C'est une très belle chance d'avoir un mois. Déjà, si les conditions météo sont mauvaises, ça laisse le temps de... prendre le temps. Idem en cas de fatigue.
En plus, vous allez pouvoir faire des sommets faciles comme par exemple le Crabère au dessus du refuge d'Araing.
Vous pourrez aussi visiter des villages un peu plus bas, ne serait-ce que pour le ravitaillement. Je sais bien que dans votre projet, vous voulez rester "en haut", mais vous verrez, je ne pense pas me tromper en prédisant que parfois, redescendre un peu dans les villages, ça fait du bien, surtout quand on a le temps. Temps = grande liberté.
Si jamais vous avez trop de temps, qu'est-ce qui vous empêche de continuer et de dépasser l'Ariège ?
Au fait, vous allez de la Méditerranée à l'Atlantique ou l'inverse ?
Plus vous avancerez dans votre périple, plus vous vous sentirez en forme
si vous faites tout ce qu'il faut (sommeil, alimentation, eau potable... etc...).
Une règle d'or personnelle : être à l'écoute de son corps sans en devenir esclave et en cas de problème, essayer d'agir aussi rapidement que possible (exemple : si début de tendinite, racourcir l'étape impérativement, si douleur au pied du type début d'ampoule, prendre le temps de résoudre entièrement le problème avant qu'il ne devienne invalidant : faire ce qu'il faut sur la chaussure ou en faisant le pansement nécessaire). On ne repart que mieux ensuite et surtout, durablement !
A propos de l'eau, pour ne pas me poser trop de questions, j'utilise des comprimés pour la rendre potable quasiment quelle que soit la source. Je ne les utilise pas toujours mais ça permet d'éviter de faire des kilomètres àla recherche du précieux liquide ! J'utilise toujours une gourde d'1,5 litres. Moins,j'ai soif, plus,c'est trop lourd !
Pour les tourbières, vous en verrez mais par définition, s'en approcher de trop près = se mouiller les pieds, or, vous n'avez que deux paires de chaussettes maximum

Vous pourrez néanmoins approcher des bordures au maximum et y voir des plantes dites carnivores telles que la grassette ou la fameuse drosera.
Il existe des guides et inventaires des tourbières pour savoir à peu près où sont les plus intéressantes (je pense au livre chez Delachaux et Nestlé par exemple, vous pouvez le consulter en bibliothèque avant votre périple).
Attention : ce sont des plantes rares donc protégées, ne les piétinez pas, comme vous le dites, la tourbière est un milieu fragile.
En matière de plantes, c'est dommage de passer à côté de certaines endémiques telles que le lys de Pyrénées par exemple ou quelques autres que vous trouverez facilement dans un guide à consulter avant (car un livre, c'est lourd dans le sac !). C'est sympa de s'en faire une image mentale avant pour pouvoir les reconnaître assez facilement sur le terrain.
Le gypaète est souvent présent, il faut apprendre à la distinguer du vautour fauve (la queue en forme de plume à écrire = cunéiforme" est un bon moyen). Vous pourrez voir aussi des aigles royaux et tant d'autres oiseaux ! Là encore, un petit coup d'oeil sur un guide permettra de reconnaître le milan royal, éventuellement, le percnoptère ou le faucon crécerelle et bien d'autres ! Connaître ces oiseaux et les cotoyer sans jumelles est assez frustrant, idem lorsqu'on rencontre des mammifères (en dehors d'Homo Sapiens qui reste relativement rare sur cette portion du GR !).
En ce qui concerne les orages et surtout la foudre, il y a des conseils simples comme commencer à marcher tôt le matin puisque les orages arrivent plus ou moins en début d'après midi. Si l'orage est là, quittez les crêtes (redescendez) et évitez les plateaux sans arbres où seule votre tête dépasse ! Ne vous abritez ni sous des arbres (ils attirent la foudre du fait de leur taille), ni sous rocher (la foudre s'y faufile).
Si vous êtes coincés sous la foudre dans un endroit dangereux, ramassez vous sur vous même en attendant que ça passe et après avoir éloigné les objets métalliques (batons ferrés, clés...).
Heureusement, ce cas est rare si l'on sait regarder les nuages (c'est pas seulement une nécessité poétique, c'est aussi une question de sécurité en montagne

. Et un minimum de bon sens évite de devoir affronter le pire : l'orage ne doit pas devenir une phobie non plus car là encore, la peur est source de problèmes bien davantage que si on aborde tout ceci sereinement.
Enfin, ne plantez pas la tente trop près d'un cours d'eau dont le niveau peut monter de façon brutale en cas de gros orage. Pour se sentir mieux en cas d'orage de nuit, ne plantez pas non plus votre tente sur un sommet si vous sentez que la météo peut se dégrader.
Les collègues ont raison : le GR10 ariégeois en autonomie, avec sac + tente, c'est pour moi au maxi un col par jour (environ 1000 mètres de dénivellées), pas beaucoup plus, sinon le plaisir disparaît et ça devient galère... Et n'oubliez pas que ravitaillement rare = sacs plus lourds.
Mon souvenir de cette partie du GR, c'est des crêtes qui se succèdent mais pour lesquelles on plonge de 1000 mètre puis on remonte d'autant pour aller de l'une à l'autre. C'est grandiose, mais c'est réellement sportif. Alors, comme vous avez le temps, commencez par de petites étapes, vous compliquerez après au fil de votre adaptation et de votre forme. C'est ça aussi la liberté d'avoir du temps.
Tiens, le temps, ça me fait penser aux taons (j'ai du mal avec ces bêtes alors j'ai toujours un foulard assez long mais léger avec moi - un peu genre foulard de touareg mais en beaucoup moins volumineux - c'est multi fonction : soleil écrasant, ça sert de couvre-chef, nuages et froid avec vent sur un col, je l'enroule autour du cou, insectes agressifs, je m'en sert chasse-mouche tout en continuant d'avancer... etc...).
Cela dit, vivement le mois d'aout, non ?!!

"On mesurera un jour le degré d'une civilisation non à ce qu'elle aura pris à la nature, mais à ce qu'elle lui aura laissé ou rendu." R.H
PHOTO (P.P 2005) : ours "Aspe-Ouest", mâle isolé depuis 2004, meurt en 2010. Honte aux coupables.