
Bon, s'il y avait bien une sortie où il ne fallait pas oublier son appareil photo...c'était là..et bien entendu, la bourde je l'ai faite


Donc une fois redescendu les 2500m séparant le sommet du Bishorn de Zinal, nous avons plié le "camps de base" et repris la route en direction le val d'Hérens pour nous installer à Arolla en vue de faire l'ascension de la Tête Blanche (3710m), positionnée stratégiquement en bordure de la couronne impériale du Valais en plein milieu d'illustres voisins comme le Cervin, la Dent Blanche, et la Dent d'Hérens. Autant dire que celle là, lorsque je l'avais préparé à partir de la carte, je me doutais bien qu'on allait en prendre un peu plein la vue (et il faut reconnaître que c'était le but). Mais d'abord il nous fallait atteindre la célébrissime Cabane Bertol et ces fameuses échelles, point de passage incontournable de la haute route Chamonix-Zermatt.
Départ d'Arolla, et après une petite demi heure, bien à plat, faut se rendre à l'évidence, ça monte...et ça monte raide, mais la vue sur le Haut glacier d'Arolla est

Devant nous, le Mont Collon
Un peu plus à l'ouest, son petit frère, le Petit Mont Collon
Le Pigne d'Arolla, qui était inscrit au programme...mais on reviendra

Après une petite pause méritée à la cabane des plans de Bertol, direction le petit glacier suspendu moribond sous le col donnant sur le glacier du Mont Miné (rien avoir avec un chat...ouh je sais elle est pourrie celle là


Puis un peu de via ferrata
Pour finir enfin par 2 longueurs d'échelles (au total 110 barreaux...on les a compté) qui, lorsque vous portez un sac avec corde, ferraille, et victuailles, et que vous connaissez une certaine baisse de régime, vous achève littéralement (et encore c'est rien à côté du lendemain

Une fois arrivé, c'est pas fini. Faut descendre les raides escaliers jusqu'au dortoir. Eh oui Bertol est construite à quelques 3311m d'altitude (pfiou!! c'est presque autant que notre Aneto!!!



Ben quoi!!! des photos de WC ça change un peu!!! Y'a trop de photos de montagne sur ce forum

Mais je reprend...
Donc arriver jusqu'à Bertol est déjà en soi pas si mal, d'autant plus que la gardienne vous réserve un super accueil et fait des lasagnes à tomber par terre

Et quand les nuages se dispersent, on aperçoit ça

Eh oui, vous l'aurez tous reconnu, c'est la pointe du Cervin là bas, tout au fond. ça tombe bien, le lendemain, c'est là-bas qu'on va, tout au bout du glacier.
Le lendemain, lever 4h30, ptit dèj 5h00, pas un nuage dans le ciel

Ouais celle là, elle est raide de bon matin

Puis après l'échelle, il faut quand même un peu de câble, car signe du réchauffement climatique, le glacier a quand même beaucoup diminué
Bref Bertol c'est là-haut
Départ en rang sur le glacier. Cette fois ça a bien regelé, les crevasses sont bien bouchées..ça déroule.
On remonte le glacier jusqu'à un col puis on prend pleine pente pour remonter vers la Tête Blanche, en restant quand même à bonne distance de ça...


Le soleil apparait, et voir le soleil se lever sur un glacier, c'est toujours un grand moment, plus particulièrement ici, on est au milieu de dunes de neige, dans une immensité de blanc. Nous nous rapprochons petit à petit des dômes sommitaux et tout le monde sait qu'en haut, quand le paysage va s'ouvrir, que la vue va nous "péter" à la figure. On le sent, on le sait. Il n'y a pas un seul nuage, pas un brin de vent, la journée est idéale. Derrière ces monstres de glace, nous attendent des très grands!!!
Arrivés sous le sommet, la trace repart plein sud afin d'éviter d'énormes crevasses recouvertes de neige, que l'on devine aisément. On atteint enfin les dômes précédant Tête Blanche. La Dent d'Hérens et le Cervin pointent sur l'horizon. Au fur et à mesure qu'on approche, on mesure la rareté de cet instant...
Nous touchons au but. J'ai la chance d'ouvrir "le convoi", j'avance parmi ces vastes solitudes de glace et soudain il est là, tout près, si près qu'on aurait presque envie de tendre les doigts pour le toucher, de continuer d'avancer vers lui [/img]. Il attire, c'est magnétique. La vue est bien plus que tout ce que j'avais pu imaginer. Le choc visuel est violent, un rêve de gosse, le Cervin est juste sous mes yeux, gigantesque, majestueux. A côté de lui la dent D'Hérens et ses séracs colossaux. Ici nous touchons la démesure. On se sent tout petit. Encore quelques mètres, une rimaye, et nous marchons sur le sommet, seuls au monde!!!
Et puis y'a des fois comme ça, on a pas envie de redescendre, de rester là, d'oublier le monde d'en bas, d'oublier tout, tout effacer d'un coup de baguette magique, juste profiter de l'instant présent et rien d'autre....
@bientôt, en direct des cimes...
https://www.youtube.com/watch?v=1bZeEBgsyiU