

Grand beau ce 1° jour.

On bascule en Espagne et on descend moitié dans la neige, moitié dans le pierrier pour arriver ensuite sur une autre planète : Plana Millaris.C'est situé entre le col del Descargador et le col de Millaris.
Ici c'est comme si le temps s'était arrêté : une immense étendue plate s'étale à nos pieds; paysage lunaire : la mer de la tranquilité est loin, mais qu'est ce que la plage est belle



Impression d'être seul au monde dans cet endroit désert; on a claqué la porte de la Brèche derrière nous et on a pénétré dans une autre dimension
![Dan.San :]](./images/smilies/8.gif)

Soudain, après le col de Millaris, autre décor; le minéral laisse la place a un endroit enchanteur : tapis de fleurs ( ah les botanistes, ça ferait votre bonheur, autant de variétés




Les marmottes nous accompagnent.

Moment d'extase. Carpe diem.A fond.
Partie de cache-cache avec les névés :

On repère pour le lendemain, des emplacements de bivouac; mais pour ce 1° soir, nuit à la belle étoile à 3/4 d'heure de marche du refuge de Goriz, juste au-dessus de l'entrée du canyon d'Ordesa.

Nos voisins : des bébés marmottes.

Le lendemain, départ à 7H30 pour le canyon, par la Faja de Pelay.
Un chemin descend dans le canyon ; c'est aussi par là qu'il faut passer pour rejoindre la Faja :

Deux isards surgissent sous notre nez.

Quelques nuages floconneux sont déjà présents, témoin d'une masse d'air instable; je garderai un oeil dessus toute la journée.
Et là en une seule journée, 13 années de montagnes sans voir d'edelweiss réparées : ce sont des centaines de ces superbes fleurs duveteuses qui sont à nos pieds.

Incroyable


![Dan.San :]](./images/smilies/8.gif)

Le paysage quant à lui est tout simplement époustouflant : des falaises nous surplombent, avec des formes étranges dans lesquelles on devine des têtes cachées...Passage dans la forêt : ici plus d'edelweiss, mais rencontre avec un lys Martagon

et d'autres fleurs splendides ( je laisse le soin aux botanistes de mettre des noms dessus

Ce canyon est un véritable régal pour les yeux; la nature nous gâte tellement !!Quel bonheur de découvrir tous ces charmes

les 3 soeurs:

On découvre le Cirque de Gavarnie sous un autre angle: du mirador, face à nous la Brèche , le Casque, etc...
Sur le chemin qui passe en bas du canyon, il y a foule; on s'arrête dans un petit coin sympa pour le repas et on retourne sur l'emplacement de bivouac.
Au passage rafraichissement sous l'eau des rares cascades .
Puis on remonte sur Goriz; on profite du moment pour se reposer et digérer tout ce que l'on vient de voir. Un hélico fait des rondes incessantes pour amener du matériel servant à l'agrandissement du refuge.Ensuite on reprend notre marche; but de la manoeuvre : retourner bivouaquer pour le 3° soir dans les pelouses repérées la veille.
On trouve notre bonheur parmi des tapis de fleurs. Cathy se trouve un abri parmi qq cailloux non loin d'une" grotte"

mais je préfère rester dans la verdure. On se lave dans le torrent repas puis on disparait dans les duvets. Dans le ciel, les nuages menacent; Deux isards curieux s'approchent de mon " campement" je ne bouge pas afin de ne pas les effrayer. Puis vers minuit, qq gouttes tombent sur mon sursac


Je suis saucissonnée dans mon sac à viande-duvet-sursac et j'attends stoïquement la suite des évènements




Voulant éviter de me trouver au fond d'un trou:

je me pose de nouveau sur un morceau de pelouse;ce sont alors des seaux d'eau qui tombent.le sursac semble étanche mais pourtant ,à un moment donné je trouve curieux cette sensation de flottement au niveau de ma tête : je rallume la frontale et jette un oeil dehors : arghhhhh, mon tapis de sol flotte



Ne sachant pas marcher sur l'eau ( ça doit juste tenir à une question de prénom



Et je referme les écoutilles. Qq minutes plus tard, manquant d'air, j'ouvre le sursac et aperçoit une lueur : c'est Cathy qui est en train de quitter son abri de fortune et d'aller dans la grotte. je l'appelle et lui dit de maintenir l'éclairage face à moi, afin que je puisse la rejoindre.J'abandonne mon arche de Noé ( qd je vous dit que ça ne tient qu'à une histoire de prénom



J'ai donc pu m'assurer que mon sac rando est étanche ( déjà testé au retour de l'Escuzana sous les grêlons)et que mon tapis de sol lui, a un coefficient de flottabilité plus qu'acceptable


On finit donc la nuit au sec en rigolant de notre aventure.J'avais déjà essuyé des orages sous tente, mais jamais sous sursac :



Et le lendemain arrive : rencontre avec un furet près de la grotte; on déjeune, on remballe et on se rentre, direction la Brèche. Le ciel est couvert et plus l'on monte, plus le plafond baisse; merci à l'inventeur des cairns

Et voilà, fin d'une magnifique épopée ; on s'est vraiment régalée; on ressort de ces 3 jours, complètement transformée, et on se dit que toutes les misères de ce bas monde ne sont finalement que futilité, tant la nature nous donne de bonheur.A nous d'en tirer la " substantifique moelle" comme dirait Rabelais je crois.
Et voici les photos :
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