On peut pas dire que ce soit faux mais c'est pas non plus très vrai de le présenter comme ça.
Car il n'y a pas de langues uniques avec des limites géographiques comme entre les langues nationales de l'époque moderne. Historiquement, il n'existe pas de gascon, comme il n'existe pas d'occitan (ni de languedocien comme synonyme).
Tous les patois se rapprochent par proximité géographique. Donc un patois du béarn près du pays basque doit être assez éloigné d'un patois couseranais même s'ils sont gascons. Et l'inverse est vrai pour les patois languedociens et gascons au centre de l'Ariège ( le point le plus évident étant du côté de Massat).
Du coup, les gens était plus limités dans l'intercompréhension à grande échelle (d'où l'intérêt des langues nationales) mais ils avaient une capacité à comprendre les voisins un peu différents que l'on n'a plus. Ce ne devait pas être plus le bordel en Ariège que dans des vallées pyrénéennes plus à l'ouest qui avaient peu de contact.
Par contre, la différence linguistique est énorme entre le "basque" et le "gascon" alors qu'il y a de l'intercompréhension entre le "gascon", le "languedocien" (que certains appellent occitan) le provençal et même le catalan.
Le mot occitan est une invention du XX° siècle. Et là toi tu l'utilises pour parler de la zone géographique dont les "patois" se regroupent dans un continuum assez différent des parlers gascons qualifié de languedocien. D'autres l'utilisent autrement d'où la difficulté à s'y retrouver.
Même le mot gascon, même s'il a plus de légitimité historique, n'était pas vraiment une référence linguistique pour les gens qui parlaient ces langues. Là aussi, dans le monde des langues régionales (pour ne fâcher personne), le mot gascon est un terme utilisé pour désigner tous les dialectes constituant un continuum linguistique sur une grande zone mais il n'existe pas de langue gasconne sauf le gascon moderne standard créé au XX° s par ceux qui veulent faire revivre les parlers locaux mais qui est un mix synthétique de parlers historiques les plus représentatifs.
Bon c'est bien long ce que j'ai écrit, je vais vraiment me prendre des coups de marteau sur la tête
C'est bizarre car ces questions de diversité culturelle et linguistique sont vraiment liées à la montagne dans mon parcours perso. J'oublie toujours que ces sujets ont le don de réveiller l'ennui ou l'hostilité chez beaucoup.
A 12/13 ans, quand j'ai découvert une passion pour la montagne, j'ai également découvert à Dorres où j'allais tous les étés que des gens super sympas et très humbles parlaient une autre langue (qui n'était pas "étrangère").

La grand-mère et ses enfants d'une cinquantaine d'années parlaient très bien français mais se parlaient catalan entre eux. J'adorais écouter les histoires du monsieur qui racontait toutes ses expériences lorsqu'il partait à pied depuis Dorres par le vallon d'Angoustrine pour participer au chantier de construction du barrage des Bouillouses. Ils racontaient aussi que les cerdans espagnols ne parlaient pas exactement comme eux mais qu'il n'y avait aucun problème pour se comprendre. Les pubs touristiques imprimées incluaient toujours du catalan, l'on pouvait capter les radios catalanes espagnoles que j'arrivais tout juste à distinguer de l'espagnol que je commençais à apprendre à l'école. Enfin, bref, c'est là, au coeur des montagnes cerdanes que je me suis découvert deux passions d'un coup qui allaient de paire - d'autant plus que la branche sudiste de ma famille avait tout perdu depuis plusieurs générations et les seuls mots qui restaient étaient dénigrés. Ça a patienté qq années puis germé et j'ai retranscris ça dans l'équivalent correspondant à mes origines. D'où ma passion pour ces parlers, la toponymie tout ça dans le cadre pyrénéen.
Il y a moins de 10 ans mon fils était petit, on avait rencontré un berger qui parlait à ses chiens en patois local donc "gascon" je ne sais plus où en Couserans. Je ne sais pas s'il n'avait plus que ses chiens à qui parler
Voilà loin de moi l'idée de paraître "savante", ça vient juste du
