Bonsoir,
Après le superbe reportage appuyé de superbes photos de Peio
que je remercie pour cette journée mémorable

,
je vais tenter à mon tour de vous mettre dans l'ambiance
de cette superbe course qui avait débuté par une nuit étoilée,
à la lueur de nos lampes...
Le départ de la cheminée située dans les falaises
de la face Ouest du Besiberri Nord avait judicieusement été réalisé
lors de la randonnée de repérage effectuée dix jours plus tôt
par Peio et José (Rotaka) que je remercie également

.
Nous arrivons tranquillement au pied de cette cheminée
et c'est à ce moment là, qu'un bruit prolongé de chutes de rochers
arrivant du haut des falaises jettera un froid sur notre volonté
de poursuivre la "grimpe"

.
Ce moment d'hésitation passé et après la mise des casques sur nos têtes,
qui aura été salutaire pour moi car un peu plus haut un gros caillou
est venu me mettre un "pet au casque"

nous sommes au milieu de
cette cheminée où les mains doivent sortir des poches...
Sur notre lancée, nous continuons vers le haut de la
cheminée qui n'a pas l'air très engageant

...
nous parvenons, après quelques exercices acrobatiques

,
à la brèche située trop au Nord-Ouest de la crête du Besiberri Nord,
après cet effort gratuit, on se "paye" quand même une belle vue
derrière sur le "gaz" et les Estanys de Besiberri...
et devant une vue plongeante sur le lac de Mar
et son île nommée Era Unhola...
après le basculement d'une arête aérienne et une désescalade
acrobatiques pour retrouver la bonne diagonale dans le canal voisin,
nous passons près d'un énorme bloc en équilibre avec vue
sur le massif Aneto Maladeta...
avec en dessous le vall de Besiberri...
et avant le sommet, une fière chandelle

...
puis un bouquet de fleurs nous accueille

à notre arrivée
au sommet du Besiberri Nord (3014 m.)...
où la vue est superbe sur le lac de Mar
et son île nommée Era Unhola...
sur le massif Aneto Maladeta dominant le vall de Besiberri...
et sur le Comaloforno, le Besiberri Sud et le pic d'Abellers...
après avoir discuté un bon moment avec un groupe
de 5 alpinistes espagnols qui réalisaient la traversée de la crête
des Besiberri, nous reviendrons sagement par notre itinéraire
de montée.
Malgré un retour prudent, dans la descente de la diagonale,
un morceau de vire d'une longeur d'au moins trois mètres s'est dérobé
sous mes pieds

, heureusement que j'avais les mains bien accrochées
sur de bonnes prises salutaires dans la paroi.
Au bas de la cheminée le franchissement de la rimaye
moins avenante qu'à la montée, du fait de la transformation de la neige,
nous obligera à réaliser des exercices de gymnastique

...
après plusieurs arrêts, pour restauration et récupération

,
nous rencontrerons dans une zone de gros éboulis un
randonneur normand qui avait laissé son épouse un peu plus bas
juste au-dessus du refuge de l'Estanyet de Besiberri.
Ayant vu près de ce refuge un écriteau "Coll dels Avellaners 2 h 15"
il cherchait à s'y rendre pour y apercevoir les Estanys Gelats et Gemena
et comme nous l'avons mis en garde sur son erreur d'itinéraire
car il montait à l'opposé vers le Coth dera Canau de Rius,
sur son horaire tardif

et sur son manque d'équipement
vu l'enneigement encore important des pentes Nord du coll d'Abellers,
il a préféré renoncer à son projet

.
Retour à l'Estany de Besiberri...
où, sur les pelouses de sa rive Est, il y avait de nombreuses
tentes de pêcheurs mais aussi celles d'un groupe de 25 personnes
dont deux sont venues à notre rencontre pour nous faire part de
leur intention de gravir, le lendemain, le Besiberri Sud
par le Coll d'Abellers sachant que 4 d'entre elles avaient des crampons,
5 étaient âgées d'une dizaine d'années, aucune ne possédait de piolet
et certaines n'avaient même pas de bâtons.
Nous les quitterons après les avoir également convaincus
de renoncer à ce projet suicidaire

et en leur ayant suggéré
d'aller réaliser leur ascension par le versant Sud
au départ de Caldes de Boi.
Un constat inquiétant

:
on rencontre de plus en plus de gens
qui vont à la montagne sans l'équipement nécessaire
pour réaliser leur objectif.
Une mise en garde

:
l'itinéraire que nous avons emprunté
n'a rien à voir avec de la simple randonnée,
la remontée et la descente des cheminées et de la diagonale
sont à négocier avec une grande prudence par des petits groupes
ne dépassant pas deux personnes qui devront être en état de
constante concentration, à cause des chutes de pierres,
de l'instabilité du terrain et des passages d'escalade.

@+
Robert