Ce devait être un bivouac au Cerbillona, ce devint finalement une bambée à la journée. Mais l'essentiel fut là, la renaissance de la lapinous team, pour un sommet mythique, magique, tant de fois célébré par Russell dans ses écrits et à qui il consacra toute sa vie...
Comme le dit si bien, un soir de 98, le célèbre pyrénéiste Roland qui donna son nom à la fameuse brèche
: "Quel pied! Oh quel pied! oh Putain!". Car même si mes montagnes sont celles du levant, qu'elles sont gorgées de soleil, inondées de beauté et revêtent des accents aussi bien ariégeois que catalan, y'a pas à tortiller, les Hautes Pyrénées, c'est quand même grandiose!
(bon ok je vais perdre des amis parmi les ariégeois 
)... Et quel décor mieux que le Vignemale pour célébrer les retrouvailles de la Lapinous Team?
C'est donc au matin du samedi, après une nuit très courte (il faut dire que Gavarnie...https://www.youtube.com/watch?v=A_zwWLNROOk....bref donc c'est loin
). Donc au matin du samedi, disais-je, après un réveil que je qualifierais de "difficile" ,et de belles têtes de Bogdanof, nous nous mettons en route pour la longue remontée de la vallée d'Ossoue par une température "caillesque".Déjà les épais cumulomulus, annonciateurs d'une belle tempête de ciel bleu, bourgeonnent dans le ciel
La crête du Montferrat et le pic Central s'illuminent et à l'approche de la moraine, on sent un air frais vivifiant descendre du glacier.
Le front glaciaire se rapproche...
Nous attaquons les premières pentes de neige avant de prendre pied sur le glacier d'Ossoue à proprement parler...Le glacier est dans un parfait état, entièrement recouvert de neige. Les conditions sont idéales.
Nous arrivons au niveau de la brèche de Gaube, l'endroit est majestueux. Les Pyrénées avec un grand "P". On se sent vraiment tout petit à côté.
Et voici les lauréats du grand concours 2015 des lunettes qui brillent
Nous arrivons au pied de la Pique Longue, la neige remonte encore assez haut, ce qui facilite la progression, mais c'est raide..les cuisseaux fument un peu
Après avoir déposé la corde, les piolets et les pointes, on s'attaque à l'ascension finale...une franche montée dans du caillou bien pourri et où il faut un peu naviguer parmi la foule. Nous prendrons un peu plus à gauche dans une zone ou le rocher semblait un peu moins mauvais...
Finalement, on parvient assez rapidement et sans trop de difficultés sur l'arête sommitale, tout en faisant preuve de la plus grande prudence, car c'est vraiment pourri...côté nord, y'a pas mal d'air sous les pieds
Il ne nous reste plus qu'à parcourir l'arête jusqu'au sommet de la Pique Longue. L'arête présente quelques névés résiduels mais qui ne posent pas de problèmes particuliers.
Enfin, sur les coups de 13h30, nous voilà enfin sur le toit des Pyrénées françaises!! 3298m de pur bonheur...et quelle vue!!!!
Après avoir pris le temps de savourer, il est tant de redescendre....un grand moment culturel comme dirait le viking
Comme il fait beau, et qu'on est là, on en profite pour aller visiter le lieu de ce qu'aurait été notre bivouac si on en avait fait un
direction le col de Cerbillona et son pic éponyme
Petite pause repas face à l' Espagne...
...et au Mont Perdu, encore bien enneigé
Après en avoir pris plein la vue, il nous faut nous résoudre à redescendre
Une belle série de 3000: Tour, Casque, Taillon, sans oublier la célébrissime brèche
Le barrage d'Ossoue et sa paisible vallée
En résumé, un glacier en top conditions (si vous voulez y aller, faut vous dépêcher, avec cette chaleur, ça va pas durer ), un sommet mythique, et des souvenirs plein la tête...
@bientôt, en direct des cimes...
