Nico, en recevant ton MP qui parlait d'un retour au Laurenti à 21H30, j'ai bien pensé que vous aviez eu des soucis. Mais pas de cet ordre...
Ce soir je suis très partagé.
D'une part je suis vraiment heureux que ça se soit terminé comme ça. Une (très) grosse frayeur, mais plus de peur que de mal au final, même s'il y a quelques séquelles.
Mais d'autre part je suis furieux contre moi-même.
Quand tu as hurlé, Nico, je terminais mon casse-croûte en haut de la vallée; je venais de discuter avec un type familier des lieux que vous aviez vu le matin. Et j'ai aussitôt pensé que c'était le cri de victoire de quelqu'un qui était arrivé en haut d'une difficulté. Si seulement j'avais su...
Et en plus après, je suis reparti vers le bas de la face; je voulais voir le départ du grand couloir nord, et peut-être vous voir dans votre couloir (pour info du forum, l'endroit où vous étiez est invisible d'en bas, caché par une côte rocheuse qui borde le couloir à gauche). Mais comme pendant 3/4 d'heure ou plus je n'ai rien vu ni entendu en-dessous ou au-dessus du ressaut que je ne voyais pas, j'ai pensé (comme je te l'ai dit) que je vous avais loupés et que vous étiez arrivés en haut. Alors je suis redescendu.
La prochaine fois je penserai moins et je monterai plus; je serais monté sur la droite 300 m. plus haut à peine je vous aurais vus et donc rejoints; et je serais certainement monté si j'avais juste entendu parler dans la face. ça ne vous aurait pas fait descendre plus vite après, mais je vous aurais raconté des tas de bêtises et le temps vous aurait paru moins long. Et j'avais une frontale...
C'est sûr qu'après-coup, avec la température et le vent de sud, grimper sur de la glace n'était sans doute pas trop indiqué; mais d'une part c'est toujours plus facile d'analyser après, et d'autre part la face était en fait en conditions comme me l'a dit le bonhomme rencontré (il est monté jusqu'au col à droite de la face).
Un gros poutou à tous les deux, bravo pour votre descente (pour les autres, sans raquettes ça enfonçait quelquefois jusqu'en haut des cuisses, enfin, pour un 3/4 de quintal comme moi en tous cas...).
On se reverra sûrement par là-haut (moi en tous cas je reviendrai au Roc Blanc pour le grand couloir qui monte au sommet, ça correspond à mon niveau de vieux solitaire).
La face nord du Roc Blanc
Le couloir et l'endroit de la chute (au moment où j'ai pris la photo Laurence et Nico descendaient derrière la côte rocheuse qui borde le couloir à gauche)
Le départ du grand couloir que je voulais voir
