![Dan.San :]](./images/smilies/8.gif)
Le téléphérique du Klein matterhorn nous propulse à 3883m.
On casse la croûte à la sortie du TF, au soleil ; il fait déjà chaud.

Vous ne rêvez pas : c’est bien une moto neige et la date est bien le 14 aout


Et ce sont bien des skieurs qui s’éclatent sur les pistes !!!
On chausse les crampons, et zou, direction notre 1° 4000 : le Breithorn, 4164m

la neige est pourrie


de là haut la vue est superbe

On entame la descente sur le refuge des guides d’Ayas :

sous le regard de beaux séracs :

cette 1° journée sera cool avec seulement 450m de déniv positif !
les photos :
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15 aout :
on part quand il fait jour, vers 6H30 ; pas la peine de partir très tôt, on arriverait à midi au refuge suivant ; mais ne pas partir non plus trop tard, à cause de la neige, qui malgré l’altitude se transforme vite. Et puis les crevasses, on préfère les voir de jour, plutôt que de les visiter à la lueur des frontales

Menu du jour : le Castor, 4228m et le pic Félik 4087m ( ce dernier paraît bien débonnaire, mais en fait il se défend par une belle pente raide

!)Nuit au refuge Quintino Sella, 3585m.
En fait, dans mon programme, j’avais prévu que l’on fasse d’abord le Pollux avant le Castor, mais on s’est vite aperçu, qu’il aurait fallu monter le Pollux la 1° journée, soit juste après le Breithorn, ceci afin d’éviter un détour lorsque l’on arrive du ref QS.
On aurait alors gravi Pollux par l’arête neigeuse et descendu par l’arête rocheuse.
Tant pis

Sans compter qu’aucune cordée, ce jour là, ne prend l’arête rocheuse ; donc sans topo précis, va donc trouver le bon cheminement

Donc, on monte jusqu’au col de Vera, 3845m( ou col des Jumeaux)

et on attaque la face ouest du Castor ; la montée est rude, mais l’acclimatation joue bien




Pause sur le col ; belle vue sur Pollux ; et le Liskamm qui nous saute à la figure ; sa traversée se fait ; on la fera, l’année prochaine, si TVB( avis au Basque !!)
Le Liskamm, vu du côté de l’arête E :

On montera sur une petite pointe, à 3820m, histoire de s’en mettre encore un peu plus dans la vue

Au refuge, petite sieste réparatrice ; le soir c’est plein, la nourriture n’est pas top, mais l’accueil sympa. ; qd on fera la traversée du Liskamm, on shuntera ce refuge.
Les photos :
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16 aout :
objectif ; Nez du Liskamm, et pyramide Vincent, 4215m.
les glaciers que l’on traverse sont très crevassés ; les crevasses diaboliquement belles, et les séracs monstrueux






la météo aujourd’hui est capricieuse ; les lève-tôt reviendront trempés comme des soupes au refuge

on partira vers 7H30, avec les rayons du soleil !!!beaucoup de nuages bas remonteront les pentes, donnant une ambiance très fantasmagorique !!
1° sommet du jour, donc, le nez du Liskamm ; sa pente est bien raide ; ½ heure pour en arriver à bout, avec une rimaye à franchir.
Montée sur le Nez du Liskamm :

En fait, tous les 4000m que l’on fera présenteront un passage technique, à un moment où à un autre( glace, rimaye, pont de neige, etc).Puis on arrive à un replat, le sommet se gagne par une arête neigeuse d’abord, puis mixte ; beaucoup de cordées descendent directement sur le refuge Gnifetti ; nous on part à gauche, vers le sommet ; un allemand nous emboîte le pas ; et nous demande au moment du franchissement d’une autre rimaye, si on veut bien le prendre sur notre corde, afin de le sécuriser ; pas de pb, ; de plus ce brave garçon nous terminera la trace !!!son compagnon, fatigué, l’attend plus bas.. On se sépare en haut ; ensuite on descend ( pente raide et crevassée) pour traverser le glacier( chaleur étouffante à ce moment là ; on tombe la veste) et remonter sur la Pyramide Vincent.
La Pyramide Vincent, vue du Naso :

Qd on arrive au sommet, une monstrueuse face sud se dévoile : du vertical impressionnant.

Vue sur une partie du programme du lendemain : Corno Nero et Ludswighöhe

En descendant sur le refuge,
Ref Quintino Sella :

on contourne de nombreuses crevasses ; un pont de neige nous invite à danser la sardane sur son dos : on déclinera poliment l’invitation


les photos :
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17 aout
Probablement la plus belle journée ; du genre qui marque

1° sommet, le Balmenhorn et son refuge bivouac, Felice Giordani, 4167m,veillé par un gigantesque christ



là aussi, le glacier présente de belles failles



Corno Nero et sa voie d’accès :

Suivra la Ludswighöhe , 4341m, et sa belle arête ; c’est là où l’on touchera le ciel

Effectivement :

Arrive la Parrotspitze , 4432m avec une longue arête ; pour arriver à cette arête, un passage en glace pilée, demandera au retour, un maximum de prudence

Plus tard, on s’apercevra que l’on aurait pu traverser et descendre par l’autre côté !



On monte au col qui sépare la Signalkuppe( Margherita, 4554m,) de la Zumstein et on file à gauche, pour la Zumstein, 4563m.ce sera le point culminant de notre périple.
Pas mal de candidats au sommet. Une vierge nous y attend ; si son fils marchait sur l’eau, elle, marche sur les nuages


A chacun son truc !!!
Du sommet, on a vu sur la Dufour, toute proche et la Norden, belle pointe élancée.
Et également sur la montée qu’il va falloir s’avaler pour rejoindre le refuge gardé le plus haut d’Europe ; qui est moche, d’ailleurs

Et que la vue est belle

Le refuge surplombe la paroi verticale la plus haute : 2400m de gaz ; qqpart par là, se trouve le couloir Marinelli.
Cette journée aura été la plus riche, la plus belle ; d’une part par la multitude de sommets gravis, mais aussi par la beauté des lieux, par la sensation d’évoluer entre ciel et terre.
Liberté sans concession ; ici tout est décuplé ; les distances, les altitudes, la taille des séracs et celle des crevasses. On se sent tout petit en bas, mais si puissant au sommet !!
Spectre du Liskamm :

les photos :
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18 aout
c’est la descente , ( plus de 2000m de déniv négatif

L’arête neigeuse du Liskamm est prodigieuse ; c’est sûr, il m’a tapé dans l’œil ; et c’est sûr, il faudra y revenir !!
Quant au Cervin, il est omniprésent ; il ne nous quittera pas d’une semelle durant toute la descente( longue descente). Que de bons souvenirs il me rappelle




Il nous faudra 3h pour arriver à la curieuse cabane de Monte Rosa : étrange construction faite de panneaux qui prennent la couleur du ciel ou de la neige ; la rendant presque invisible au yeux du randonneur


on descend donc d’abord sur la neige, puis une partie de saute mouton avec les crevasses du glacier du Grenzgletscher ; ouh la la, quels monstres ; il y a une crevasse où il faut vraiment sauter par dessus

Un peu plus tard, on décramponne et on continue sur des cailloux, jusqu’à MonteRosa Hutte. Petite pause avant de repartir ; encore des cailloux puis de nouveau le glacier ; l’itinéraire y est repéré par des piquets !on prend pied sur le Gornergletscher.
Encore une partie caillouteuse que l’on remonte ( échelles, cordes fixes)

et ensuite c’est le long chemin de terre jusqu’à la gare de Rotenboden. 3 h de marche supplémentaire depuis la cabane et on y est.

Ouf, on est vidé !!il a un train toutes les 20mn ; on mange et on arrive à Zermatt vers 15H30.
Voilà, l’aventure s’achève déjà

Pour le plaisir des yeux :

Ces 5 jours au dessus des nuages ont été magiques !!Que nos Pyrénées me semblent paisibles à côté des monstres que l’on a côtoyé durant notre périple !!
Merci à Nath de m’avoir accompagnée dans cette magnifique aventure ; c’était grandiose!


Les photos :
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