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Chrystel a écrit :[
Ce trou, creusé de main d'homme dans la roche en haut du petit ravin menant à la cabane de Prat-Cazeneuve (1929m), est un quartaou ou quartau.
Il était d'une grande utilité. Mais à votre avis, à quoi pouvait-il servir ? Je laisse répondre les plus ingénieux de nos P-teamistes... ou les plus érudits.

Ces trous, c'est un piège à Yeti pyrenéatus.... enfin, je crois.

Supers photos et on ressent bien le ressenti,
Merci à vous 3

A+
Eyra

Chrystel a écrit :

Robert a écrit : 12- Un trou pas commun, il ne servait pas à faire des ronds dans l'eau,
Chystel pourra en donner l'explication

Ce trou, creusé de main d'homme dans la roche en haut du petit ravin menant à la cabane de Prat-Cazeneuve (1929m), est un quartaou ou quartau.
Il était d'une grande utilité. Mais à votre avis, à quoi pouvait-il servir ? Je laisse répondre les plus ingénieux de nos P-teamistes... ou les plus érudits.

Il me semble avoir lu chez Bourneton qu'il servait à mesurer les liquides pour la contrebande; effectivement, un quartau ou quarteau est une vieille unité de mesure de vin, et au-dessus ou pas loin se trouve la montagne de Quartau.
Mais je ne suis pas convaincu; le beau trou n'a qu'un lointain rapport avec un antique quarteau qui représentait l'équivalent d'une belle barrique, et surtout, je vois mal un contrebandier s'enquiquiner à "mesurer" du liquide sur place, sans même parler du fait qu'Aygues-Tortes, bien tortueuse en effet, aboutit à un col d'altitude qui lui-même descend sur une longue vallée perdue et annexe d'Aragon. Accessoirement, Quartau est peut-être aussi une mauvaise transcription de courtaou ou couartaou qui veut dire bien autre chose.
Autre idée lumineuse du même Bourneton: prendre quelques pierres plates encadrant le sentier de la voie normale des Posets au-dessus du refuge du Fourcau pour un "ancien canal d'irrigation".
Purée, ce soleil d'Aragon, qu'est-ce qu'il tape, en été... ou alors c'est le tinto qui irrigue trop, va savoir...

Salut,

Tes photos sont superbes Chrystel, voilà ma prochaine destination aux alentours du 15 septembre si la météo le veut bien.

@+

monax a écrit :superbe!
Pierre j'aime ton blouson!!!

Salut Xav,
Tu veux dire mon K-Way ultra tendance des années 90-aux-couleurs-même-pas-délavées? :lol: :lol: :lol: :lol:
A+
Lagrole

J'ai le même KWay toujours au fond du sac à dos avec le pantalon. Un ensemble fashion!!!
Une rencontre en costume d'époque serait à immortaliser.
Jacques31

Chrystel a écrit :Bonjour Fter
Peut-être pas le même exactement, mais sans doute la même utilité...
Une autre image :

Bonjour.

Oui, il s'agite du même trou. En haut de La Soula dans le chemin de Prat Cazeneuve.

Et bien sûr on a été utile au contrebande, mais pas du vine, sinon d'une autre chose bien plus profitable. :lol:

Le quartau est une ancienne mesure de contenance, dont la valeur variait selon les régions et même les lieux. Pendant très longtemps, les systèmes de mesure n'ont pas été unifiés.
Ce trou fait environ 40 cm de diamètre et 15 cm de profondeur, soit une dizaine de litres de contenance.
Je ne crois pas, Nethou, qu'il servait à mesurer des liquides, de contrebande ou pas, car les transvasements auraient été fastidieux. Je pense plutôt à des graines (céréales, farines, fèves, semances...) ou peut-être à du sel.

Mais c'est bien dans un livre d'Alain Bourneton, (Les grandes Pyrénées, Ed. Glénat, 1995 Grenoble) que j'ai trouvé cette anecdote. En voici un extrait :

... A la côte 1929 mètres, en haut d'un couloir formant ressaut et escalier, un peu d'attention permet de découvrir, à droite du chemin, une cavité creusée de main d'homme. Cette cupule inamovible et régulièrement évidée dans la roche en place, à l'exemple des mesures à demeure des anciennes halles, permettait de limiter les déplacements et de quantifier sur place les produits échangés de part et d'autre de la frontière.
Cet exemple est unique, au moins dans les Pyrénées, et témoigne de la vitalité des anciens échanges, même par les sites les plus difficiles....

Rebonjour.

Extrait du Bulletin Pyrénéen de 1906, pages 141 et 142. Là Saint-Saud narre son sejour au lac de Caillaouas juillet 1905.

"Cette crête étroite se nomme non point cortaou, comme je l'ai cru et comme l'ont écrit ceux qui ont parlé de la région, faisant dériver cette espression de cortal (parc à moutons, mot tant gascon qu'espagnol), mais couartáou, forme gasconne ou romane, comme on voudra, du mot aragonais cuartal (pron. couartál), messure de grains.

En effet, six jours plus tard, en longeant le pied de ce chaînon, dans la vallon de Clarabide, Cazeneuve nous montrera près du sentier, dans un étroit passage rocheux, où il eût été facile de retenir les montagnards récalcitrants, une cavité creusée avec régularité dans la roche granitique. "Voilà, nous dit-il, la mesure, le cuartal, qui servait à mesurer le sel que les Aragonais de Gistain venaient vendre aux contrebandiers ou aux paysans de Louron; le nom en a été donné à ces pâturages et par conséquent à la crête que vous avez gravie l'autre jour."

Au moyen âge, les mesures féodales des châtellenies (elles varaient sensiblement de l'une à l'autre) étaient ainsi souvent creusées dans une roche vive. C'était l'étalon. Rien d'étonnant à ce qu'en ce point-ci on n'ait créé une mesure à l'usage de ceux qui venaient de France acheter le sel à l'époque où il était frappé d'un fort impôt. Les paysans voulant se soustraire à la gabelle préféraient passer par les chantiers scabreux du bas Clarabide, où le gabelou (nom donné aux préposés chargés de faire exécuter la loi) ne devait point veiller. Ils achetaient ici à bas prix cette denrée de première nécessité, que les Espagnols pouvaient leur fournir à d'autant meilleur compte que les mines de sel de Cardona n'étaient qu´à cinq journées de mulet. Et cependant le Languedoc (moins heureux que le Bearn, affranchi de cet impôt) était una des provinces appelées de petite gabelle, où l'on ne payait qu'environ un sol d'impôt par livre de sel, quand dans d'autres il se montait à quatre."

Que ce soit pour des graines ou quelque chose du même type, je reste sceptique.
Qu'est-ce qui permet à Bourneton d'affirmer que le trou a été creusé de main d'homme ? sa régularité ? Il y a tellement de choses dans la nature que l'on jurerait faites de main d'homme et qui en fait ne le sont pas.
Ceci étant, il n'y que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et je ne demande qu'à être convaincu; ce qui n'est pour l'instant pas le cas.

Edit suite au post de FTer: hé bin voilà !! Désormais convaincu, je me sens donc (mais à peine) un peu moins imbécile...

Je trouve génial que la réponse aux questions posées par le quartaou ou plutôt couartaou nous vienne du sud de la chaîne.
Internet et Pyrénées-Team permettent ce genre de miracle.
Grand merci à toi, Fter.

lionel a écrit : J'en profite pour demander (je vois que Chrystel était de la partie) quelles sont les fleurs trouvées vers le sommet et au sommet de ce pic superbe.

Au sommet même, je n'ai repéré aucune "jolie" floraison, je ne me souviens que des cailloux... Désolée pour ton recensement de la flore de la Haute-Garonne, avec plus d'attention j'aurai peut-être observé quelques plantes.
En revanche, j'ai été étonnée par la richesse de la flore le long du sentier des gorges de Clarabide et surtout par le retard de la végétation dans ce couloir souvent très froid : Meconopsis et Centaurée des montagnes étaient encore en fleurs.
J'ai observé des quantités d'ail à tête blanchâtre (Allium ericetorum ?), ainsi que plusieurs Saxifrages (aizoides, media...), des Knauties à feuille de Cardère...
Au-dessus de la Soula : Digitale pourpre, Aconit Napel (les plus belles stations jamais vues) et des quantités de Myrtilles à l'abondante fructification qui auraient mérité des haltes gourmandes prolongées...

Chrystel a écrit :Je trouve génial que la réponse aux questions posées par le quartaou ou plutôt couartaou nous vienne du sud de la chaîne.
Internet et Pyrénées-Team permettent ce genre de miracle.
Grand merci à toi, Fter.

lionel a écrit : J'en profite pour demander (je vois que Chrystel était de la partie) quelles sont les fleurs trouvées vers le sommet et au sommet de ce pic superbe.

Au sommet même, je n'ai repéré aucune "jolie" floraison, je ne me souviens que des cailloux... Désolée pour ton recensement de la flore de la Haute-Garonne, avec plus d'attention j'aurai peut-être observé quelques plantes.
En revanche, j'ai été étonnée par la richesse de la flore le long du sentier des gorges de Clarabide et surtout par le retard de la végétation dans ce couloir souvent très froid : Meconopsis et Centaurée des montagnes étaient encore en fleurs.
J'ai observé des quantités d'ail à tête blanchâtre (Allium ericetorum ?), ainsi que plusieurs Saxifrages (aizoides, media...), des Knauties à feuille de Cardère...
Au-dessus de la Soula : Digitale pourpre, Aconit Napel (les plus belles stations jamais vues) et des quantités de Myrtilles à l'abondante fructification qui auraient mérité des haltes gourmandes prolongées...

Bonjour,

Chrystel a tout à fait raison ,
comme quoi ce qui peut paraître pour certains un simple trou

Pour compléter la réponse de Chrystel pour Lionnel, voici la photo d'une fleur
prise dans la cheminée au bloc coincé 3020 mètres


mais nous n'étions pas dans la Haute-Garonne mais en Aragon

@+
Robert

BRAVO
BRAVO
BRAVO

un pour chacun !
Très content de voir cette belle réussite !

Désolé d'avoir été trop cuit physiquement...
ce qui m'a empêché de me joindre à vous dès le vendredi.......sous la pluie !
mais on se rattrapera...au pays basque !

Magnifique reportage de Chrystel et sur la voie à suivre...et sur les chemins...de la culture
Merci ! ainsi qu'à FTer !

Quand aux casques...ne changez rien...ça vous sied à ravir :lol: :lol: :lol:

A+ les OLD !

Bonjour,
Cette jolie fleur bleue est une raiponce (Phyteuma). Pour ce qui est de l'espèce, il y a de fortes chances que ce soit Phyteuma charmelii.
Voilà une plante que je recherche dans la Haute-Garonne.
A plus
Lionel

Hello à tou(te)s,
Encore merci Chrystel et Lionel de nous faire partager vos connaissances inépuisables.
Dans un autre registre, j'ai photographié-je me demande bien pourquoi :lol: :lol: - ce panneau situé près des Gorges de Clarabide:


A+
Lagrole

Encore un reportage qui donne envie d'aller fouler les lieux ! (comme les Pics d'Enfer il y a quelques semaines)