Le problème était de trouver le départ plus que discret de cette rando sur la très longue piste reliant la vallée de Toran à Les. Une tentative il y a deux semaines s'était soldée par un échec cuisant. Dimanche dernier, j'ai eu plus de chance, un couple de charmants catalans avait le même objectif que moi et connaissait l'itinéraire.
Nous démarrons donc ensemble par un court talus herbeux (1380m) puis c'est la rude montée dans une superbe forêt de sapins avec quelques arbres de taille monumental en suivant un chemin parfaitement cairné...

... qui débouche à 1600m sur un pré pentu dominé par la cabane de Laujò de Baish (en haut au milieu de l'image).

Cette cabane (petite mais propre, cheminée, bat-flanc 3 places) jouit d'un extraordinaire panorama



Le cheminement, discret, remonte ensuite le pré vers le Còth des Estahs (1848m) où la vue s'élargit vers la crête Crabère-Maubermé à gauche. En contrebas, le délicieux lac de Laujò dominé par la crête découpée de la Sèracorba et par le Barracomica à droite. Pour atteindre le sommet, je vais devoir remonter tout le vallon et le contourner par l'est mais le topo m'a prévenue, la sente est discretamente marcada...

Je quitte mes compagnons catalans et contourne le lac, bucolique à souhait...

... pour découvrir au sud la cabane des Estanhs (1819m).

A partir de là, je devrais partir vers l'est pour trouver les balises jaunes et blanches du PR-C 114. En fait, je vais galérer longuement au milieu des rhododendrons et des myrtilles. Plein de sentes animales, quelques cairns éboulés, quelques marques à demi-éffacées



Un dernier effort et le panorama depuis le Còth de Barracomica (2113m) s'offre à moi. Juste en face, le Montlude, que l'on n'a pas l'habitude de voir par ce versant, à gauche l'infini moutonnement des sommets des Encantats, à droite je reconnais sous les nuages la Pique Longue et le Néouvielle.

Il ne me reste plus qu'à gravir les derniers 120m pour atteindre le sommet du Barracomica (2335m) où la vue s'élargit au nord vers le bacanère-Burat, le Gar-Saillant, le Cagire, le Crabère, le Maubermé...

N'est-il pas mignon, tout en bas, le petit lac de Laujò en forme de coeur renversé ??

La descente sera plus tranquille, entre repérage du bon cheminement, remontage des cairns et ventrées de myrtilles. En fait, depuis la cabane des Estanhs, j'aurai dû traverser le replat herbeux, remonter en face au plus facile pour rejoindre le pied d'une brèche très visible, longer la base de la Séracorba (donc très à gauche du thallweg) avant de traverser au-dessus d'une résurgence et remonter la seconde partie du vallon par sa droite.
Je le saurai pour la prochaine fois.
Une bien belle balade, bucolique et sauvage, un de ces petits trésors que le Val d'Aran cache précieusement...