Lorsque les jambes (Ben81) et la tête (Morphelin 82) se rencontrent, ça peut donner une improbable course d'hiver : la traversée des Posets depuis Viados, par le vallon des Clots, retour par la voie Royale et le col d'Eriste.
Mais sans un coup de pouce du destin, nous n'aurions jamais pu réaliser cette boucle magnifique en été, fantastique en hiver.
48 heures après, elle reste prégnante autant dans mon esprit
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que dans mes mollets. 
Samedi, nous garons au plus haut la voiture sur la piste qui mène à Viados (1300m) La Cotiella, derrière nous, est impressionnante :
En montant, nous tombons sur les restes d'un repas : quoi a mangé quoi ?
A vos avis.
Vers 1600m, le massif des Posets apparaît :
Nous comptons dormir à la cabane des Clots. Nous faisons une pause à Viados. La vue sur le massif est toujours aussi magique.
Voici la voie des Clots, bien lisible, les couloirs sont purgés, c'est parfait
Avec nos 20kg sur le dos, nous nous mettons en marche :
Sous les Eriste(s), magnifiques :
Il n'y a aucune trace....
Pas de cairns visibles pas de balisage... Nous nous en remettons à mes souvenirs de septembre 2008, autant dire, plus grand chose Nous cherchons à la faveur des couloirs et de la carte Alpina, dont la renommée n'est plus à faire en terme de précision
Nous laissons tomber après 4 heures dans les bois à tourner en rond
. Les Posets nous narguent un peu, mais il faut accepter de dormir à Viados. 
Dimanche 6h15, la trace est faite pour aller vers 2100 en 1h30.
Ensuite, c'est bibi qui s'y colle. C'est parti pour 5 heures de traces dans la neige. Tout en crampons, nous n'avons fait que promener les raquettes
http://img89.imageshack.us/img89/999/dsc05060e.jpg
La Punta Suelza s'illumine vers 8 heures :
Puis la Punta Del Sabre et le Signal de Viados :
Après avoir perdu 150 mètres pour rejoindre le vallon des Clots, c'est la montée, soutenue, puis très raide sur 1100 m de D+.
Vers 2500m, on évite la voie normale par la gauche, une cascade de glace en hiver
Quand je dis que c'est raide :
2900, moraine du glacier du Llardana. Vue sur le Mont Perdu :
Les mollets chauffent encore !
Le couloir Jean Arlaud à droite, bien en conditions, avis aux amateurs.
Les derniers rampailloux avant le col (3280m) sont terribles
Nous nous équipons pour affronter l'arête. Maintenant que Benoit-le-bourrin a fait la trace
, c'est Morph' le cerveau qui ouvre les difficultés. 
Du 60° :
Un passage de 5 mètres, en neige très dure et exposé nous fera accélérer le palpitant, mais ça passe toujours. Vue d'en haut, après les deux ressauts.
Maintenant, c'est le meilleur
, l'arête :
Mmmmh....
ou Brrrrhhhh.... 
Au sommet (3375m), il ne fait pas beau, mais tant pis ! Espadas and Co.
Le cerveau conseille aux jambes de faire la boucle, un retour serait dangereux (neige pourrie sur l'arête, ressaut de 5 m exposé, il est tard...)
Finalement, le fait de ne pas devoir revenir aux Clots st salvateur...
La voie royale, une autopista, nous conduit rapidement vers 3000m.
La fière Dent de Llardana nous attends plus bas :
C'est beau, non?
Il faut atteindre la côte 2650m pour remonter en écharpe vers le col d'Eriste. Nous avons déjà 1900 mètres de dénivelé dans les jambes, il faut encore en faire 250....
Bibi s'y colle toujours...
On fait des zigzags pour monter au col, on en peut plus...
A 17h, nous sommes au col d'Eriste (2890m)
Puis il faut descendre au plus rapide et rentrer dans la forêt avant la nuit....
Les Eriste se couvrent en soirée, le mauvais temps arrivent plus tôt que prévu...
Les falaises de gneiss s'illuminent.
Bon, ensuite, pas de photos, il fera nuit...
Nous trouvons le chemin de Viados grâce aux traces d'animaux et au flair de Morph', à l'instinct étonnant. Merci.
Nous arrivons au refuge à 21h15, 15 heures après l'avoir laissé.
Nous nous sentons un peu, comment dire, fatigués
Le lendemain, il fait mauvais.
Sans regrets, nous remettons aux calendes grecques l'ascension des Eriste que nous ne devinons même pas. Le temps est pourri et nous sommes largement entamés.
Après un déjeuner saucisson-fromage
nous regagnons la voiture.On s'en souviendra.
A+
Ben81
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