Ré-introduction de 5 ours "slovènes"

Discussions sur ce plantigrade qui suscite de vives polémiques

Modérateur : Pteam

Valier2838
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Message par Valier2838 »

complément d'info : les vautours ont "attaqué" voire bouffé le placenta...
Pap'ours
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La violence frappe un symbole

Message par Pap'ours »

Arbas, c'est le symbole de la cohabitation entre l'ours et le pastoralisme, c'est un modèle d'accueil, de village dynamique (hausse de la population) qui a su organiser son développement rural autour du fleuron de son patrimoine naturel et culturel : l'ours.

Voilà ce que des brutes viennent d'y faire en ce 1er avril qui n'est hélas pas un poisson ...
Des opposants à l'ours saccagent le village d'Arbas
1-04-2006 - 21:51
Ce samedi 1er avril, environ 200 manifestants ont saccagé le village d'Arbas (Haute-Garonne) où est prévu dans les semaines à venir le premier lâcher d'ours.

Pays de l'Ours - Adet demande la dissolution de l’ASPAP, l’association organisatrice de ce raid de sauvages, association officiellement soutenue par le Conseil Général de l’Ariège.

Scandalisé que des élus socialistes en écharpe tricolore aient participé à ces exactions, François ARCANGELI, Maire PS d’Arbas, a annoncé sa démission du Parti Socialiste.


Communiqué

Des opposants à l’ours saccagent le village d’Arbas

Pays de l'Ours - Adet demande la dissolution de l’ASPAP, l’association organisatrice de ce raid – voyou

Le Maire d’Arbas démissionne du Parti Socialiste


Ce samedi 1er avril, environ 200 manifestants ont saccagé le village d'Arbas (Haute-Garonne) où est prévu dans les semaines à venir le premier lâcher d'ours dans le cadre du Plan de restauration lancé par la Ministre de l'Ecologie.

Les dégâts sont importants, une partie des manifestants s'étant comportés en véritables voyous ; cassant, souillant le mobilier et les bâtiments communaux, agressant des habitants ; menaçant le Maire de mort ; le tout sous les yeux d'élus socialistes en écharpe venus cautionner ces exactions.

Ces comportements sont inacceptables en démocratie. Les opposants à l'ours essaient d'obtenir par la violence ce qu'ils n'ont pu avoir par les moyens démocratiques et légaux.

Le Maire et les personnes concernées ont décidé de porter plainte.

Pays de l'Ours - Adet demande la dissolution de l’ASPAP, l’association organisatrice de ce raid de sauvages, association officiellement soutenue par le Conseil Général de l’Ariège.

Scandalisé que des élus socialistes en écharpe tricolore aient participé à ces exactions, François ARCANGELI, Maire PS d’Arbas, a annoncé sa démission du Parti Socialiste.


Contacts presse : François ARCANGELI : 06 12 48 12 21

Alain REYNES : 06 13 59 29 76
"On mesurera un jour le degré d'une civilisation non à ce qu'elle aura pris à la nature, mais à ce qu'elle lui aura laissé ou rendu." R.Hainard
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6ril
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Message par 6ril »

On va pouvoir commencer à calculer, lequel de l'ours ou de son opposant fait le plus de dégat. :| Faute de ne pouvoir respecter la loi de la nature, pourrai t-on respecter notre propre loi, et punir ses individus? :evil:
et puis d'abord c'est qui le sauvage? L'ours ou l' homme??? :?:
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Yoyo
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Message par Yoyo »

Jacques a écrit :Laissons les ours en paix en Slovénie ; et laissons en paix les bergers dans les pyrenées .Ces gens là non pas besoin de tels inconvénients dans leur rude travail.
Image
J'ai rencontré un berger en vallée d'Aspe qui m'a plus parlé des meutes de chiens errants que des ours...
Jacques
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Message par Jacques »

C’est vrai Yoyo, je ne suis pas pour laréintroduction de l’ours, il ne faut cependant pas négliger le problème des chiens errants. J’ai justement été témoin de la dispersion d’un troupeau par des chiens près des lacs du Montferrat en 2002.
Jacques
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chacha
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Message par chacha »

Les chiens errants bien évidemment...

C'est que pour le moment ils sont bien plus nombreux que les ours, ils ont donc bien plus de capacités de nuisance sur les troupeaux...
Mais bon ce n'est pas parce qu'une nuisance est secondaire par rapport à une autre qu'il faut la négliger... Sinon on laisse les gens boire de l'alcool avant de conduire sous prétexte que la vitesse est la plus grande cause... Cet argument n'est pas très valable pour la défense de l'ours... Même si je suis bien d'accord que les chiens errants sont un vrai problème.

Quelques chiffres :

On considère que le nombre minimum d'ours nécessaires à une population "pérenne" dans les Pyrénées est d'au moins une trentaine. Soit bien plus que leur effectif actuel d'où plus de risque de voir des troupeaux attaqués. Ici c'est bien de cela qu'il s'agit j'espère et non des attaques contre l'homme.
A ce propos d'après des études "scientifiques", dans plus de 95 % des cas l'ours fuit l'homme lorsqu'il sent sa présence et ne s'approche vraiment que par extrême curiosité. Dans les Pyrénées, bien que certains insistent beaucoup sur la peur des populations locales, il n'y a eu aucune victime au XXème siècle, et seulement quelques morsures (2 en tout je crois), si quelqu'un peut contredire ces données je suis preneur !!! Bien sûr le nombre de plus en plus réduit d'ours ne peut qu'aller dans ce sens. Leur nombre croissant pourrait inverser la tendance (mais cela reste à prouver).

Bref, le geste des "excités" d'Arbas est bien sûr condamnable, mais de grâce, qu'on essaye de trouver tous ensemble des solutions viables et acceptables pour tous. Comment font-ils dans les autres pays pour se prémunir de ces "dangers" (si danger il y a) et les solutions adoptées sont-elles transposables ou adaptables aux Pyrénées ?

Et puis pour rebondir sur d'autres interrogations, notamment l'impact de la présence de l'ours sur l'environnement. je le dis je le répète 1,2, 3 ou 30 ours auront manifestement peu d'impact direct sur l'environnement. En revanche si on lutte pour la survie de cette espèce, c'est tout le reste (faune et flore) qui en profitera car on essayera de préserver au mieux le milieu naturel dans lequel l'ours vit. Du coup c'est l'ours qui cache la forêt (et non le contraire !) Bien sûr restera à voir le problème de plus ou moins grande "sanctuarisation" de l'espace... La question de l'aménagement du territoire et du partage de l'espace et de son exploitation est là aussi vraiment au centre des préoccupations, le vrai débat est là et pas ailleurs...

Quant à la question de la place de l'homme sur la planète, il faut simplement s'assumer en tant qu'homme. Les problèmes de pollution, d'énergie et de ressources disponibles selon le niveau de vie que les occidentaux ont adopté restent là aussi un véritable défi pour les générations à venir, surtout si on veut étendre le développement à l'ensemble de l'humanité. On commence vraiment à prendre conscience qu'à ce rythme là, il faudrait plusieurs planètes pour satisfaire les besoins de 6 à 7 milliards d'individus... Alors, certes les envolées lyriques de quelques internautes sur la critique (à peine cachée) de la mondialisation libérale et ses effets pervers sont peut-être légitimes, mais le problème devient d'un coup bien plus vaste... Le problème de l'ours pourrait être un commencement, une toute petite pierre apportée à l'énorme édifice qu'il nous faudra construire, mais le simple fait d'utiliser toute cette technologie, toute cette énergie pour s'envoyer des mails et des réflexions parfois à la figure, ne participe-t-il pas de cet immense gaspillage ? C'est une interrogation pas même une affirmation...
Et qui de nous va renoncer à tout ce confort le premier...

Bon là je me suis éloigné du sujet... Mais il n'empêche que l'ours est bien un petit morceau de tous ces enjeux bien plus vastes que sont le partage et l'exploitation de l'espace et ses ressources...
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6ril
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Message par 6ril »

Dieu sait que je suis d'accord avec toi chacha, la réintroduction de l'ours dans les pyrénée est bien le cadet de nos soucis en ce qui concerne notre planète. Cependant, nous sommes dans un site abordant divers sujets concernant les pyrénées, et nous sommes même dans un forum centré sur l'ours... Refesons le monde en commençant par l'ours et nous verrons le reste après. (je suis caustique, désolé le sujet est brûlant).
Sinon j'avais eut une petite statistique sur les chiens sauvage. En 2005, il y a eut 7 attaques de troupeau par des chiens (pas forcement errant) contre une faite par l'ours. A méditer...
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chacha
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Message par chacha »

Ce n'est pas exactement ce que j'ai dit, je me suis peut-être mal exprimé. Il ne s'agit pas du cadet de nos soucis, plutôt d'un grain de sable sur une grande plage. Mais un grain de sable plus un grain de sable plus un autre grain de sable... ça finit par faire, au pire, un tas de sable, et au mieux notre plage entière... De ce point de vue la défense de l'ours est déjà un "gros grain de sable" puisque par sa défense, c'est tout son environnement qu'on protègera. Donc franchement pas le cadet de nos soucis, mais plutôt un morceau, aussi petit soit-il rapporté à notre planète, dans tous les enjeux environnementaux et spatiaux.

Je crois d'ailleurs en l'exemplarité : ce qui marche quelque part pourrait peut-être marcher ailleurs, pour peu qu'on analyse pourquoi ça a marché et qu'on puisse le transposer ou l'adapter ailleurs.

Toujours est-il qu'il vaut mieux faire quelques chose plutôt que rien mais il ne faut jamais perdre de vue que les modifications à apporter dans nos pratiques, nos comportements, nos consommations (qu'elles soient individuelles, collectives, privées, publiques ou professionnelles) ne se feront pas sans un certain nombre de "sacrifices"... Que sommes-nous réellement prêts à faire ou à perdre et ce sacrifice sera-t-il partagé par tous et "subi" par tous ?
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6ril
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Message par 6ril »

Dans ce cas là c'est moi qui avait mal comprit.
J'aime bien ton idée de sacrifice. Il est vrai que l'homme a dut mal avec le sacrifice, que ce soit dans sa vie de couple, dans ses relations avec son voisin, etc...
Dans notre cas (réintroduction de l'ours) quels seraient les sacrifices à faire??? J' ai beau m'y reprendre à plusieurs fois, je n'en vois pas beaucoup. Cela consisterai à ne pas envahir un certain "territoire" qui serai réservé à l'ours? Laisser un domaine le plus naturel possible ou la nature pourrai s'exprimer. Pour nous randonneurs, apprendre à cohabiter avec l'ours, savoir réagir aux diverses situations ...
Est-ce si dur que ça?
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Pap'ours
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L'ours n'est pas que l'ours ...

Message par Pap'ours »

Merci beaucoup à "chacha" et "6ril" d'élever le débat avec talent et de nous rappeler que nous ne devons pas oublier l'état global dans lequel nous avons plongé la planète.

Si l'ours est bien l'ours, il n'est pas que l'ours ... et s'il n'est pas un condor, un spécialiste du condor peut nous inspirer et nous pouvons adapter ce qu'il écrit à l'ours :

<<[...]comme le disait un certain Ian Mac-Millan à l'époque où les cows-boys massacraient les condors à tout va :

"Ce qui compte vraiment dans la sauvegarde des condors, ce n'est pas tant que nous avons besoin des condors, c'est que nous avons besoin de développer les qualités humaines pour les sauver, car ce sont celles là même qu'il nous faut pour nous sauver nous mêmes".
(Extrait du dictionnaire des risques d'Yves Dupont chez Colin à l'article "Biodiversité").>>

Oui, il n'y a pas que l'ours, c'est certain. Néanmoins, dans les Pyrénées, pour les Pyrénées, bien au-delà de l'ours comme espèce à préserver, sa conservation implique un certain nombre de comportement à modifier, modifications qui vont tout à fait dans le sens d'une prise de conscience globale avec les actions qui doivent suivre, préoccupation tellement urgente désormais et que vos messages rendent limpide.

Ainsi, on peut imaginer (et pourquoi pas?) que grâce à l'ours, les Pyrénées deviennent une sorte de pôle d'excellence en matière de comportement responsable vis à vis de la biodiversité ... doncde l'avenir de l'homme.

Ainsi, si on préserve l'ours, il faut préserver son habitat... donc :

- adopter une gestion forestière "durable" et favorable à tous (animaux, végétaux, humains) en cessant de lézarder nos massifs de pistes.

- repenser la surenchère des équipements touristiques lourds (extensions de domaines skiables, routes d'accès, pression sur l'eau avec les canons à neige ... etc...) ) le contraire de la fuite en avant actuelle... alors qu'on sait que l'eau et la neige manquentdéjà et manqueront de plus en plus...

- amoindrir l'impact des grands axes en construction (RN 134 en vallée d'Aspe, RN 20 en Ariège traversée plusieurs dizaines de fois par un ours devant témoin) en cessant de toujours tout élargir pour créer des aspirateurs à camions et en créant sur les axes déjà en place (hélas pour la vallée d'Aspe) de grands passages à faune là où les coupures sont biologiquement dramatiques pour toute la faune, pas seulement pour l'ours...

- cesser de créer partout des pistes dites "pastorales" en développant des moyens de desserte alternatifs (muletage par exemple). C'est bénéfiques à tous car cela évite l'invasion de quads, 4X4, motos vertes et autres délices qui s'engouffrent sur toute piste, fut elle interdite. sans parler du gain paysager, ce qui n'est pas rien car ça aussi, ça devient rare et précieux !

- moderniser le pastoralisme pour lui permettre de passer le cap de la concurrence internationale grâce à une labellisation prestigieuse "zone à ours" pour le fromage et la viande. Car... grâce à l'ours, on garde mieux les troupeaux en estive, on peut donc produire le fromage en estive (rentabilisons!) donc faire du fromage de très haute qualité (comme le "Pédescaou" en Béarn, et pareil pour la viande : le "Broutard du pays de l'ours" est nourri exclusivement à l'herbe d'estive quand les autres productions sont nourries bien souvent industriellement en bas de vallées, en hiver et ne sont que des produits non finis destinés à l'engraissage en Espagne.
Avec l'ours, il y a davantage d'hommes dans les montagnes, c'est bien cela des "montagnes vivantes". On peut avoir les deux : "des montagnes sauvages et vivantes" et pas exclusivement l'un ou l'autre...

Pour appuyer un peu plus scientifiquement ma "thèse" (que de nombreuses personnes partagent et que je suis loin d'avoir inventé), voilà ce que j'écrivais il y a quelques mois sur le forum de l'ADET au sujet de l'ours "espèce parapluie" (les commentaires entre crochet à l'intérieur des parties citées entre guillemets sont les miens) :
Pourquoi les protecteurs de la nature et de la montagne que nous sommes semblent se cristalliser sur l’ours ? Ca étonne beaucoup d'opposants qui pensent que nous sommes des obsédés, des "fétichistes de l'ours" ... alors ça mérite quelques explications, non ?

En dehors de l’ASPECT TOURISTIQUE ET COMMERCIAL que l’ours peut (et doit !) apporter en terme d’activité locale (choses que l’ADET sait utiliser à merveille et sans excès grâce à des chartes éthiques pour les professionnels, que ce soit pour les artisans, les restaurateurs, les éleveurs qui produisent « le broutard du pays de l’ours » … enfin … ça représente quand même déjà 55 emplois créés ! ), en dehors aussi de l’ASPECT EMOTIONNEL très important que représente le cheminement dans un coin de nature habité par l’ours (d’autres ont sur ce forum fort bien expliqué l’importance que cela revêt. Pour ma part, c’est une bonne raison qui me pousse à fréquenter les Pyrénées davantage que les Alpes) … et bien … l’ours est aussi UNE CHANCE ENORME POUR LES MILIEUX NATURELS PYRENEENS :

L’ours est en effet une « ESPECE PARAPLUIE », c’est à dire que sa présence oblige/permet la préservation de milieux naturels et d’autres espèces naturelles qui sans cela disparaitraient sous les coups de boutoir de notre civilisation.

Voici un extrait du magnifique livre de Caussimont « L’ours brun des Pyrénées » (déjà cité sur ce forum et en vente au FIEP) qui explique concrètement ce concept du parapluie :

«L’OURS FAIT PARTIE DU PATRIMOINE CULTUREL PYRENEEN, FRANÇAIS, EUROPEEN, AU MEME TITRE QUE LA CATHEDRALE NOTRE-DAME OU LE MONT-SAINT-MICHEL. […]

L’ours des Pyrénées est un <<monument biologique>> à une nature sauvage disparue dans la plupart des régions de nos pays industrialisés.
L’ours existe dans les Pyrénées parce que ce massif conserve encore des forêts diversifiées et relativement peu pénétrées.

Ces forêts pyrénéennes de hêtres et de sapins, de pins, de chênes … sont devenues un refuge pour toute la faune qui y trouve à la fois abri et alimentation. Les lisières supérieures sont utilisées comme aire de repos, d’alimentation et d’élevage des jeunes PAR BIEN DES ESPECES SAUVAGES (ours, grand-tétras, etc…).

Ces espaces forestiers où vit l’ours sont d’autant plus favorables qu’ils montrent des PEUPLEMENTS FLORISTIQUES DIVERSIFIES, les uns étant riches en fruits (framboises, fraises, myrtilles) les autres en graminées ou en grandes espèces des milieux ombragés. LA GRANDE FAUNE dispose ainsi d’un MILIEU HETEROGENE sur un territoire, somme toute restreint, avec des ETAGES D’ALTITUDE VARIES utilisables selon les DIVERSES SAISONS.

LA SYLVICULTURE ACTUELLE TENDRAIT A PENETRER CES MILIEUX PAR DES RESEAUX ROUTIERS TRES DENSES, c’est la fin de la tranquillité de la faune qui ne peut plus utiliser au moment nécessaire toutes les ressources du milieu. De plus, les pratiques sylvicoles ont tendance à faire évoluer la forêt vers des peuplements plus uniformes (plus rentables à court terme) mais assez pauvres au point de vue alimentaire pour la faune sauvage.

C’est pourquoi, SAUVER L’OURS SAUVAGE DANS LES PYRENEES C’EST MAINTENIR OBLIGATOIREMENT DES ESPACES FORESTIERS DIVERSIFIES INDISPENSABLES A TOUTE LA FAUNE PYRENEENNE QU’ELLE SOIT OU NON CHASSEE.

Protéger l’ours c’est bien davantage encore. En dehors de la forêt, il utilise tous les autres milieux indispensables à toute la faune pyrénéenne aux diverses saisons : [ fonds de vallées à 500m. d’altitude, bosquets riches en fruits, quartiers des granges et prairies de moyenne montagne, lisières forestières, pâturages de haute montagne à plus de 2000m. d’altitude ].

LA PRESENCE DE L’OURS EST DONC, A L’HEURE ACTUELLE, UN FREIN POSSIBLE A LA DESTRUCTION DU MASSIF PYRENEEN PAR DES AMENAGEMENTS LOURDS ET PERTURBANTS, A DES FINS TOURISTIQUES OU SYLVICOLES. C’est la que se situe l’un des points les plus vulnérables de sa survie [voilà pourquoi Lassalle et Bonrepaux lui sont si hostiles : l’ours, c’est l’empêcheur de bétonner, de balafrer, de massacrer en rond les Pyrénées…].

Notre société doit sauver un ours pyrénéen sauvage et libre pour que les générations futures puissent hériter de cet immense réservoir génétique que constitue pour l’humanité le massif pyrénéen, avec sa faune, sa flore et ses écosystèmes originaux et variés. »
Oui, la question de l'ours dépasse l'ours de très loin... et la fracture actuelle dans les Pyrénées à son sujet n'est pas une fracture urbains/ruraux (à mon avis, elle ne l'a même jamais été), comme le disait samedi dernier le journaliste Fabrice Nicollino, c'est une fracture "anthropologique" qui traverse chaque vallée, chaque famille, sur la place que nous sommes prêt à faire au sauvage comme ambassadeur de la préservation d'un patrimoine à transmettre non mutilé au générations futures.

Derrière l'ours, l'enjeu est énorme poour l'avenir des Pyrénées et bien plus encore si les Pyrénées sommes capables de "faire école" ... une école d'excellence, pas l'école de la brutalité et de la barbarie telle qu'elle s'est exprimée le 1er avril dernier à Arbas sous la férule de l'ASPAP.
"On mesurera un jour le degré d'une civilisation non à ce qu'elle aura pris à la nature, mais à ce qu'elle lui aura laissé ou rendu." R.Hainard
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Message par zieutlemonde »

Je suis totalement d'accord avec vous, et je pense vraiment que la réintroduction de l'Ours peut être une bonne chose, non seulement pour lui, mais pour le milieu qui l'entoure ...

On aide bien ce qui nous arrange.
Voyez plutôt, y a t'il eu des problèmes lors de la réintroduction du gypaëte dans les Alpes??? Je ne crois pas ...

Mais ca se comprend, evidemment, l'Ours est dangereux pour l'Homme, c'est avant tout un tueur, et c'est mauvais pour le tourisme, ces histoires de brebis tuées ... Je ne me revendique pas plus intelligent que d'autres (à 14 ans, j'ai très peu d'expérience, et mes arguments vous paraitrons sans doute vagues et incomplets) car, comme tout le monde, je pense souvent plus à ma petite existence (ca doit être dans le génome humain), mais n'est ce pas l'Homme le tueur??? Qui a chassé l'Ours et se plaint (à tort) d'être chassé en retour???
Ceux qui se disent écologistes et défenseurs de la nature et qui désignent l'Ours comme un monstre et non un animal sont ils vraiment des défenseurs de notre écosystème ??
Je ne suis pas du tout un exemple sur ce point là, mais je pense que l'écologie ne devrait pas faire de distinction entre tel nuisible, tel prédateur, tel insecte ... Pour l'instant, j'y vois de l'égoisme, une "science" bercée par les intérets personnels de l'Etre Humain ...
Je pense qu'il faut voir au dela des chiffres, des bilans annuels, et agir pour aider l'Ours, qui peut être un point de départ vers de futures grandes campagnes en faveur de la biodiversité.

léo

PS :

Un ptit article qui montre explicitement ce qu'en pensent les journaux :
il est mort de peur, nous dit-on au journal télévisé de 13 heures. Et on le voit, cet agneau, sans une blessure, couché sur le flanc dans un paysage magnifique de prairies et de forêts. A côté, sa mère éventrée, ce qui reste de ses tripes à l'air. Personne n'a vu l'ours, mais "on" est certain que c'est lui qui a tué. Le tueur est un plantigrade slovène réintroduit dans les Pyrénées françaises, d'où il a disparu. On le voit, mais filmé au sortir de son hibernation, il y a un an, se déplacer de droite de gauche, un peu lourdaud. Rien ne laisse supposer que cet animal court très vite et très longtemps, grimpe jusqu'à la cime des arbres pour y poursuivre qui s'y réfugierait.

Il y aura toujours de bonnes âmes pour verser une larme sur un animal dangereux, s'il vient à être tué, peut-être même un président de la République pour se fendre d'une déclaration solennelle. On sait pourtant que l'ours ne peut pas vivre au côté des humains sans leur faire prendre un risque vital. Tiens, même les pandas attaquent ceux qui les soignent ou les croisent dans la nature en Chine et ils vous arrachent un bras en un rien de temps. Les Canadiens du Grand Nord, les Américains qui visitent les grands parcs le savent et s'en méfient. Pourtant, chaque année, les ours blancs et les grizzlis attaquent, blessent et tuent, vont jusqu'à entrer dans les maisons attirés par la nourriture.

Soyons écologiquement incorrect. On préfère, pour le coup, la brebis, un animal peu attachant, tant il est difficile de communiquer avec lui - c'est très con une brebis -, à l'ours, car l'on sait que demain, ce sera un habitant du coin, ou un promeneur en vacances, qui sera tué ou blessé gravement. On a vu des Américains avec des visages de gueules cassées. Interrogée, la propriétaire de la maison tout près de laquelle l'ours est venu chasser pour se nourrir, dit qu'elle a peur, pour elle et pour ses enfants qui jouent souvent dans les alentours. Un vieil homme dit d'un accent rocailleux que ceux qui défendent la réintroduction de l'ours disent des sottises. Qui osera les contredire ? Sérieusement, qui ?

Et pourtant, certains défendent la réintroduction de l'ours. Les mêmes défendent le loup qui, lui, au moins, ne présente aucun danger pour l'homme. Et il y a des moyens pour que les éleveurs protègent leurs moutons de ses crocs. Pas facile à mettre en oeuvre, certes, mais un reportage télévisé récent montrait des éleveurs et leurs grands chiens cohabiter sans dommages avec des meutes. Aidés en cela par des écologistes qui venaient prendre leur tour de garde nocturne. Comme quoi ! Le loup vit près de l'homme en Amérique, en Italie, en Espagne, en Suisse, en se tenant à bonne distance. Il s'en approche même quand il se sent en confiance, sans jamais attaquer. Pas l'ours qui est un tueur.
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chacha
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Message par chacha »

Belle synthèse Pap'Ours ! Ne serais-tu pas un brin "militant" ? :wink:

Toutefois, en ce qui concerne la préservation de la forêt, l'évolution du climat ne va-t-elle pas simplement avoir raison de l'ours, disons à moyen terme ?
Je dis cela simplement parce que l'évolution de la répartition des diverses essences semble indiquer une remontée vers le nord de la flore méditerranéenne et donc un recul d'un certain nombre d'essences plus "continentales" ou "boréales" peut-être plus adaptées à l'ours. Même si la chaine pyrénéenne semble bien mieux résister à cet égard que d'autres lieux.

Là encore le combat est bien plus global qu'à la "petite" échelle pyrénéenne.

Il est vrai qu'en Slovénie les ours ont continué de s'épanouïr précisément parce que la forêt a progressé.
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les ours et le reste

Message par rabat3 »

les ours sont 1 vrai problème ou on veux nous le faire croire il n'y a jamais eut autant de brebis tuées que depuis que la presse sans est méléee c'est bizarre non ? alors qu'il y en n'a toujours eut des ours dans les pyrennées
je crois qu'il faut en prendre et en laisser surtout ce qu'on attend et lit dans la presse .
nico
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Réponse à tous les 4

Message par Pap'ours »

A Chacha : je ne me considère pas d'emblée comme un "militant" ... bien que j'en sois surement un. Dailleurs, l'ours (et la conception des Pyrénées que j'ai esquissé ci-dessus) ont besoin de militants, d'urgence : sans l'aide de l'homme, c'en est définitivement de cette espèce dans nos Pyrénées car elle est menacée de s'éteindre à court terme... Voilà l'étude qui le confirme hélas :

http://www.ours.ecologie.gouv.fr/html/_3_4_32_34_.php

Refuser d'intervenir très vite pour l'ours, c'est selon moi, être complice de son éradication.

Pour le réchaufement climatique, il faut en tenir compte, mais l'ours brun vit aussi très au Sud, plus au sud que dans les Pyrénées et en assez forte densité en Grèce. Il ne semble pas trop y craindre la chaleur.

A "Zieutlemonde" :

Merci de donner ton point de vue de 14 ans, c'est à cet âge que je me suis senti écolo dans l'âme et depuis, ça n'a fait que croître et l'actualité me prouve (hélas) que j'ai eu raison. Pour revenir sur ton point de vue, il me semble particulièrement lucide et d'une acuité qui manque à bien de nos contemporains...

L'auteur de l'artricle que tu cites n'y connait visiblement pas grand chose à l'ours... et il veut faire du sensationnel, montrer qu'il sait écrire, qu'il existe... (un autre auteur a fait pareil il y a quelques semaines, un certain "Mazella"). Des articles de salon, vraiment... Comparer nos ours européens aux grands grizlys américains n'est pas du tout honnête...

Les ours en Europe, notamment ceux de la lignée génétique dite "Ouest" (= les pyrénéens comme les slovènes) sont très farouches et fuient l'homme. Arrêtons de les présenter comme des tueurs à l'affut de la viande himaine. C'est ridicule car c'est totalement faux.

De mémoire pyrénéenne, l'ours n'a jamais tué un seul homme ! Les attaques sont rarissimes, tout comme en Slovénie où la densité d'ours est très importante (500 à 600 individus). Et l'ours slovène a EXACTEMENT le même comportement que les ours autochtones (dont il ne diffère que par 2,8 % de son patrimoine génétique !). Il s'agit de la même espèce ET de la même lignée génétique.

Pour en savoir plus et de façon fiable sur le projet de lâcher, au delà des articles mensongers, tu peux lire ce document officiel plein de références scientifiques, de données chiffrées et d'infos sur l'ours et le projet de renforcement que nous allons vivre dans quelques semaines:

http://www.ours.ecologie.gouv.fr/automn ... -tome1.pdf


A Nico et Phil :


Effectivement, la presse relaie beaucoup de salades sur l'ours, depuis toujours hélas. Je te conseille ce lien qui explique qu'il n'y a de dérochements de brebis médiatiques que lorsque l'actualité sur l'ours est chaude (c'est à dire lorsque des décisions importantes en sa faveur sont sur le point d'être prises au plus haut niveau). c'est bien sûr le cas en ce moment avec les lâchers prévus.

Petit rappel : l'ours ne prélève que 0,03 à O,O6 % des 621 300 brebis en estive chaque année dans nos Pyrénées. Lien :

http://ours-loup-lynx.info/article.php3?id_article=609

Bonne nuit à tous et ... bonne lecture !
"On mesurera un jour le degré d'une civilisation non à ce qu'elle aura pris à la nature, mais à ce qu'elle lui aura laissé ou rendu." R.Hainard
Baetisniger
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Re: les ours et le reste

Message par Baetisniger »

nico&phil a écrit :les ours sont 1 vrai problème ou on veux nous le faire croire il n'y a jamais eut autant de brebis tuées que depuis que la presse sans est méléee c'est bizarre non ? alors qu'il y en n'a toujours eut des ours dans les pyrennées
je crois qu'il faut en prendre et en laisser surtout ce qu'on attend et lit dans la presse .nico
Il y a peut-être deux raisons à cela. :wink: :
1)Les ours slovènes ont une alimentation carnée dés la sortie de la phase d'hibernation, alors que les ours pyrénéens seulement fin été début automne.
2)Le fait que l'ours slovène vit à des altitudes plus basses est aussi un facteur multiplicateur de rencontre avec les troupeaux qui en cette saison sont aux abords des villages.
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