de Castell de Vello.
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Après une baignade bien rafraîchissante, nous avons pris la direction du Banyuls. Vu qu'on avait descendu la falaise pour venir sur la plage, il nous fallait maintenant la remonter. Nous sommes passés par un autre endroit qui, bien qu'il paraissait plus abrupte, était au final bien plus facile que la descente. Nous avons rapidement atteint Banyuls. La marche sur le bitume en plein cagnard était une véritable torture. Heureusement, glaces et boissons fraîches nous attendaient aux bars de la plage de Banyuls. Nous sommes évidement passé par la célèbre fresque du GR10 où une personne, qui attendait sa fille qui finissait le GR, nous a pris en photo. Nous avons fini notre journée au camping de Banyuls, avec un emplacement sans herbe et en plein soleil... Obligé d'attendre 21h pour installer les tentes...

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La traversée va véritablement commencer le lendemain! Mais ça, ça sera pour le prochain épisode!

Bonne journée à tous!
dinosaure
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dinosaure »

:hello: :hello:
Chouette un feuilleton (de l'été), avec un bon script et de belles images
:super: :super:
nounours098
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par nounours098 »

dinosaure a écrit : 14 août 2025 15:47 :hello: :hello:
Chouette un feuilleton (de l'été), avec un bon script et de belles images
:super: :super:
:super: :super: :super:

Mais prends ton temps, on a de l'occupation en ce moment.
dede
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dede »

super, très intéressant et bien narré on attends la suite ;) :super:
coll roig
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par coll roig »

Merci pour l'idée de ce "feuilleton" comme décrit plus haut , écrit avec une belle plume !
Comme tu as commencé par "chez moi" , je pense déjà à vous pour les étapes suivantes avec la chaleur que vous avez du rencontré à la mi juin 2025 ....quel courage :|
Vivement la suite ...
Netarion
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

:hello:
Merci à vous! :)
Ne vous inquiétez pas, ça va prendre du temps!! :mrgreen: Vu le temps que ça me met pour écrire ces pavés... J'ai même pas commencé à écrire la suite... Il ne faut pas que je tarde trop, j'ai peur de ne plus me rappeler de tout! :mdr3:

Pour la chaleur, en effet il a fait chaud! Mais ça va, on a jamais manquer d'eau donc c'était supportable! Tant qu'il y a de l'eau, il y a de la vie. :)
Netarion
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Salut à tous!

Pour la suite du CR, vu que mes collègues s'appellent toutes les 2 Lisa: Lisa = ma cousine, Lili = son amie. La seule chose plus pénible qu'une Lisa, c'est 2 Lisa.. :P

Jour 2: Banyuls-sur-Mers - Coll del Ullat
Distance: 25.41 km
D+: 1778 m
D-: 870 m

Après une première journée d'échauffement sur du plat, il était temps désormais d'affronter la montagne!
Pour cette étape, on visait à minima le refuge de la Tagnadère. Après, j'hésitais entre bivouaquer sur le pic Neulos pour y observer le lever de soleil le lendemain; ou aller jusqu'au coll del Ullat pour profiter de la source d'eau et du chalet des Albères. J'ai laissé le choix à mes acolytes et bizarrement, elles ont vite fait le choix entre un bivouac en plein vents et un bivouac dans un petit sous-bois avec de l'eau, des tables de camping et un restaurant pour manger et boire après une longue rando sous un soleil de plomb...

On a décollé à 5h. La nuit a été relativement compliquée... La température est restée élevée toute la nuit, difficile donc de trouver le sommeil. Elle a été encore plus encore compliquée pour mes collègues... Il y a eu du barouf jusqu'à tard le soir et vu qu'elles ne voulaient pas se servir de leurs bouchons d'oreilles, elles n'ont quasiment pas dormi de la nuit. Il faisait encore bien sombre lorsque nous sommes partis. L'idée était évidement de profiter du lever de soleil durant la montée au coll del Gascons. Nous avons d'abord rattrapé le coll de les Vinyes par la route, puis nous avons récupéré le GR10. Nous avons continué par la piste qui traverse les vignes de Banyuls, tout en nous retournant régulièrement pour admirer le ciel qui rougissait de plus en plus. Nous sommes ensuite arrivés au coll de Llagastera, où nous avons pris notre première pause en nous abritant au maximum du vent sur le petit belvédère qui s'y trouve.

Banyuls s/ Mer.
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Nous avons continué en direction du coll del Gascons. En chemin, nous avons pu faire un petit ravitaillement bienvenu en eau à la fontaine del Fagueràs. Le sentier qui monte au col traverse à plusieurs reprises la route qui monte en virage en épingle. J'avais prévenu mes collègues que ce genre de sentier était toujours très désagréable! Et je ne m'étais pas trompé.. Le sentier monte violement et ça a été presque un soulagement lorsque nous avons enfin atteint le col! Malheureusement, la suite du programme n'était pas de tout repos puisque nous allions attaqué l'ascension de Sallfort.. Ce petit sommet m'a toujours mis dans le mal et je le redoutais! Si la première partie est plutôt calme, la deuxième partie qui remonte la Serrat de Castell Serradillo est assez douloureuse. Le poids des sacs s'est fait sentir! Nous avons pris une petite pause à l'ombre d'un arbre, un arbre sous lequel je me souvenais m'être déjà posé lors de ma première traversée.

Le coll des Gascons ( 387m).
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Le plus haut sommet est la Torre de Querroig ( 672m) mais je n'en suis pas sûr...
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Le puig de Sallfort ( 981m) vu depuis le coll de Formigo ( 488m).
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Après cette petite pause, nous avons rapidement atteint une petite intersection avec un sentier qui mène à une source. J'étais content de la trouver car, en dehors du fait de pouvoir boire une eau bien rafraichissante, je savais que le sommet n'était plus très loin après. Nous nous sommes chargés au maximum en eau car on attaquait une longue période sans ravitaillement en eau. Nous avons finalement atteint le pic, avec une vue incroyable sur toute la côte d'un côté, et sur le Neulos et les plaines de l'autre.
Nous sommes restés un petit moment à admirer la vue. Mes collègues sont allées jeter un œil au refuge Tomy, que ma cousine qualifiera de "planque à shootaga". Nous avons continué en direction du Neulos. L'ascension du Sallfort ayant été éprouvante, j'ai préféré suivre le GR et laisser tous les petits sommets de côté. Lili commençait à bien fatiguait et même si j'essayais de ne pas le montrer, moi aussi je fatiguais pas mal. J'ai proposé de faire une petite pause à l'ombre des forêts de hêtres sous le puig dels Quatre Termes, proposition qui a été rapidement validée.

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Vue sur Banyuls et la tour de la Madeloc ( 656m) depuis le puig de Sallfort
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Vue sur la côte espagnole.
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La tour de la Massane ( 794m) et la plaine française.
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La côte française, avec Argeles s/ Mer au premier plan et l'étang de Canet au loin.
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La suite de notre journée, avec le puig dels Quatre Termes ( 1158m).
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Il faisait tellement bon à l'ombre qu'il a été compliqué de se remotiver pour marcher! Mais comme m'a toujours dit un grand sage, toutes les bonnes choses ont une fin ( merci maman.. ::d ). Nous sommes donc repartis sous une chaleur terrible. Heureusement, après les Quatre Termes, nous nous sommes de nouveau retrouvés sous des bois de hêtres. Nous avons croisé une personne qui finissait le GR, ses chaussures avaient lâché le matin même, il marchait quasiment pieds nuls! 
Nous avons rapidement atteint le refuge de la Tagnadère. Il était encore tôt, cela nous a conforté dans l'idée de continuer jusqu'au coll del Ullat. Mais pour ça, il nous fallait grimper le Neulos et ça pique ( dans tous les sens du terme vu la quantité de ronces sur le sentier). Nous nous sommes ravitaillés en eau au Pla de la Tagnadère. Ma cousine était en forme, je l'ai laissé passer devant. Puis en la suivant, j'ai eu soudainement un doute sur le sentier. J'avais souvenir d'un sentier qui montait droit dans le pentu. Sauf que le sentier qu'on suivait semblait vouloir faire le tour du sommet et ressemblait plus à une piste d'animal. J'ai rappelé Lisa afin de faire demi-tour pour rattraper le bon sentier. L'ascension du Neulos était déjà dur et on venait de s'ajouter une cinquantaine de mètres bêtement. J'ai rapidement retrouvé le bon sentier. L'avantage des sentiers qui monte bien violement, c'est que c'est bref. Et en effet, on a très vite atteint le sommet!
Nous ne sommes pas trop restés au sommet, la journée commençait à être longue et il nous tardait d'arriver sur le bivouac. Nous avons vite traversé le plateau sous le Neulos et enfin atteint le coll del Ullat vers 17h .

Vue depuis le puig dels Quatre Termes.
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Le puig Neulos ( 1256m).
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Vue depuis le puig Neulos.
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Le bivouac était parfait! Une petite zone herbeuse à l'ombre des sapins du massif des Albères. Mais pas le temps de se reposer, nous nous sommes d'abord attelés à nous laver et laver les vêtements avant de s'assoir définitivement. Nous sommes évidement allés au chalet pour prendre quelques boissons fraiches et une assiette de charcuterie bien méritées!
Nous nous sommes couchés tôt, mais vu la journée qu'on venait de passer, on n'aurait pas fait long feu dans tous les cas!


Journée 3: Coll del Ullat - Las Illas
Distance: 25.33 km
D+: 727 m
D-: 1134 m

Pour cette journée, le réveil était réglé à 4h30 pour un départ à 5h. On va dire que ce n'était pas la journée la plus intéressante de la traversée... Au programme, le Perthus et quasiment uniquement de la piste. Notre objectif était d'atteindre les hauteurs du hameau de Las Illas, mais j'espérais atteindre le refuge des Salines. 
Nous avons récupéré nos sacs que nous avions planqué dans la cave du chalet des Albères. Ce sont les gens du chalet qui nous avaient conseillés de faire ça car il y a apparemment des renards qui ont tendance à voler la nourriture dans les tentes. Nous sommes redescendus dans le fond du vallon, puis nous avons rattrapé la looongue piste qui va nous mener jusqu'au Perthus. On a marché un peu en mode automatique sur la piste, en se réveillant de temps en temps pour observer la vue dans les rares trouées entre les arbres. J'ai essayé de faire croire à mes collègues qu'il y avait un passage piéton pour traverser l'autoroute, mais le mensonge n'a bizarrement pas trop pris.. Nous avons finalement atteint Le Perthus vers 7h.
Après un petit ravitaillement en eau, nous avons pris la direction du fort de Bellegarde. Le fort n'est pas directement sur le GR10, ça rajoute un peu de dénivelé, mais ce n'était pas cher payé pour rajouter un peu d'intérêt à cette étape. Nous sommes passés sous les remparts et nous avons finalement pris une pause à l'ombre du casernement en dessous du fort.

Le massif du Canigou au loin.
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Les ruines de la Mas de la Comtessa ( 477m).
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Le fort de Bellegarde ( 424m).
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L'ancienne redoute de Panissars ( 325m).
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Le casernement du fort de Bellegarde.
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Nous avons ensuite atteint les ruines romaines de Panissars et l'ancienne redoute. Après avoir jeté un œil à ces petits sites historiques, nous avons pris la direction du pic del Priorat, pour ensuite rattrapé la piste qui va nous mener à Las Illas. La piste traverse les bois, on pourrait croire que c'est une portion tranquille mais pourtant pas tant que ça... Les arbres ne sont pas assez épais pour fournir de l'ombre, mais assez épais pour couper tout courant d'air. Lorsque nous avons atteint Mas Nou, nous avons trouvé une petite table en pierre avec des bancs et une source d'eau en bonus. Une invitation à la pause casse-croûte que nous avons bien évidement acceptée sans trop d'hésitation!

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Le fort de Bellegarde depuis le pic del Priorat ( 492m).
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Après cette pause, nous avons repris la route et avons rapidement atteint une petite intersection. À cette endroit, le GR10 est dévié, il part vers le Nord pour rattraper la route qui mène à Las Illas. Cette déviation rallonge énormément et passe par plusieurs kilomètres de routes.. Je l'avais fait lors de ma première traversée sous la pluie, je ne voulais clairement pas réitérer l'expérience. De plus, je prévoyais de ne pas passer par Las Illas et de rejoindre le refuge des Salines depuis le col de Manrella. Nous avons donc pris la piste qui mène directement à ce col. Dans mes souvenirs, il y avait un panneau qui interdisait le passage aux randonneurs sur cette piste pour des raisons que j'ignore complètement ( un litige avec les autochtones j'imagine.. ). Les bois étaient plus épais, nous avons pu profiter d'un peu d'ombre. Mais lorsque nous avons atteint la piste du col de Manrella, c'est une chaleur accablante qui nous est tombé dessus! Une fois au col, je me suis malheureusement rendu compte que j'avais mal lu la carte ( et mal préparé cette portion). Je pensais qu'il était possible de continuer sur la crête mais en fait pas du tout... Il y a bien des sentiers à proximité du col, mais il s'arrêtent tous avant ce dernier et une immense clôture bloque complètement le passage... Nous nous sommes assis à l'ombre à côté du monument du col afin de pouvoir regarder calmement la carte et de prendre une décision...

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Nous avions le choix entre descendre sur la route côté espagnol pour rattraper un éventuel sentier, ou aller à Las Illas par la route aussi, mais un poil plus ombragé. Je savais qu'il y avait une air de bivouac à Las Illas avec des sanitaires, on a donc préféré descendre au hameau. Les dégâts des coulées des boues de 2022 sont toujours visibles... Mais heureusement, l'air de bivouac a été déplacé dans un champs à côté et les sanitaires sont toujours fonctionnels. 
Il était environ 15h, j'ai laissé le choix à mes collègues de soit continuer vers le refuge des Salines, soit s'arrêter. Elles ont préféré stopper la journée là. Cela m'arrangeait d'un côté parce que j'étais bien claqué! Mais d'un autre côté, je savais que s'avancer jusqu'au refuge aurait été une bonne chose car la journée suivante promettait d'être très longue!
Nous nous sommes installés, lavés etc... 2 personnes sont arrivées sur le bivouac, un père et sa fille qui faisait le GR10. Ils hésitaient s'ils devaient continuer ou pas et sont du coup venus nous demander conseil. Je les ai orientés plutôt vers le refuge des Salines car il dispose d'une source d'eau et aussi parce que le GR10 passe sur une longue portion de route, puis de bois sans trop de possibilité de bivouac avant le col del Pou de la Nou. Bien qu'il était déjà 17h passé, ils ont repris la route en direction des Salines. Pour notre part, le programme de la soirée a été plutôt Coca frais et belote à l'ombre sur la terrasse d'un restaurant.


Jour 4: Las Illas - Arles s/ Tech.
Distance: 24.20 km
D+: 1446 m
D-: 1702 m

Pour cette 4ème journée, l'objectif était de rejoindre "à tout prix" Arles s/ Tech. Il est difficile de bivouaquer sur le GR10 durant cet étape. Une fois passé le gîte de Moli de la paleta, il n'y a plus le choix, il faut aller jusqu'à Arles. Je voulais également être à Arles afin de pouvoir attaquer l'ascension du coll de la Cirera tôt le matin.
Comme je l'avais conseillé au père et sa fille la veille, nous avons nous aussi lâché le GR pour nous rendre au refuge des Salines. Nous avons donc pris le chemin des contrebandiers pour rejoindre le coll de Lli. Après le col, plutôt que de basculer sur la piste côté Espagne, nous avons pris un sentier qui monte vers le puig del Faig. L'idée était évidement de profiter d'un éventuel lever de soleil. Sur le chemin, on s'est retrouvé nez-à-nez avec un troupeau de chevreuils. Tout en attendant qu'ils s'éloignent un peu, j'ai jeté un petit coup d'œil côté Est et j'ai pu constater que le lever de soleil s'annonçait incroyable! J'ai donc grandement accéléré le rythme pour être sûr de ne pas en perdre une miette! Et c'est complètement à bout de souffle que je suis arrivé sur un rocher sous le puig del Fag... Le lever de soleil n'était finalement pas incroyable... Il était juste légendaire niveau tournoi!

Le pic de Neulos.
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Zoom de nuit et en mouvement... Le téléphone a fait de son mieux! ::d
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Oui bon là par contre, le téléphone en fait un peu des caisses! :mrgreen: Mais c'était quand même très beau!
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On a pris notre première pause tout en admirant le lever de soleil. Nous avons ensuite monté les quelques dizaines de mètres qui nous séparaient du Faig. Ensuite les choses se sont un peu corsés. En effet, je pensais que le sentier rejoignait la piste côté Espagne. Sauf qu'il y avait une clôture impossible à franchir et les bois autour du pic formaient un cul de sac. J'ai gardé mon calme et observé l'endroit. En me rendant à l'endroit où j'estimais que le sentier franchissait la clôture sur la carte, je me suis rendu compte que le grillage pouvait être décroché. Nous sommes donc passés et avons rejoint la piste en traversant quelques fourrés. Après ça, nous avons rapidement atteint le refuge, où nous avons retrouvé le père et sa fille qui se levaient tout juste.
Nous avons continué ensuite jusqu'au coll del Pou de la Neu. À partir de là, j'ai laissé le choix aux filles: soit on passait par le GR, soit par le Roc de France mais la descente de ce dernier risquait d'être épique. Elles ont choisi le Roc! L'ascension a été ardu mais nous avons atteint assez rapidement le sommet.

Vue depuis le puig del Faig ( 926m).
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Le refuge de les Salines
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Vue sur le massif du Canigou depuis le Roc de France ( ou pas, puisqu'il s'agit en fait du rocher juste devant... 1450m).
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Toujours le pic de Neulos.
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Après une petite pause, on a attaqué la descente qui s'est révélé un peu sauvage... C'était une toute petite sente à peine visible au milieu des buissons. On est passé juste en dessous d'un rocher qui était le réel sommet, chose dont je ne me suis rendu compte qu'après... Nous avons rejoint ensuite le coll Cerda. À partir de ce col, le GR descend vers le hameau de Montalba. Je ne voulais pas passer par cette portion qui rallonge beaucoup pour pas grand chose. J'ai donc décidé de couper par le vallon du gîte du Mas de la Griffe. On aurait pu passer par le Roc de Sant Salvador mais ça avait l'air d'être un peu dur. Avec le recul, je pense qu'on aurait mieux fait de passer par le roc... Tout se passait bien jusqu'à qu'on arrive à proximité du gîte... Lorsqu'on l'a atteint, on a trouvé un gros panneaux avec marqué en lettre majuscule rouge: " Si vous n'allez pas au gîte, faites le tour!". Alors faire le tour oui, mais par où? On a longé la clôture en suivant ce qui nous semblait être un sentier. Sauf qu'après 100-200m de monter droit dans le dévers, la sente a complètement disparu... On s'est retrouvé à contourner dans la végétation.. On a finalement réussi tant bien que mal à rejoindre l'autre côté du gîte. On a pu voir le gîte d'en haut et clairement, ça m'a plus fait penser à une ZAD qu'autre chose! J'ai définitivement soufflé lorsqu'on a atteint la piste dans le bas de la vallée. Même si l'objectif de gagner du temps a été respecté, c'était clairement une erreur de passer par là. On a finalement pris notre pause casse-croûte au bord du Ribera del Terme, après bien évidement une petite baignade.

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Le roc de Sant-Salvador ( 1235m).
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Les ruines de la Griffa de Baix ( 900m), avec le roc de la Sentinella ( 1380m).
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On a ensuite pris la direction du coll de Paracolls . Je craignais vraiment ce col, surtout en début d'après-midi en plein cagnard... Je me souvenais de ce col, je savais que son ascension est longue. Mais surtout, je me souvenais d'une descente sur Arles vraiment horriblement longue. Et clairement, mes souvenirs étaient malheureusement bons... La montée s'est fait relativement tranquillement. La descente elle par contre, a été vraiment interminable! On pouvait voir Arles au loin, sans jamais s'en rapprocher. De plus, la perspective d'une douche chaude et d'un bon resto mettait à rude épreuve notre patience! Lili a eu beaucoup de mal dans la descente à cause de l'apparition d'ampoules aux pieds, le début d'une longue et terrible torture pour elle... On a fini par atteindre le gave du Tech. Vu la chaleur, on n'a pas pu nous retenir de nous baigner dans la rivière!

Le roc Sant Salvador vu depuis le coll de Paracolls ( 902m).
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Le gave du Tech.
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Après cette dernière pause, on est enfin entré dans Arles. Avant de se rendre au camping, on s'est d'abord ravitailler. On a pris du rab de pansements ampoule à la pharmacie, puis on a fait le plein en nourritures à la supérette. C'est un peu bizarre ce phénomène d'inflation importante sur certains articles, notamment ce que prennent en général les randonneurs... Vraiment très étrange! 4.5 euros une tablette de chocolat noir, je plains le pauvre habitant d'Arles qui a envie de se faire un gateau au chocolat... :mdr3:
On a finalement atteint le camping, après une journée bien éprouvante! On a bien profité de la douche et du resto qui nous faisaient tant saliver durant la descente!

Bonne journée à tous!
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dede »

Un régal de te lire ...on est avec toi, ça fait de belle journée quand même ;)
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par nounours098 »

dede a écrit : 27 août 2025 08:48 Un régal de te lire ...on est avec toi, ça fait de belle journée quand même ;)
:super: :super:
Ouais, vous ne mollissez pas! :amen: :amen: :amen:
Je me dis que peut être j'avais eu raison de passer par l'Espagne et La Jonquera. :malin1: :taré1:
Moins de routes et de clôtures.
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Dalmatien »

Il faut reconnaitre que ces coins ne sont guère accueillants, surtout en pleine chaleur !

Maus vous vous approchez de chez moi donc du sublime :mdr3:
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

dede a écrit : 27 août 2025 08:48 Un régal de te lire ...on est avec toi, ça fait de belle journée quand même ;)
Merci! :) En effet, ça fait des sacrés journées! Mais là, ça va encore, ça reste assez roulant ( en dehors du Mas de la Griffe...).
nounours098 a écrit : 27 août 2025 09:24 :super: :super:
Ouais, vous ne mollissez pas! :amen: :amen: :amen:
Je me dis que peut être j'avais eu raison de passer par l'Espagne et La Jonquera. :malin1: :taré1:
Moins de routes et de clôtures.
Mouai franchement, que ça soit le versant français ou espagnol, je trouve que ça se vaut dans ce coin. C'est beaucoup de piste et de bois.
Lors de ma préparation, j'avais envisagé de passer par le puig de St Cristau après le coll del Ullat. Mais j'avais abandonné cette idée car la portion pour rejoindre le Perthus est un peu galère, avec pas mal de route... Mais si je devais le refaire, je pense que je passerai par ce pic.
Dalmatien a écrit : 27 août 2025 16:08 Il faut reconnaitre que ces coins ne sont guère accueillants, surtout en pleine chaleur !

Maus vous vous approchez de chez moi donc du sublime :mdr3:
Oui là en effet, ça va commencer à être intéressant! ::d
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dinosaure »

:hello: :hello:
superbe narration :super:
des coins que je connais un peu...(si tu regardes un peu "ma carte")...
notamment paracolls :mrgreen:
https://www.pyrenees-team.com/viewtopic ... %2A#p26147
en y étant repassé l'été de la même année en HRP...pour monter au col depuis arles, m'apercevoir que j'avais oublié mes lunettes lors d'une pause à mi-montée :rougefaché: redescendre en mode sprint au cas où un farceur :diable: me les piquerait...et remonter plus calmement...mais remonter :( :( au col...
On a un peu parlé de ces fichues clotures :rougefaché: :rougefaché: avec Mehdi :hello: :hello: le spécialiste des PO qui les a rencontré aussi...
moi...j'étais passé avant leur édification, mais faut pas croire que l'on fait ce qu'on veut dans cette végétation particulièrement agressive :aille: :aille: :aille: qui vaut d'ailleurs...bien des clotures :mrgreen:

Le roc saint sauveur...sympa d'y monter...mais se mérite...un bon pas d'escalade pour y parvenir qu'il faut absolument avoir sec pour une redescente paisible :ange:
bien sur grimpé par Ludo :amen:
https://randoludo.blog4ever.com/tour-du ... nt-sauveur
coll roig
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par coll roig »

Je suis impressionné par votre courage d'affronter une telle bambée avec la chaleur de Juin ici :| , comme c'est trés agréable à lire , on en oublie les "souffrances" :mrgreen: :mrgreen:
Merci pour ce récit !
PS : ici , il n'y a pas de "gave" mais des fleuves (pour LE TECH ) :hello:
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

dinosaure a écrit : 30 août 2025 16:03 :hello: :hello:
superbe narration :super:
des coins que je connais un peu...(si tu regardes un peu "ma carte")...
notamment paracolls :mrgreen:
https://www.pyrenees-team.com/viewtopic ... %2A#p26147
en y étant repassé l'été de la même année en HRP...pour monter au col depuis arles, m'apercevoir que j'avais oublié mes lunettes lors d'une pause à mi-montée :rougefaché: redescendre en mode sprint au cas où un farceur :diable: me les piquerait...et remonter plus calmement...mais remonter :( :( au col...
On a un peu parlé de ces fichues clotures :rougefaché: :rougefaché: avec Mehdi :hello: :hello: le spécialiste des PO qui les a rencontré aussi...
moi...j'étais passé avant leur édification, mais faut pas croire que l'on fait ce qu'on veut dans cette végétation particulièrement agressive :aille: :aille: :aille: qui vaut d'ailleurs...bien des clotures :mrgreen:

Le roc saint sauveur...sympa d'y monter...mais se mérite...un bon pas d'escalade pour y parvenir qu'il faut absolument avoir sec pour une redescente paisible :ange:
bien sur grimpé par Ludo :amen:
https://randoludo.blog4ever.com/tour-du ... nt-sauveur
Merci! :)
Pas drôle l'oubli des lunettes! Cela a dû se payer à la fin de la journée! ::d J'ai eu la même expérience au Comodoto.. Lunettes oubliées sur un rocher au col d'Esperbia... Bon 10 euros les lunettes de soleil, je n'ai pas bataillé! Et j'ai eu raison puisque je les ai retrouvées! :malin1:

Pour le roc Sant Sauveur, oui ça avait l'air un peu chaud. On avait de bonne condition météo mais avec les gros sacs, ça aurait été galère!
coll roig a écrit : 30 août 2025 20:18 Je suis impressionné par votre courage d'affronter une telle bambée avec la chaleur de Juin ici :| , comme c'est trés agréable à lire , on en oublie les "souffrances" :mrgreen: :mrgreen:
Merci pour ce récit !
PS : ici , il n'y a pas de "gave" mais des fleuves (pour LE TECH ) :hello:
Merci! :)
:mdr3: J'ai tapé machinalement "gave", j'ai laissé après mettre relu en me disant que ça fera bien réagir quelqu'un! :P :)
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Salut à tous!

Jour 5: Arles s/Tech - Cabane de l'Estanyol
Distance: 16.95 km
D+: 1495 m
D-: 331 m

Cette fois-ci, on s'attaque enfin à des gros cols! Notre but aujourd'hui est de gravir le coll de la Cirera, soit quasiment 1500m de monter. Évidement, les températures annoncées pour cette journée sont de l'ordre de l'à peine soutenable... Mais vu que nous avons réussi à aller jusqu'à Arles la veille, on a pu démarrer cette étape tôt le matin à la "fraîche" ( il faisait déjà chaud hein, mais rien de comparable à ce qui allait nous attendre!).
L'objectif était un peu flou pour cette journée. Je visais la cabane de l'Estanyol, où je savais qu'il y avait de l'eau et éventuellement de quoi bivouaquer si pas de places dans la cabane. J'aurais voulu pousser au maximum vers le Canigou, mais le soucis c'est que le refuge des Cortalets est quand même très loin. Il aurait fallu un intermédiaire comme l'abri de Pinatell, sauf que lors de mon dernier passage, ce dernier était fermé à cause de punaises de lit...

Le début de la rando est relativement tranquille. Le sentier monte tranquillement à travers les bois. Le soucis, c'est qu'on devait faire un certain dénivelé et beaucoup de plat au début, ça veut dire beaucoup de monter à la fin.. Nous avons continué à bon rythme, puis nous nous sommes arrêtés pour notre première pause un peu en dessous de la station de Jacouty. On pouvait voir les anciens pylônes du téléphérique de la mine de la Batère. Moi qui suit un amoureux de ces vieilles mines dans les Pyrénées, j'étais en admiration devant ces vestiges! Chose que mes 2 acolytes avaient du mal à comprendre... :mdr3:

Un pylône du téléphérique de la mine de la Batère
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Le sentier est ensuite un peu long et ennuyeux par la suite. Mais après avoir franchi le Ribera del Freixe, ça s'accélère un peu, le dénivelé devient un poil plus violent! On a d'abord atteint la collada del Roure qui sert de ZAD.. Si il y avait l'air d'y avoir un peu de vie dans ce dépotoir lors de ma première traversée, aujourd'hui ça avait l'air d'être à l'abandon. On a profité des derniers réels moments d'ombre sous les bois pour prendre une pause. Nous avons ensuite pris la direction du coll de la Descarga. Il faisait très chaud et la montée a été rude. Il fallait faire attention par moment à ne pas se prendre les pieds dans les anciens câbles du téléphérique qui sont restés à l'abandon par terre. On a fini par atteindre le coll, puis rapidement le refuge. Après 1100m de monter, la pause coca au refuge n'était pas négociable! ::d

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Le refuge de la Batère ( 1450m).
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J'en ai profité pour demander aux gens du refuges pour l'abri de Pinatell qui m'ont confirmé qu'il y avait toujours un problème de punaises de lit. On a ensuite continué jusqu'au coll de la Cirera. En chemin, j'ai essayé d'expliquer un peu l'histoire des mines de la Batère à mes 2 collègues. Mais curieusement, elles avaient l'air plus intéressé par 2 trailers qui passaient juste à ce moment là que par mon récit.. :mdr3: Après une montée interminable, nous avons finalement atteint le col. Nous y avons pris notre pause casse-croûte.

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La tour de la Batère ( 1424m).
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Vue sur la vallée du Tech depuis le coll de la Cirera ( 1731m).
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Pendant que les filles faisaient une petite sieste, je suis allé faire un petit tour au puig de Sant Pere, juste au-dessus du coll. En revenant au col, j'ai croisé le père et sa fille qu'on avait croisé les 2 jours auparavant ( Jérôme et Gersendre). Ils voulaient aller plus loin que la cabane d'Estanyol, je les ai avertis qu'il y avait peu d'endroit pour bivouaquer et qu'il risquait de devoir aller jusqu'au refuge des Cortalets.
Nous avons repris la route et nous avons rapidement atteint la cabane. Un dilemme se posait à nous! Il était 15h, soit on se stoppait là et ça nous faisait une journée courte. Soit on continuait, avec le risque de devoir aller jusqu'aux Cortalets ( et également un petit risque de pluie... ). Le soucis est qu'ils annonçaient des orages le lendemain dès 12h et qu'il fallait à tout prix qu'on ait redescendu le pic du Canigou avant. Nous avons finalement décidé de rester à la cabane, un peu contre l'avis de Lisa qui ne voulait pas dormir dans la cabane... Nous avons réussi à la convaincre mais c'est avec beaucoup de réticence qu'elle est allée se coucher le soir! ::d

Vue depuis le puig Sant Pere ( 1791m).
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La mine de la Pinosa ( 1375m).
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Jour6: Cabane de l'Estanyol - Refuge des Mariailles
Distance: 24.74 km.
D+: 1423 m
D-: 1211 m

La nuit a été... Impeccable! Il n'y avait que nous 3 dans le refuge, nous avons dormi comme des loirs! Le réveil a un peu piqué par contrer puisqu'il était réglé à 4h. Vu qu'on n'avait pas les bivouacs à ranger, nous avons vite décollé! Le but était de passer le Canigou le plus tôt possible pour éviter les orages et de nous rendre jusqu'au refuge des Mariailles.
Nous avons marché avec les frontales jusqu'à l'abri de Pinatell. On aurait aimé pouvoir profiter pleinement du lever du soleil depuis le Ras de Prat Crabera mais il aurait fallu se lever une demi-heure plus tôt... Nous nous sommes posés une première fois au roc de les Molleres.

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La crête du Barbet.
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La portella de Vallmanya ( 2591m).
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Après le Ras de Prat Crabera, nous avions 2 choix possibles pour nous rendre au refuge des Cortalets: soit on prenait la piste, soit on prenait le sentier qui monte violement le long de la crête. Nous avons bien évidement choisi le sentier. Cette montée m'a vraiment mis dans le mal! Heureusement, après ces 300m de montée bien rude, ça se calme un peu! Mais surtout, le paysage devient incroyablement beau! Les rhododendrons étaient en fleur, des versants entiers couverts de petites fleurs roses! Je voulais montrer également à mes collègues les débris du DC4 qui s'était écrasé en 1961 et qui était encore visible sur le sentier même. Mais ces derniers ont été enlevés par des bénévoles en 2023, il ne reste aujourd'hui plus qu'une fourche planté dans un cairn.
Nous avons finalement atteint le refuge des Cortalets, c'était noir de monde. On était le Dimanche 22 Juin, pile le jour pour les feux de la St Jean... Clairement, il était peu probable qu'on se retrouve seul au sommet du Canigou... :pleur4:

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Nous avons pris une petite pause au refuge, avec un petit coca qui fait du bien... à 9h du matin.. :mdr3: Les gens ont dû se moquer de nous en nous voyant boire des sodas au petit déjeuner! S'ils savaient que ça faisait déjà presque 5h qu'on marchait... :P
Nous avons ensuite attaqué l'ascension du Canigou, qui s'est faite relativement sans mal. Mais par contre, énormément de monde.. Au point où ça devenait compliqué de se croiser dans les derniers mètres! Par moment, on était gêné par des gens qui prenaient leurs pauses en s'asseyant au milieu du sentier... Au sommet, c'était la cohue! On était bien une cinquantaine et il fallait prendre son ticket et patienter pour pouvoir prendre la croix sommitale en photo. Croix sommitale qui était du coup recouverte de fagots de bois pour les feux de la St Jean.

Le pic du Canigou ( 2784m).
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La ville de Prades.
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Le massif du Carlit au loin.
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Vue sur le massif de Freser et la réserve de Mantet depuis le pic du Canigou.
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La ville de Vernet-les-Bains.
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Le refuge des Cortalets ( 2150m).
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La croix sommitale recouverte des fagots de bois pour les feux de la St Jean.
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La vue depuis le Canigou est toujours aussi belle! Malheureusement, on n'a pas pu resté longtemps à l'admirer... Trop de monde et vue les convoies qui allaient nous rejoindre, on a poliment laissé nos places. On s'est donc lancé dans la descente de la cheminée. Lili était très inquiète par cette descente. Elle était assez paniquée et évidement, avec ma patience légendaire, j'ai un peu perdu mon calme... Je m'en suis direct rendu compte, j'ai soufflé un coup et repris mon calme. On a essayé de l'aider au maximum et tout s'est finalement bien passé. On a continué à descendre et on a pris notre pause casse-croûte sous la Portella de Vallmanya.

La brèche Durier et la Portella de Vallmanya.
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La cheminée du Canigou. Il y a du monde!
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Pendant notre pause, on pouvait suivre l'évolution d'un petit nuage au loin, devenant de plus en plus gros. Le soucis, c'est qu'il se situait pile là où on allait se rendre... Un peu inquiet par cette évolution rapide, j'ai décidé d'écourter la pause. On est descendu dans le petit vallon fleuri jusqu'à retrouver le GR10. On a ensuite enchaîné avec la longue descente jusqu'au refuge de Mariailles, qu'on a fini par atteindre vers 15h30.

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La ribera de la Llipodera.
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Le refuge forestier de Mariailles ( 1700m).
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Le ciel est passé d'un beau bleu à un gris foncé bien menaçant. En arrivant à l'intersection des pistes au niveau du refuge, j'ai eu un petit moment de stress car je ne trouvais pas d'endroit où bivouaquer. Heureusement, les gens du refuge m'ont expliqué,( entre 2 cocas) que la zone de bivouac se trouvait une cinquantaine de mètres au-dessus de l'intersection.
Vu que la météo tournait de plus en plus à l'orage, on a tenté d'aller dans la cabane forestière à côté du refuge. Cette dernière était déjà rempli de gens qui était entrain de dormir... On a préféré aller bivouaquer du coup. On a tout juste eu le temps de poser nos tentes avant que la pluie commence à tomber.
Mes collègues ont eu le courage de redescendre au refuge pour une douche chaude. Bon clairement, moi j'ai eu la flemme et je me suis contenté d'une petite toilette de chat sous la pluie.

Encore une bonne journée de passée! Seule bémol, le fait que Lili est galérée dans la descente de la cheminée du Canigou m'a beaucoup inquiété pour la suite. Il y a des endroits qui risquaient d'être bien plus compliqués par la suite, cela va beaucoup influencer ma prise de décision concernant l'itinéraire par la suite.

Bonne journée à tous!
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