belles montagnes


Je jette mon dévolu sur le pic Pédros (2842m)et projette de faire la boucle : Pédros, porteille de Lanos, porteille d'Orlu, porteille de la Grave, pic de Soubrans, Carlit, col des Andorrans coll Roig et retour au parking du Passet.
Temps splendide...sauf qu'Eole avait gardé un atout dans sa manche... :twisted:
Je démarre à 12H00, parce que pas dispo plus tôt.
Ciel bleu un peu de vent qui ne demande qu'à forcir; et le bougre il va y arriver; magistralement :roll:
Pour le Pédros, je passe par le rec de Fé : ça monte raide mais ça en vaut le coup.
Splendide vue sur le versant Est de la Coume d'Or. Le Pédros est son voisin; déjà, Eole se fait entendre : j'attrape des rafales à 100 km/h sur la crête

Le temps de faire qq photos est j'entame la descente vers les porteilles, en suivant le fil de l'arête. Le vent me bouscule; mais bon ça va encore : 50 km/ en moyenne. Une légère brise dirons-nous

En fait j'ai dans la tête de me rapprocher le plus du Carlit et bivouaquer vers la stèle qui se trouve sur les crêtes du puig de Soubiran.
Mais y a de la distance, et ce sacré vent qui prend un malin plaisir à se renforcer.
Finalement, je remonte au-dessus de la porteille de la Grave, et vais jusqu'à un laquet , côte 2473m.
Mais les rives sont détrempées; je monte au-dessus, pas très loin du ruisseau.
Je n'irais pas plus loin pour ce soir : 7 H00 de marche et 2400m de déniv au compteur

Pour un retour de vacances, je suis servie :lol: la fatigue se fait sentir.
Quelques mouflons seront mes seuls voisins.
Ah, non, j'oubliais :Eole!!!
Alors lui, il est dans une forme éblouissante : à partir de 22H00, c'est la folie : l'anémomètre ne descend pas en dessous de 80 km/h!!
Je ne fermerais pas l'oeil de la nuit : heureusement que la tente n'a pas de double toit : sinon, il aurait joué les cerfs-volant.
Les hurlements du vent sont impressionnants: j'ai l'impression de bivouaquer au bord d'un océan en furie.
C'est le même bruit.A 3H00 du mat, ça souffle encore plus fort : un sud-ouest démoniaque; la tente tient le coup.
Vu comme ça déménage à 2500m d'altitude je perds soudain toute envie d'aller voir comment ça se passe 400 plus haut :? le lendemain.
A 06H30, je plie tant bien que mal le camp; je ne déjeune pas : va essayer d'allumer le réchaud dans ce vent de cinglé :shock:
la journée sera plus cool que la veille : à peine 1000M de déniv.
Je repasse versant Lanoux, et là, stupeur je me retrouve face à face avec Eole : 90 km/H en moyen, les rafales me bousculent; mais c'est pas ça le pire : dans le ciel se dessine une formidable silhouette d'oiseau; gigantesque.
Il déploie ses ailes : Eole démasqué

L'impression étrange d'être dans un autre monde.
Le phénomène est saisissant.
J'avance difficilement face à un vent qui ne faiblit pas, les rafales manquent de peu de m'envoyer le nez dans les cailloux; et là pour la 1° fois de ma vie je ne regrette pas les qq kilos en trop qui au final me permettent de rester ancrée sur le plancher des vaches

Le Lanoux est parsemé de vagues.Plus tard à qq encablures de la voiture, des randonneurs m'apprendront que dans la nuit, des pêcheurs se sont retrouvés nez au vent, tentes EX-PLO-SEES


Tu m'étonnes; Eole était d'une rare violence.La veille en montant au Pédros, même si j'ai pris du 100km/, ce n'étaient " que" des rafales, mais aujourd'hui, le vent soufflait en continu entre 50 et 90 km/h. Pas un instant de répit.
Au sommet du Carlit, ça devait être un festival de pierres plates volantes

En Cerdagne aussi, ça a soufflé : des branches cassées partout!!
étang de Font-Vive:

névé sur le rec de Fé:

Pic Pédros:

Ange ou démon: on me nomme Eole

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