Laisse-moi lire tranquille Bilbo la Gross le HOBbit

Modérateur : Pteam
Ce n'est pas tout à fait exact de dire que l'ours est étranger à la qualité de cette viande : il l'est si l'on parle directement, mais indirectement, l'ours est au coeur de la démarche de ces éleveurs. Examine bien leur démarche et tu verras : ils ont choisi de produire de la viande de qualité en se donnant les moyens. Ils gardent leurs bêtes tout l'été, ils jouent le jeu des mesures de protection ours (donc ils touchent toutes les subventions prévues, du patou aux clôtures en passant par les aides à l'embauche de bergers).ce n'est pas la présence de l'ours qui fait des bons broutards mais l'alimentation qu'ils reçoivent et le mode de vie qu'ils ont ! L'ours n'intervient pas là-dedans .
Analyse d'Alain REYNES extraite du colloque de 2004 : "La cohabitation hommes/grands prédateurs (ours et loup) en France"Alain REYNES (directeur de l'ADET) évoque d'abord le contexte historique politique et agricole : PAC, loi dite "pastorale" de 1972 et primes de compensation du "handicap naturel" : la pente; l'altitude, l'enneigement ... alors qu'il s'agit là de l'identité fondamentale de la montagne dénonce-t-il ! (il ne nie bien sûr pas la légitimité de ces primes bien méritées mais l'état d'esprit qu'elles dénotent vis à vis de la montagne).
Puis il explique que les objectifs de la PAC sont quantitatifs essentiellement et accordent peu à la qualité des produits et aux enjeux du territoire.
Suit ceci :
Citation:
[...]Cela a favorisé un élevage certes extensif, les surfaces utilisées étant importantes, mais également une production intensive. Les éleveurs des Pyrénées centrales sont ainsi principalement devenus des "naisseurs", vendant leurs agneaux dès l'âge de quelques semaines afin qu'ils soient "finis" ailleurs, le plus souvent en Espagne où l'engraissment est plus facile et plus rentable.
Aujourd'hui encore, les agneaux pyrénéens sont majoritairement produits l'hiver, en bergerie, à l'aliment industriel et quittent le territoire sans avoir jamais vu ni goûté un brin d'herbe. Cherchant donc à limiter les couts, les éleveurs abandonnent le gardiennage des troupeaux en montagne. [...]
A contrario, toujours dans le même ouvrage, on constate :
Citation:
[...]En Pyrénées centrales, produire en montagne, c'est élever des broutards. Ces agneaux âgés de 6 à 12 mois, ont comme caréctéristique principale d'être nourris au lait maternel et à l'herbe et donc de passer l'été en montagne avec le troupeau.
L'éleveur de broutard réalisant sa production en partie en estive lors de la transhumance, il accorde à la montagne une attention particulière.
Non seulement il doit y soigner et y protéger ses bêtes, mais il aura aussi intérêt à gérer cet espace dans cette optique productive, c'est à dire veiller à maintenir, voire à optimiser, le potentiel pastoral de l'estive.
Or cela ne peut se faire sans une présence humaine permanente et attentionnée, à savoir un berger, logiquement épaulé par un ou plusieurs chiens de protection. Ce faisant, si le système est optimisé, le troupeau est soigné et protégé, la montagne bien gérée, au moins un emploi par estive est créé, la production de qualité, la valeur ajoutée conservée au sein de l'exploitation et du territoire, et la culture pastorale maintenue vivante.[...]
:arrow: L'ouverture d'un cabaret "Crazy Ourse" par exemple ? :lol:Papours a écrit :Exact, nous sommes d'accord : ces subventions sont liées à l'ours... comme elles pourraient être liées à autre chose...