Je ne vais pas faire un doublon du post de Morphelin. Juste raconter autrement, à ma façon, la sortie du WE, mémorable.
Vendredi soir, je cherche dans la chaîne un endroit où une sortie est possible sans se faire ensevelir

Je mets bien 2 heures en envisager le Canigou, mais c'est bien là qu'il faut aller ce WE.
Donc, samedi, je pars pour Los Masos.
A la sortie du monotone Bois de Patriques, la crête du Barbet, soufflée, se découvre.

Je prends alors la piste, balcon du Canigou, avec vue sur Ille sur Têt (c'est bien ça, amis catalans?) 1200m plus bas.

Vers 1900m, le Refuge est en vue. Je fais là un choix discutable : je prends pleine face pour couper. Il ne me manquait que le masque et le tuba, l'horreur


Bref, j'arrive en descendant de la variante du GR. Le refuge est vide, mais tout ouvert. Le malin qui est passé dernièrement a laissé la porte ouverte, ainsi qu'une fenêtre


La vue est bien sympa :

Arrive un groupe de 3. Nous mangeons ensemble. Ils réussissent enfin à allumer le feu que j'avais mis 1 heure à amorcer

Je me couche tôt et n'entend plus rien jusqu'à 5h. Je me prépare, suivi de près par un solitaire qui m'indique aller à la Brèche Durier. C'est pas pour moi l'alpi...

J'avale mon café dare-dare pour le suivre, enfin,... pour lui faire la trace

Bourinner dans la soupe, c'est mon truc, donc en avant.

Nous prenons la voie du Durier à la frontale.
L'arrivée au pied des falaises est d'une austère beauté.

Morphelin 82, tu es fais, je t'ai démasqué. C'est toi le collectionneur de 3000, le chantre des bivouacs au sommet...

Le couloir est dans un état toutefois correct. "C'est ça le bloc?"



Je poursuis ma route, indique le chemin. Dans le cône.

Puis dans le couloir :

Je m'applique bien avant de laisser passer Rémy pour le Bloc coincé.
Je fais l'erreur d'enlever mes gants, pensant rester 20 secondes dans le passage. Malheur, je manque de pratique. Rémy vient me donner un réel "coup de main" pour me hisser. Ouf nous sommes sortis. Une cordée arrive juste...

Bon, je dégèle et repars vers mon karma : la trace, toujours la trace...


Après le 50°, le 45° :

Sous le Totem du Canigou :

Les derniers mètres sous le Pic :

10h, Rémy qui prends les conditions des couloirs catalans.

Puis la descente par la voie d'été..

La belle arête, facile, du Canigou :

Nous dévalons les pentes, peu pressés, doublés par le gruppetto espagnol.

Et c'est le refuge, en point de mire. La mer de nuage se rapproche.

Je rentre avec mon compagnon d'aventure, le remerciant. Je n'ai qu'à lui souhaiter de réussir tous ses (beaux) projets.
A+
Benoit