Evasions de France par les Pyrénées en 1943

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Jidé
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Re: Evasions de France par les Pyrénées en 1943

Message par Jidé »

Bonjour !

Il suffit de demander !

Zelain (encore lui! ;) ), me signale une mention d'un Bernard Etchebest sur le monument au mort de Montory, mais sans précision de date.

http://www.memorial-genweb.org/~memoria ... 4&table=bp

Et une Marguerite Etchebest, "déportée et veuve de passeur", citée à la p. 284 des "Fougères de la liberté" d’Émilienne Eychenne, dans les "témoignages oraux recueillis". Elle est aussi mentionnée avec "son époux", et sans doute la sœur de celui-ci à la p. 290:

http://books.google.fr/books?id=Eut-AAA ... CEsQ6AEwBA

A suivre....
Jidé
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Re: Evasions de France par les Pyrénées en 1943

Message par Jidé »

Bonsoir à tous !

Une correspondante m'a communiqué un article de Sud Ouest sur Pierre Inda, disparu au mois d'août:

http://www.sudouest.fr/2013/08/09/la-re ... 4-4187.php

Je le scannerai sous peu.

Il y est aussi question du Réseau comète, sur le site duquel on trouve bien des choses intéressantes concernant le passage par les Pyrénées.

http://www.evasioncomete.org/index.htm

À noter qu'il existe aussi un site des "Amis du Réseau Comète" au Pays Basque,

http://cometepaysbasque.blogspot.fr/

qui veillent à "entretenir la flamme" du souvenir:

http://www.sudouest.fr/2013/09/12/les-a ... 6-3944.php

Elle m'a aussi transmis ce texte, tiré des Entretiens de Claude Meyer avec Michel Mottay (p. 51-53), intitulés : "Être Juif à Saint-Jean de Luz pendant les années noires, 1939-1945". Ce fascicule semble ne plus être disponible en librairie.
Il y est question d'un passage de la frontière par Sainte Engrâce.
Le texte manque hélas de précision. Mais peut-être les frères Eyheramendy y ont-ils joué un rôle. L'itinéraire partant de Montory semble se rapprocher de celui de Pierre Durban.
(J'ai corrigé entre crochets [...] les erreurs de toponymie).

Le refuge en Espagne

"En février 1942, les époux Meyer préparent le passage en Espagne de leurs deux fils, Jacques et Claude, réfugiés dans une ferme, à Lambeye [Lembeye], près de Pau. La somme convenue avec le passeur est réglée (2 000 F), mais le passeur tait faux bond et les deux frères se retrouvent seuls, abandonnés, sans un sou vaillant. Le conducteur routier d'une scierie, compatissant et courageux, les cache sous le chargement de bois de son camion et, après avoir franchi plusieurs barrages allemands, il les conduit en lieu sûr. Avant de les quitter, il leur donne une importante somme d'argent. Après la libération, Claude et son frère ont recherché cet inconnu pour le rembourser … et le remercier. Ils n'ont jamais pu retrouver sa trace.

Toujours en 1942, Claude est rejoint par son frère Jacques, à Lembeye, pour tenter une seconde fois de passer ensemble en Espagne. Ils ont pris un car jusqu'à la côte de Montaurie [Montory], entre Oloron et Mauléon, où ils sont arrivés vers 19h 30. Après une sévère mise en garde du chauffeur, ils ont pris contact avec leurs quatre passeurs - des Basques, dans les cinquante ans - et le groupe constitué par huit Belges et un Hollandais, condamnés à mort par les Allemands, tous munis de fausses cartes d'identité établies à Limoges.

Ils se mettent en route et marchent toute la nuit, jusqu'à à 6h 30, vers la montagne, en zone interdite. C'était une bande de territoire, dans le département, au sud de la zone libre, le long de la frontière espagnole, de Saint-Jean Pied de Port au col d'Aubisque. À Saint-Engrace [Sainte Engrâce], à 150 mètres d'un poste de la gendarmerie allemande, les passeurs les quittent en les laissant aux bons soins d'un fermier qui les dissimule dans une grange, sous du foin.

La nuit suivante, avec un nouveau passeur, le groupe se remet en marche vers l'Espagne. Trois heures avant d'arriver, Claude, épuisé, est pris de vomissements. Il réussit à convaincre son frère de continuer sans lui et revient seul à la ferme. Il y restera enfermé quinze jours, occupé le soir à aider les enfants à faire leur travail scolaire.

Son frère Jacques, le Hollandais et les Belges ont réussi à atteindre l'Espagne où ils ont été incarcérés, d'abord à Saubron [Sobron], puis, en 1943, au camp de Miranda. Ils ont pu ensuite choisir de gagner l'Algérie par Gibraltar. Jacques a ultérieurement rejoint l'Angleterre, mais on l'a fait revenir à Alger. Hébergé par Paul Pichegru, un militaire originaire de Saint-Jean de Luz, il devint, à 23 ans, journaliste à Radio Alger. Claude Meyer précise que son frère parlait et écrivait avec beaucoup de facilité. « Dès l'âge de 16 ans, raconte-t-il, il participait activement aux meetings politiques à Socoa, avec Monsieur et Madame Hiriarborde, instituteurs communistes de Saint-Jean de Luz ».

Jacques Meyer, devenu journaliste-correspondant de l'année Leclerc, participa au débarquement des troupes alliées en Provence. Après la Libération, il devint directeur de l'information à Saint-Quentin. Il gagna ensuite Paris, où il devint reporter à Paris-Presse, puis à Combat, avec Albert Camus.

Comme journaliste sous le nom de Jacques Méry et comme témoin, il participa au voyage clandestin, dans des conditions précaires, de 620 Juifs immigrants, à bord d'un navire parti de France pour rallier clandestinement la Palestine. Il raconta cette odyssée, dans son livre " Laissez passer mon peuple ", préfacé par Albert Camus, publié en 1947 et dédié à son père. C'est lui qui, à Bordeaux puis à Biarritz, suivit l'affaire Da Silva Ramos, ce diplomate portugais qui sauva la vie de très nombreux Juifs en leur signant, jusqu'à sa révocation, des visas pour le Portugal.

Pour raison de santé, Jacques Méry-Meyer abandonna le métier de journaliste pour tenir à Saintes, comme son frère Claude à Saint-Jean de Luz, un magasin de prêt-à-porter. Il est décédé en 1993."

A bientôt.
Jidé
Belhay
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Re: Evasions de France par les Pyrénées en 1943

Message par Belhay »

Bonjour, s'il y a encore des participants de cette discussion sur les passages des Pyrénées en 1943, je signale la prochaine parution d'un livre sur le passeur Michel Olazabal, écrit par une des ses filles.
dinosaure
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Re: Evasions de France par les Pyrénées en 1943

Message par dinosaure »

Bonsoir

Quel dommage qu'on ne puisse plus accéder aux pages orange qui ont été citées dans ce fil de discussion si émouvant.
eyra
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Re: Evasions de France par les Pyrénées en 1943

Message par eyra »

Belhay a écrit :je signale la prochaine parution d'un livre sur le passeur Michel Olazabal, écrit par une des ses filles.
Bonjour Belhay, savez où cela sera t il édité ?
Et puisque ce très vieux post remonte, je vais en profiter pour vous donner des nouvelles des vagues promesses que j'avais fait à l'époque.
J'ai visité 3 fois la borne frontière 250 au port de Belay, la dernière fois elle était bien droite et bien propre.
Par contre, pour retrouver le cheminement décrit pour rejoindre le col des 3 croix au pied du pic Jaura depuis Bilho.....Ce fut une autre histoire :mrgreen: :mrgreen:
Au départ de Bilho, l'ancien chemin en balcon au dessus de la route de ST Engrâsse existe toujours et était quand l'ai suivi bien agréable et à priori encore utilisé.
Hélas, la remontée par le ravin de Suhutze est impossible. J'étais parti avec la ferme intention de réouvrir ce passage si nécessaire, équipé d'une machette au cas où. Aucune trace même de petite sente à l'entrée du ravin. Je me décale donc un peu à flanc et là, je trouve des chasseurs et leur demande si on peut atteindre le col des 3 croix. Ils m'ont pris pour un fou je crois bien :ange: :ange:
Retour au fond et sortie de la machette...J'ai bataillé une bonne heure et au vu du chemin parcouru et des ampoules qui commencaient à s'allumer au creux de la main, j'ai abandonné. Eh oui, tout petit bras quand on pense à ce que les candidats au passage ont du endurer.
Autre idée: Et si je partais du col des 3 croix pour descendre ?
Un peu échaudé, je me suis arrêté à la ferme Espondaburu, le gite du guide Didier Constance pour lui soumettre la chose.
La réponse est catégorique, c'est non. Il avait du y descendre avec une débroussailleuse pour récupérer une brebis et avait du renoncer.
Fin de l'histoire et résumé de Didier constance:
Même en y mettant le temps et l'énergie nécessaire, qui va repasser par cet itinéraire ? Vite après il faudrait tout recommencer.
Bon, en plus sympa, la balade en crête entre le col des 3 croix et le Bimbaleta c'est bien long mais vraiment à faire au moins une fois :super: :super:
En la cuesta del mudo...Se callan los que coren !
zelaian
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Re: Evasions de France par les Pyrénées en 1943

Message par zelaian »

Bonjour Eyra,
Bonjour à toutes et tous,

Le livre d'Annie OLAZABAL sur son père est édité par Konfident :
https://www.konfident.fr/le-passeur-c2x40874153

Je profite moi aussi de la remontée du post pour vous faire part du projet de randonnée de mémoire (envisagée les 8 et 9 mai 2025) sur les traces d'Eloi EYHERAMENDY et de l'évasion, grâce à lui et deux autres passeurs, de mon grand-oncle Pierre DURBAN (le père de Jidé). Son témoignage est aujourd'hui accessible en ligne ici :
https://www.bilketa.eus/ark:/27020/bmb889

Le parcours se décomposerait ainsi :
Jour 1 : de Montory (précisément la ferme Les Belles du Gastou) à Xuhurtea, en passant par la ferme Eztexea (commune d'Haux)
Jour 2 : de Xuhurtea au refuge Belagua, en passant évidemment par le port de Belhay

Je retiens le conseil d'Eyra et Didier CONSTANCE d'éviter la montée au col des Trois Croix en rejoignant, depuis Xuhurtea, la fontaine d'Agurize puis de là le cayolar de Herna.

Une voiture suiveuse sera nécessaire, pour les allers-retours au camp de base (à définir)

Je vous tiendrai informés de l'avancée du projet, et j'espère de sa concrétisation.

Bonnes randos d'ici là
Denis
zelaian
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Re: Evasions de France par les Pyrénées en 1943

Message par zelaian »

Bonjour à tous,
dinosaure a écrit : 17 févr. 2024 20:51 Quel dommage qu'on ne puisse plus accéder aux pages orange qui ont été citées dans ce fil de discussion si émouvant.
à défaut de pouvoir retrouver les pages de Beïret, voir le film qu'a consacré son fils Guy Montagné aux évasions :
https://www.youtube.com/watch?v=OALQJG5lwsQ

Autre lien perdu, celui du témoignage de Bernard Piquemal dans la revue Arkheia.
On peut toutefois le retrouver ici :
https://www.bpsgm.fr/piquemal-bernard-p ... -olazabal/

Denis
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