La neige étais présente en abondance, le soleil enfin de retour, pas de vent sauf sur les crêtes. Le regel nocturne avais très bien fait son travail.
Je rejoins Laurence à Mont Louis, départ pour le refuge du Laurenti où nous devions retrouver Néthou.
7h45, nous sommes sur place, la neige entoure le refuge. Un petit déjeuner rapide comme d'habitude. Nous ne voyons pas Néthou arriver (retarder sur la route), alors à huit heures nous décollons tous les deux avec tout notre matos. Départ pour la face Nord du Roc Blanc pour faire le couloir Gous Pegus en AD+ 380m.
Nous longeons la piste en direction du refuge de Bousadus du Bas. Coin charmant avec une cabane en très bon état.
On continu, la traversé de la forêt nous oppose quelque difficultés (nous sommes au fin fond de l'Ariège sur le GR 7, rare sont les personnes qui passe par là). Enfin nous arrivons en vue de la Face Nord, dans la coume Barbouillère. Au passage nous voyons le Tarbésou, nous pensons alors à Elisabeth et son groupe qui sont non loin de nous. Mais notre regard reste surtouts figé sur cette face, immense, s'allongeant vers les nuages. Des doutes commence alors à trotter dans ma tète, je ne sans pas cette journée (ceux qui me connaisse, savent que je doute souvent lors de la grimpe, alors je ni prête aucune attention). Les quantités de neige sont très impressionnantes. Une longue barre rocheuse cour de toute sa longueur cette face. Elle est coupée par de nombreuses cascades de glace qui définissent autant de couloirs.
Mais il est déjà très tard, nous avons mis plus de deux heures pour arriver sur place. Ayant oublié mes raquettes (volontairement) j'avance moins vite que Laurence. Enfin au pied du cône de déjection, la neige est très dure donc elle porte à souhait. A l'aides des topos, nous définissons de loin notre itinéraire, se serra donc le Gous Pegus préalablement cité. Petite pause, on accroche les crampons, le casque sur la tète, on s'encorde. Et on part à l'assaut de notre énième couloir.
La remonté du cône de déjection se fait à un petit rythme. La pente s'accentue rapidement (40-45-50-55 puis 60°). Laurence passe en tète; nous arrivons dans une zone de "rimaye" à près de 70°. Sa passe. Nous sommes tous prés de la cascade de glace qui coule depuis le haut de cette impressionnante barre rocheuse. Je passe en tète. La neige à déjà transformé, sa coule de partout. J'arrive au pied de la cascade, elle est trop fine, impossible de passé par là. Après concertation, pas question de faire demi-tour. Je pars sur la gauche pour rattraper un petit couloir de neige qui nous permettra de rattraper une autre cascade plus haute dans la barre. Je passe en dévers en direction des rocher sur ma gauche. Tranquille, la pente avoisine les 60-65°. Enfin nos premières longueur de la journée. Laurence me rejoint. Elle passe en tète sur une courte longueur; puis à nouveau moi sur une distance réduite également. Nous voyons alors se qui nous attend. A la fin du couloir, un gros bloc coincé entouré de glace. Le passage: un haut ressaut de glace sur sa droite. Laurence passe devant pour finir le couloir de neige. Elle m'assure, je la rejoins. On décide qu'elle passe en tète, je vérifie le relais. Elle part en direction du bloc, pause un friends et s'engage dans la cascade. Elle passe. Il est déjà plus que tard, près de 13H00. Elle pause un relais sur la cascade avec deux broches de 17. Signal lancé je m'engage, je récupère le friends, et me dirige vers le ressaut. Bougre que s'est raide! Un bon 80° tout en glace. Les piolets et crampons mordent à merveilles, un pur régal. Nous en avons rêvés tout l'été de cette glace. J'arrive au relais. Je décide de continuer en tète sur la droite. Mais voila, sa passe pas, trop de dévers.
Je recule et rejoint Laurence au relais. Je lui dis que sa a l'air mieux sur la gauche. Je préfère qu'elle passe en tète, car elle a un pied plus sur que moi. A cet instant, je ne sais pourquoi, son relais ne me plaie pas. Je prends alors deux de mes broches en 15. Elles rentrent comme dans du beurre dans cette glace épaisse. Hop, deux dégaines, une sangle, un demi cab (impossible de mettre mon Ghost de kong car la corde est trempé). Laurence s'engage, elle grimpe bien. Elle pose une première broche et continue. Une seconde broche. Elle est alors à environ 10 m au dessus de moi. Après la pause de la seconde broche, elle arrive sur un léger surplomb avec un bon 90°. Elle détache beaucoup de gros parpaings de glace, je rentre la tète dans les épaules, mon casque prend tous. Elle se trouve à un mètre de la sortie. Elle fixe très bien ses deux piolets, monte un premier pied et l'ancre. Elle se hisse pour monter son second pied.
A partir de la, tout bascule. Toute la partie haute de la cascade se détache. Je lève la tète, je la voie dévissé en ma direction. Tous se passent très vite. Les deux broches qui se trouvaient entre mon relais et Laurence, s'arrachent. Je me recroqueville sur moi même. Laurence me tombe dessus à plaine vitesse. A cet instant je me saisi des deux cordes du relais et de ma vache fixer à mes piolet dans la glace. Elle rebondi sur moi. Je tourne la tète vers la vallée, et je la voie partir dans le vide. Elle disparaît. Tout le mou de la corde qu'il y avait entre elle et moi, s'avale à vitesse grand V. Je hurle alors, sous l'effet du choc, après mon relais pour qu'il ne lâche pas et puis aussi, parce que je ne voulais pas que tout se finisse ici. La corde se tend. J'ouvre les yeux, plus un bruit, plus un souffle de vent. Un calme inimaginable m'entoure. Je ne peu pas me relevé, mon bassin me fait mal, et j'ais une main coincé dans le relais. Je cri en direction de Laurence, que je ne voie plus, sauf cette corde qui part dans le vide, pour savoir comment elle va. Ouf, elle me répond! Elle pendule un peu sur la corde 15m sou moi. Elle me demande du mou pour pouvoir se stabilisé. Avec ma main coincé, j'ais du mal, mais sa passe. Dans sa chute de prés de 25m, elle aura perdu une chaussure qui serra resté accroché à la corde, et un de ces piolets restais tout près de moi. Tout c'est passé très vite, en 2-3 secondes, mais cela semble une éternité sur le moment. Il est environ 13H30. Néthou, me dira par mp, qu'il ce trouver sou la face à se moment, il lui semble avoir entendu crier. C'était bien nous.
Je parle avec elle pour savoir comment elle va, pas si mal finalement. Je me retrouve seul au relais, Laurence plus bas à remettre sa chaussure. Chose faite, je tire un rappel pour la rejoindre. Je vérifié mon relais, où une broche s'est tordu sou l'effet du choc. Je me lance, récupère au passage le piolet perdu. J'arrive au niveau de Laurence. Elle à le visage légèrement tuméfier, et soufre de sa cheville droite.
J'ais donc abandonner tous mon matériel la haut, on décide de partir d'ici, il faut que l'on redescende de cet endroit.
Commence alors le plus dur moment de la journée.
La désescalade est très difficile, certains passages avoisinent les 70°. On y va tout doucement. La fatigue monte pour nous deux.
Sur un surplomb rocheux, on fait une pause. La descente me semble interminable, j'ais bien peur de ne pouvoir y arriver. Nous essayons d'appelé le PGHM, mais voila, s'est sans compter sur ces vallée perdues ou le 21è siècle n'est pas encore arrivé! Pas de réseaux, obligés de s'engager dans la descente.
Nous continuons tous doucement, on tir un cour rappel en direction de la rimaye. La pente me semble être un mur. Je sollicite souvent Laurence pour la garder lucide, elle semble être ailleurs par moment. Mais sa à l'air d'allé. Nous arrivons enfin en bas du cône de déjection, le soleil est coucher, le ciel se pare de mile feux, la luminosité baisse. Et nous sommes surtouts tout seul et sans lumière.
Nous aurons mis près de 2h30 à redescendre le couloir.
Ouf, enfin du réseau sur le bas du cône. Je n'ais plus de batterie bien-sur, mais Laurence oui. Un coup de fil aux proches pour les avertir que l'on va rentrer très tard sans rien leur dire des faits de la journée.
On mange très vite, nous n'avons quasiment rien avalé depuis le matin au refuge.
On s'engage alors dans la vallée avec la nuit qui arrive à grand pas.
Le stress de la forêt qui arrive sans aucune lumière.
Laurence commence à souffrir de plus en plus de sa cheville.
A l'entré de la forêt, coup de géni! On arrive à s'éclairé avec la lumière des écrans du GPS et des appareils photos.
Le début du chemin est difficile à trouver, mais on s'en sort.
Cette descente nous parait interminable. Nous arrivons enfin au refuge de Bousadus du Bas, où nous faisons une grande pause. Laurence, en cherchant à manger dans son sac, tombe sur sa frontale. Elle serra certainement plus pratique que nos appareils.
Second départ, nous savons que nous sommes à près de 30min de la voiture. Je pense que nous avons mis plus d'une heure en s'arrêtant presque tout les cent mètre. Nous sommes épuisés. Laurence soufre avec sa cheville, s'est vraiment difficile pour elle de marcher.
Nous sommes enfin arrivés à la voiture, environ cinq heures après l'accident. Normalement, la descente ne demande que 1h30... environ.
Epuisés, nous nous étalons sur les sièges, et bien sur éclatons de rire > l'effet du choc.
Certains pourront peut-être dire le contraire, mais nous considérons que nous avons eu vraiment beaucoup de chance. Le relais que j'ais changer au dernier moment nous à certainement sauver la vie.
De plus, juste avant sa chute, Laurence avait la corde entre les jambes... il parait que c'est interdit en escalade... et bien sa lui à sauver la vie. Ceci lui à permis de basculer sur le dos et de tout encaisser dans le sac.
Laurence est légèrement toucher sur le visage, pas grand chose. Un petit choc au genou. Mais le moins bien, est une blessure à la cheville droite qui lui oblige de resté au repos deux à trois semaines avec attelle.
Moi, je n'ais rien.
Alors merci Petzl pour vos broche en 15cm! Et à l'inventeur du demi-cabestan!
Une journée très dur pour nous deux, je ne pense pas que nous allons arrêter la montagne pour autant...
Mais je sais que nous pouvons désormais nous faire tout les deux entièrement confiance.
Alors bon rétablissement Laurence, la neige tarde cette année, alors profites en pour te rétablir d’ici là.
Nicolas.
Les photos de la sortie:
http://picasaweb.google.com/NicoAlpi/Fa ... cBlanc1109#