Nous : Alexy et Adrien (les deux jeunes), Laurent et Isa, (les deux autres censés les initier), Mylène et Christophe (les électrons libres adeptes du bartassage le plus sauvage depuis dimanche).
Déjà, la route... c'est long et ça tourne. Et à la fin, il n'y a plus de route justement mais une infâme piste qui a failli avoir raison de mon bas de caisse au retour.
Ensuite, les initiateurs... Alexy et Adrien pensaient peut-être tomber sur des gens sérieux, mais non, ils sont tombés sur nous ! Spécialistes du "à l'arrachisme" et des fourvoyages qui vont inexorablement avec. Et on a été à la hauteur de notre réputation, malheureusement.
A noter tout de même que tout le monde est rentré en bon état !
Et enfin, les initiés... Des gamins !!! Le choc, ça a été quand on a découvert que j'avais fait le même BTS qu'Adrien : il vient de l'avoir, moi, c'était en 95. En guise de vengeance, on l'a affublé d'un baudrier millésimé 1987 à damier bleu et orange fluo du meilleur effet.
Récit :
Samedi midi, après un voyage vers l'est, dont la longueur justifie pourquoi on n'y va pas plus souvent, dans ce coin, on attaque une voie sous le refuge de Mariailles : "Lunule party".
Alexy grimpe un peu, mais Adrien non, et il n'a pas de chaussons. Pas de problème, on y va quand même, s'il ne passe pas la première longueur, on le jettera dans l'abîme pour s'en débarrasser. On ne lui présente pas la chose tout à fait de cette manière mais de façon suffisamment convaincante pour qu'il nous randonne cette première longueur en 5 sans rien dire. Et les suivantes, tout comme son collègue, qui, à ce moment là, doit encore se dire qu'il est entre de bonnes mains, avec des alpinistes chevronnés qui maîtrisent parfaitement leur art.
Bref, les deux passent haut la main le test et sont définitivement écartés de la catégorie "boulet".
Alexy, confiant
On a aussi fait un peu de tricot pour occuper le temps au relais
La tenue du nouvel alpiniste stylé : bermuda en jean, grosses et baudrier à carreaux
Ils ont l'air contents au sommet, les deux jeunes
Après cette petite mise en bouche, on décide de monter bivouaquer à côté de la cabane Arago.
Et c'est là que notre sens inné du fourvoyage se met en marche : on arrive à se planter de chemin. Si si, je vous jure, malgré tous les panneaux, on y arrive. Après 200 m de montée pour des prunes, on fait donc demi-tour. Retour à la case départ, déjà moins motivés que la première fois. On démarre donc de Mariailles vers 18h. On avait donné rendez-vous à nos deux électrons libres partis grimper dans un autre secteur, à la cabane Arago. Ne nous y voyant pas, ils continuent à monter : on ne les retrouvera qu'aux gourgs de Cady après une journée bien occupée.
Très beau bivouac avec l'arête prévue le lendemain en ligne de mire (on peut le dire à Nico, oui, son coin n'est pas trop moche !)
Dimanche, nos deux électrons redescendent grimper au roc de Mariailles, on se donne rendez-vous au refuge pour boire un coup vers 16h, et nous quatre remontons la côte jusqu'au pic de Quazemi. Il ne nous reste plus qu'à parcourir l'arête jusqu'au Canigou en face.
Passage de la boîte aux lettres
Et là, qui trouve-t-on ? Schlaag et Valé 31 en famille !
Regard vers l'arrière
Alexy et Laurent dans une traversée
Là même où un type en solo pas trop en confiance (il passait son temps à nous attendre pour voir où on passait) aura eu la brillante idée de tirer sur notre corde. Ses oreilles s'en souviennent encore, faut pas m'énerver en montagne... D'ailleurs, après, il nous a plus attendu.
Le Quazemi déjà loin
Belle ambiance dans la face du Barbet
L'arête :
Et ensuite :
Du Quazémi au Canigou
Et pour finir, pour tous ceux qui se demandent comment faire son sac, un exemple parfait :
Après ça, on était effectivement vers 16h à Mariailles à boire un coup. Mais pas nos amis. A 17h non, plus, à 18h non plus... J'ai failli appeler les secours mais ils ont fini par arriver, après une bartasse mémorable (rappels sur arbres, éboulis, ravins, traversée du torrent à mi cuisses...). C'est là que Christophe s'est rendu compte qu'il avait oublié son téléphone au bivouac la matin.
Et qu'il a fait l'aller retour en courant pour aller le chercher.
Autant dire que la route du retour nous a paru longue dans la nuit...