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Je continue mes aventures commencées l'an dernier à Cerbère, c'était ici:
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Etape 28: Pla d'Arcalis / Pla de Boavi
mardi 2 et mercredi 3 juillet 2024

Arrivé la veille à Tavascan, j'ai pris la piste jusqu'au panneau "parc Natural de l'Alt Pirineu" avant les granges d'Artamont: du plat, de l'ombre, du téléphone et même de l'Internet.
A Tavascan:



Pour la nuit:



Avec assez peu de randonnées depuis l'automne, pas mal de kilos en trop sur le bide et quelques problèmes médicaux; bref ce n'est pas la forme: je fatigue rapidement, après 1400 m de D+, je peine énormément et j'ai un problème de souffle, je dois ralentir la cadence. Pas évident d'ailleurs de changer de rythme, le naturel revient vite. Ce problème de souffle, je le garderais jusqu'à la fin de l'été et fort probablement à vie. Je dois donc revoir mes étapes dans la mesure du possible, impossible pour les premières avec bivouac.

Premier bivouac de l'année donc le gros sac, je pense que je vais bien en baver.

AR:
Départ à 6 h 40, 11°C, Presa de Montalto.
Boucle complète, je vais rejoindre l'Estany de Becero par le Barranc de Selves. Il y a longtemps, dinosaure m'avait dit que ça passait. Un vague topo sur Internet... Je prends la piste jusqu'à Borda de Montalto. Un début de chemin qui ensuite disparait bien vite dans une forte pente dans la sapinière. Je louvoie et trouve un "chemin" que je vais suivre un bon moment rive droite.







Sortie de forêt, plus de chemin, je change de rive, une autre sente et j'arrive à l'Estany de Becero à 9 h10.





J'y avais bivouaqué à cet étang en 2016 en partant de Soulcem, la suite du parcours je la connais pratiquement en totalité.
Très bel étang:







Coll de Sellente:





Estanyols de Sellente:



J'arrive au Coll de Sellente à 10 h 20, première rencontre avec quatre espagnols. Je verrai durant les deux jours très peu de personnes, une dizaine.
Au col, Estany de Baborte:



Descente à l'Estany de Baborte. En 2014, l'été très pluvieux, j'avais bivouaqué ici, souvenir d'une nuit froide et humide.





Au déversoir:



Petite remontée pour basculer vers la cabane de Basello.



Dalmatien m'avait indiqué le chemin permettant de récupérer le sentier du port de Sullo. Chemin bien indiqué:



Y'a du pour, y'a du contre, même dénivelé. Je préfère prendre le chemin qui descend tranquillou au parking de la Noguera de Vallferrera, 4 voitures seulement.





Bonne remontée jusqu'au Pla d'Arcalis (il y a tout de même du chemin).
Cabane de Boet:







C'est comme aux Bouillouses, des passerelles à foison:



Arrivée au Pla d'Arcalis à 14 h où j'étais arrivé le 9/9/2023. Pause casse-croute:






Traversée:
Chemin inverse jusqu'à l'embranchement pour le refuge de Vallferrera.





3000 €, dissuasif, faudrait instaurer ça en France et faire appliquer!



Après le refuge, j'ai 500 m pour atteindre l'Estany d'Areste. Dès les premiers mètres, je sens que je vais mettre du temps.









Je vais faire un nombre incalculable de pauses jusqu'à l'étang. Un peu avant, je vois quatre isards (dont deux petits) sur l'autre rive à 50 m. Ils ne m'ont pas repéré. Deux minutes avant qu'ils ne détalent en se prenant 150 m de dénivelée. Je les jalouse pour leur performance.

J'arrive à l'Estany d'Areste à 18 h 15. Depuis ce matin, il y a un vent assez frais, la toilette sera sommaire. Je monte la tente un peu avant 20 h.





Le vent s'est apaisé le soir mais se relève vers 4 h. A 6 h 15, je lève le camp sous les bourrasques, il y a plus sympa comme lever...
Le chemin au début n'est pas terrible, il y a tellement de vent que ma photo est floue même en prenant appui:



L'étang sans nom au-dessus:



Port de Canalbona:



Je monte au-dessus de l'Estanyol de Canalbona. Pause petit dèj, le vent s'est calmé.



Le col par lequel j'étais passé en 2016:



A la descente vers l'Estany Fondo, j'avais dû prendre une cheminée sur une vingtaine de mètres. Aucune prise à part l'herbe, pratiquement tout à la force des bras en me retenant à l'herbe, je n'étais pas fier.



J'ai décidé de prendre la crête jusqu'au col au-dessus de l'Estany Fondo et d'y descendre ensuite.
Arrivée sur la crête face au pic de Canalbone:









Hop, à deux mètres un lagopède male que j'embête, joli avec son lobe et son chant si caractéristique.





Ca va tranquillement jusqu'à une dernière descente vers le col au dessus de l'Estany fondo. Le col est là en haut à droite sur la photo mais c'est trop fort pour moi, je coince surtout avec le gros sac.



Il faudrait que je descende franchement coté est et remonter ensuite; même pas sûr que ça passe. Je préfère revenir à mon col de 2016 et à ma cheminée même si ça ne m'enchante pas de repasser par là. Au lieu de reprendre la crête, je passe versant est, plus facile pour rejoindre le col. Du temps et de l'énergie consommés mais j'ai exploré, pas grave.
Au col, versant Fondo:



Je descends assez facilement vers le petit étang de la Coma de l'Estany Fondo sans prendre la cheminée précitée située plus au nord.







Un vague sentier jusqu'à l'Estany Fondo.





Après plus de sentier jusqu'au plat à 2230 m.



Sullo et Estat:



Je traverse pieds nus, pause avant la remontée:



Je récupère un sentier muni de passerelles puis le GR montant au port de Sullo. Personne sur le chemin! Trop tôt ou trop tard ?



Estany de Sotllo:





Chemin pancarté et balisé pour se retrouver au pied du Baborte:



J'arrive aux Estanys de la Coma de Sottlo à 11 h 35. Le site est sublime, j'ai déjà bivouaqué par là. Je suis venu dans le coin 3 ou 4 fois et au total vu deux personnes.







Sullo:



Assez facile par l'arête est, cela fait deux ans que nous envisageons d'y aller avec nounoursonne à partir de Soulcem en trois jours.





Initialement, je voulais monter au Sullo par l'arête, histoire de faire un 3000 ariègeois. 550 m à monter dans la caillasse, ça ne me booste pas. Et puis, je l'ai déjà fait en 2021. De plus, j'angoisse un peu pour le versant ouest du col de Canedo, je sais qu'il va avoir beaucoup de neige et c'est raide. Ca m'incite à y aller au plus vite. Je regrette maintenant de ne pas y être monté au Sullo!

Bref, après la pause déjeuner et avoir converser avec quelques marmottes, je monte au col de Canedo.







Vers le pic de Baborte, facile:



Pas mal de neige en effet de l'autre côté, trop de pente pour prendre le névé trop dur.





Donc pierrier en longeant le névé, c'est croulant, un pas en avant c'est un mètre de parcouru! En 2021, le l'avais monté, moins marrant. Petit passage le long de la paroi, il n'aurait pas fallu plus de neige:



Enfin, moins de pente, je profite du névé:





Estany de Canedo à 12 h 50, y'a pas foule qui passe ici.



Vague sente pour la suite mais c'est évident. Je profite encore d'un névé.





Seule la dernière partie est plus raide. La première fois, j'étais descendu par le torrent, une galère! Je sais maintenant qu'il faut passer rive droite dans les sapins, ça se termine dans les rhodos.



Arrivée dans la vallée et sur le GR qui descend au Pla de Boavi.





A l'intersection avec la vallée de Broate:



1 h 30 pour le Coll de Sellente, faut bien marcher!

Pont de Boavi, une passerelle a été posée depuis le passage de dinosaure.



Pla de Boavi à 15 h 45:



J'avais, en 2015, bivouaqué ici avec des moustiques à foison.

AR:
Voiture à 16 h 15, bien rincé.

Traversée: 1510 m
AR: 1430 m

Enfin de la "vraie" traversée


Merci pour les photos
Content du pont neuf car il faudra que je revienne pour aller faire quelques sommets manquants au - dessus

Les aventures du nounours reprennent aussi
Superbe ce coin tu l'as bien écumé

Ah , nous allons nous régaler de ces CR là , vous êtes quand même de sacrés costauds à vous promener tout seuls si longtemps , à vos âges certainement trés avancés (je parle sans savoir ) , moi , je me régale sur mon fauteuil face à l'écran !

Bravo !

Un grand merci à DINO et à NOUNOURS de nous faire partager ces voyages !!!!!!!!!!!!!!

coll roig a écrit : ↑08 nov. 2024 16:46 Ah , nous allons nous régaler de ces CR là , vous êtes quand même de sacrés costauds à vous promener tout seuls si longtemps , à vos âges certainement trés avancés (je parle sans savoir ) ,
Un grand merci à DINO et à NOUNOURS de nous faire partager ces voyages !!!!!!!!!!!!!!

mouais...je crois pour ma part que je te dois le respect
Nounours il passe dans des coins plus proches de la frontière, plus hauts et plus connus...(pas toujours trop quand même puisqu'il s'est retrouvé à suivre des traces de dinosaure ), mais lui...on peut
car il fait du D+...pendant que moi j'en suis juste à chercher des balises (parfois pas faciles à dénicher quand même )

Bon, je crois que c'est moi le plus jeune qui vous dois le respect
Se promener seul, je ne pense pas que ce soit une histoire d'âge. Je connais des gens qui sont incapable de passer une demi journée seul! En aparté, je vois de plus en plus de femmes seules en montagne qui font le GR.

Merci pour les commentaires et bonne lecture pour la suite.

indépendamment du départ, il doit y avoir quelques trucs communs...
https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/di ... 490/1.3708
je note la descente du canedo

Moi, ta carte, elle est dans mes favoris et je la consulte souvent avec parfois la satisfaction d'avoir fait quelques petits bouts que tu n'as pas emprunté.

Mais, c'est bien de la remettre rien que pour montrer l'étendue de ta connaissance des Pyrénées.
Pour la prochaine étape, je suis satisfait car tu va découvrir plusieurs petits bouts...

Etape 29: Pla de Boavi / Aiguamolls de Guerossos

Lundi 8 et mardi 9 juillet 2024

Je suis arrivé la veille à mon emplacement préféré aux trois quarts de la piste du Pla de Boavi.
Juste avant les résultats de l'élection parlementaire, une vingtaine d'ados chargés montent la piste; je les retrouverai le lendemain au Pla de Boavi, et le mardi en descendant le Coll de Certascan. Il s'agit de jeunes qui participent au campament IPSI un peu plus bas sur la piste: 120 jeunes pendant deux semaines sous tentes.

Je pars du parking de la Presa de Montalto à 6 h 20.

Traversée:
Retour au Pla de Boavi, l'idée est de remonter le Riu de Romedo.



Un trait en tirets sur l'IGCG, ce n'est pas gagné. Il faut trouver le départ de ce chemin, je tourne un peu, en fait très facile, 20 m avant le pont de Boavi, un cairn et un chemin discret.



Ca monte tout de suite sur un petit mais fiable sentier, pas une seule hésitation jusqu'à l'Estany de Romedo de Baix et aucune trace de dinosaure.











En sortie de forêt et après franchissement du torrent, ça monte plus doucement. Un chemin agréable, des petites cascades, je recommande. J'arrive au barrage de l'étang à 8 h 45.
A l'estany, d'où je viens:







Remontée du Riu de Guiló, Pic Rouge:



Aiguamoll de Guiló:



Puis les Estanys de Guiló. Le premier, souvenir d'un bivouac avec nounoursonne:





Le second:



Je rejoins le GR venant de l'Estany de Senó.





Pic de Turguilla à gauche et au second plan au centre le pic Entre les Ports, la pointe:



Lorsqu'il l'avait fait avec Vivaleu, le dinosaure du forum n'avait pas trouvé de topo, il avait dû chercher sur son minitel, car sur Internet on trouve ça:
https://randocouserans.fr/2017/11/08/pi ... les-ports/
Il est vrai que ce n'est pas le même parcours qu'ils ont effectué, ils sont partis 920 m plus haut.

Pause casse croute avant le port de Couillac que l'on passe en fait 30 m plus haut que le col.
Au port de Couillac, vers l'ouest: pic de Couillac, pic de Certescans, pic de Montabone:



Côté espagnol:



Pointe de Rabassère:



Côté français, deux cabanes qui ne sont généralement guère appréciées des bergers (il faut dire que c'est d'un confort minimaliste), pas besoin de permis de construire en zone inconstructible pour les éleveurs! Je ne vois aucun mouton. Par contre un bon tapis de merde. Au loin, le Valier:



Vallée d'Ustou, je connais bien, une très belle vallée, des vallons multiples, sauvage à souhait. On décrit parfois cette vallée comme étant reculée. C'est vrai, surtout pour pas mal d'habitants! C'est ici que l'on tue les ours, que le maire fait des arrêtés interdisant aux ours de divaguer sur le territoire de la commune et que ce même maire interdit la balade au cirque de Cagateille (mi-juillet 2020): tu parles si l'ours va se pointer dans le cirque avec le monde qu'il y a! Bref, au lieu de valoriser l'histoire d'Ustou autour du commerce, des chasseurs et des montreurs d'ours, une certaine omerta règne dans la commune. Aucune référence dans le village, on évite même de mettre des livres parlant de l'ours à l'épicerie! Il est bien entendu qu'il est hors de question d'émettre un seul signe positif ou neutre envers les ursidés. Tout l'inverse de l'autre côté de la frontière où l'on voit des panneaux pédagogiques sur l'ours.

Pour montrer que c'était bien différent au XVIII et XIX siècle mais pas plus glorieux:

Extraits issus de : Ustou, une vallée pyrénéenne méconnue, Geneviève Durand-Sendrail, édition Acala
[des écrits montrent que la vente d'ours à Ustou était de mise en 1775 et l'activité de montreur d'ours en 1751. Il semble que l'activité de montreur d'ours ait débuté à Ustou avant Ercé.

On allait chercher les oursons au printemps dans la tanière, en tuant la mère et on domestiquait les oursons avec une alimentation purement végétarienne: pain, maïs, pommes de terre.

Le sous-préfet Haussmann visite Ustou en 1830: "j'y ai pu contempler sur un grand nombre de pas de portes de petits oursons jouant avec les enfants, familiers avec les chiens et donnant une physionomie singulière à cette localité."

Quand les filles se marient, elles prennent un ourson en dot.]

Pour finir sur Ustou, il y a une figure sympathique qui vaut le détour: le propriétaire, barman, cuisinier et serveur du restaurant Le Marterat. Un petite vidéo sur lui:
https://tele-buissonniere.org/video/cai ... ont-faits/

Sous sa forme débonnaire, le gars est un fin connaisseur des Pyrénées et a parcouru de nombreux sommets dans le monde entier.

Je reprends le cours de la balade...
Couillac, Certescans, Montabone et complètement à droite le pic du Milieu!



Descente à l'étang de La Hillette sur un chemin ruisselant et mal accommodant (presque 2 h du port de Couillac). Ca fait plusieurs années que je n'ai pas pris ce sentier, il est de moins en moins praticable. Personne sur le chemin depuis le port et personne à l'étang! Peut être que la perspective de l'accueil par des patous refroidie pas mal de randonneurs...



Un peu raide juste avant l'étang de La Hillette:



L'ancienne cabane:







Vallée d'Ustou:



Il est alors 13 h 15, je vais mettre presque 5 h pour monter au col entre Montabone et Certescans, 1000 m en hors sentier et beaucoup de cailloux. Je l'avais déjà fait sans problème mais sans le gros sac et plus jeune! Il parait que la sagesse vient avec l'âge mais en tout cas pas l'efficacité en montagne! Pas bon de vieillir...
Un bout de sentier en direction de l'étang d'Alet puis rapidement, il faut rentrer dans la pente en direction des étangs de la Tése de Campet.













J'arrive à l'étang de Montabone:



La première fois, en descente, j'avais pris le mauvais côté de l'étang (coté droit), et une autre fois en montée au pic de Montabone, j'avais trouvé le bon chemin. A l'étang, j'hésite à planter la tente, je suis déjà bien crevé, je n'avance pas vite. Mais je suis anxieux de voir l'étendue du névé au-dessus de l'Estany Blanc qui peut me poser des problèmes. Je préfère le passer le soir qu'au petit matin. J'y vais! A l'étang de Montabone, il faut prendre sur la gauche et chercher le cheminement (quelques cairns) dans des couloirs mi herbe mi cailloux tout ça bien humide.
C'est la dedans qu'il faut grimper:







Au-dessus, un chaos de blocs, quelques névés. Pic de Montabone:





C'est là le col visé, entre Certescans et Montabone:



Petits laquets à 2583 m où j'avais envisagé la possibilité de bivouaquer sur une plage herbeuse qui là est recouverte de neige.





Plus bien loin, ouf!



Guzet au fond:



Après de multiples pauses, j'atteins péniblement le col à 2719 m entre les pics. Un bon vent, j'enfile la polaire.



Montabone:



Certescans:







Point de chemin mais ça descend facilement:





Il a de la gueule cet estany, ça valait le coup!



Je descends jusqu'à l'éperon pour voir la quantité de neige au dessus de l'étang. Ouf, peu de neige, ça va passer facilement. En face, le pierrier menant au pic de la Lleia que j'ai descendu en 2022, il y avait moins de neige, j'avais croisé une quantité impressionnante de bouquetins. Pas du tout envie de remonter ça!





Je descends le Riu de Guerossos et établi le campement sitôt le plat à 2400 m au-dessus des Estanys de Guerossos.







Il est 19 h20, je suis archi cuit. Plus de soleil, un vent bien frais. Je me fais mon lio pates/poulet/champignons. Miam, après une journée pareille, ça fait toujours du bien.
J'ai l'habitude de faire une toilette avant le bivouac. Là je n'y pense même pas, j'ai les extrémités "gelées", vite dans le sac tout poisseux. Je mettrais une bonne heure à me réchauffer.

Bercé par le bruit de la cascade, j'arrive à dormir un peu, départ à 6 h 10 toujours avec le vent. Je laisse la tente montée et descend jusqu'aux Aiguamolls de Gueressos.





6 h 50, fin de l'étape.

AR:
Remontée à la tente, petit déj. Toujours du vent.
Estanyol de Guerossos:



Estany Blau:



Puis direction Coll de Certascan, j'ai trop forcé la veille, la nuit n'a pas annulée la fatigue, j'avance doucement. Mais le col n'est pas bien loin. Fait pas chaud, très nuageux et du vent.



Je regarde pendant dix minutes des bouquetins vraiment pas farouches.





Au col:



Descente du col, je ne m'attendais pas à avoir autant de neige, je n'ai pas osé prendre le névé, trop dur et trop pentu.



Je croise les ados de la colonie IPSI, ils montent doucement, les filles papotant à l'arrière. Sympa des colos comme ça, j'avais fait ça ado dans les Alpes, un bon souvenir, nous étions une demi-douzaine avec un moniteur, partis 3 ou 4 jours.

Initialement, j'avais idée de passer par l'Estanyol de la Serra Plana puis els Estanyosos mais la météo et le dénivelé m'en dissuade.



Je vais par conséquent au refuge de Certascan.







Je n'y suis passer qu'une seule fois en 2010, il a changé, une terrasse, un nouveau toit, un héliport.
Dommage que les vaches viennent chier au pied de la terrasse. Le gardien les chasse mais il aurait mieux fait de mettre une clôture.



Je veux prendre le chemin de l'Estany de Naorte, je pensais qu'il était un peu en dessous du refuge. Bin non, je remonte, il faut passer derrière le refuge.



Bien ce chemin terrassé. Ca monte et ça descend en douceur. 150 m de D+ jusqu'à l'estany de Naorte. Au-dessus de l'étang, je croise cinq anciens qui me demandent dans un français approximatif s'il y a du monde au refuge. Ils y vont pour "diner". Je suppose que c'est pour déjeuner à l'heure de notre gouter français. Courageux les ancêtres pour aller au resto!





Joli Estany de Naorte (après, vous avez remarqué que c'est très rare quand je dis l'inverse), trois gars font la chasse au vairon (et non Véron). Déjà vu ces filets à l'Estany de Rovinet et aux Tres Estanys. Il y en aura également à l'Estany Closell.







Je continue le chemin jusqu'à l'Estany Closell puis la piste.







Le vallon que j'avais pris à l'étape précédente pour rejoindre l'Estany de Becero:



Sur la carte, un chemin en tirets permet de couper à un moment et économiser 2 km de piste mais je ne trouve pas de chemin. Plus bas, autre tracé cartographié qui coupe vers les Bordes de Cabullera. Point de chemin, je descend tout de même. Je trouve quelques traces de vieux chemin sans plus. J'arrive à un premier groupe de granges: Borda del Ferrer en ruines. Je suis à deux mètres d'une entrée de grange, en sort tranquillement un chevreuil qui prenait le frais, magique!



Second groupe de granges en dessous: Borda de Calbullera, entrenues. La piste est 100 m en dessous, un muret de pierre sèches, une sente, je débouche sur la piste.





Arrivé à la voiture à 13 h 45.
Une bien belle étape que je redoutais (la montée au col dans les cailloux), bien content d'y être parvenu!

Traversée: 2085 m
AR: 765 m

tu es chez toi là et tu connais parfaitement le coin c'est magnifique en plus

nounours098 a écrit : ↑10 nov. 2024 08:12 Ca monte tout de suite sur un petit mais fiable sentier, pas une seule hésitation jusqu'à l'Estany de Romedo de Baix et aucune trace de dinosaure.

Mais j'espère bien...
qu'on arrête de me marcher dessus
et quitte à voir des photos autant en voir de coin que je ne connais pas
Blague à part...costaud...faut se la coltiner ta ballade !

C'est vrai que le coin est magnifique dede, je ne m'en lasse pas. Et on est pas les uns sur les autres! Alors as tu fait le Montabone depuis que tu m'en avais parlé ?

dinosaure, tu ne t'étais pas contenté du col toi, en prime tu avais fait le Montabone et le Certescans dans les deux sens! Certescans que je n'ai jamais osé faire de ce côté.

Non Montabone et Certascan toujours pas, ils sont toujours au chaud dans les cartons

Etape 30: Aiguamolls de Guerossos / els Tres Estanys

Lundi 19 et mardi 20 aout 2024

Beaucoup de temps c'est écoulé, la famille, la météo capricieuse, la voiture en panne (saleté d'Ad Blue). Bref, troisième voyage jusqu'à Tavascan.

AR:
Départ de Bordes de Graus à 6h 50, il fait 10 °C, la bonne température.



Je prends le chemin classique du pic de Certescans, excellent chemin.



Rapidement, j'arrive à Noarre, une seule maison habitée.







Les panneaux photovoltaïques sur le mur, ce n'est pas terrible alors qu'il y a de la place au sol.





Il fait frais, j'aime bien, j'arrive à la cabane de Guerossos à 8 h 50. Jolie cabane qui date d'environ 3 ans, bien située et encore en très bon état.





Montée aux Aiguamolls de Guerossos un peu raide avec une paroi rocheuse. Arrivée à 9 h 20.



Traversée:

Montée à l'Estany de Flamisella, il y a un chemin.





A partir de l'étang, plus de chemin jusqu'à l'Estany del Port. J'ai lu ici et ailleurs que certains avaient éprouvé des difficultés, c'est souvent parce qu'ils sont montés jusqu'à l'Estanyol de Flamisella. J'ai également expérimenté (il y 2 ans) un peu à l'extrême le cheminement haut, j'en parlerais plus loin. Il faut au déversoir de Flamisella, aller chercher le col au sud-ouest:



Ensuite une sente discrète et discrètement cairnée permet de descendre agréablement des vallons:







Il faut à un moment descendre du raide mais c'est très court. Il est facile de perdre la trace mais en connaissant le chemin ou intuitivement, il n'y a vraiment aucune difficulté.



Estany Xic et Estany del Port, j'avais bivouaqué ici, j'avais fait réchauffer une côte de porc et des patates cuites dans un feu de pommes de pin.





Il à 2 ou 3 ans, j'étais donc monté par L'Estanyol de Flamisella et descendu dans le couloir avec le gros sac, des gars en bas me regardaient en attendant que je me casse la gueule! C'est passé mais je n'y retournerai pas!



Je fais une pause au-dessus dans les Borricanyes, je repars à 11 h 30.





Estany de Mariola, toujours aussi beau et comme d'habitude, je suis seul. C'est pourtant pas loin du parking!







En passant la Collada de Montarenyo, en face, on accède à l'Estanyet de Montarenyo, souvenir d'un bivouac avec nounoursonne avant de monter le Cap de ruhos.

Pour la petite histoire, j'avais mis sur un blog une photo de cet étang et quelque temps après, j'ai retrouvé ma photo sur le site d'une mairie de ... l'Aude!
J'avais contacté le maire qui m'avait dit que la photo était libre de droits. J'avais dû le menacer d'aller lui dire physiquement ma façon de voir librement les choses pour qu'il retire sa photo. Pas de problème pour utiliser mes photos mais la moindre des corrections est de demander l'autorisation ou au moins d'en informer l'auteur! Le plus fort, c'est quand même de représenter sa commune de l'Aude par une photo de mon estanyet! Gonflé et menteur. Je ne me rappelle plus du nom de la commune mais il n'y avait certainement pas beaucoup de choses à montrer!

Ceci dit, lorsque l'on accède au site de la mairie de Bonac, dans le Biros, on tombe sur une photo de la Coma d'Orla en Catalogne (juste de l'autre côté de la frontière)! Comme s'il n'y avait pas de photos intéressantes sur le territoire de la commune! Même pas sûr que la maire, empêtrée dans les affaires sache que ce n'est pas en France, à moins qu'elle ne pense que le Val d'Aran ne soit encore français (1808)!

Bref...
Je monte au Coll de la Ribereta à 2400 m , hommage:







Descente facile à l'Estany de la Ribereta de Dalt, casse-croute puis à l'Estany de la Ribereta.













Descente à l'Estany de Mollàs.



On peut être tenté de rattraper au-dessus le chemin de la HRP mais c'est un mauvais calcul, je l'avais fait en descente, merdique à souhait (des vallons à n'en plus finir avec des cailloux à contourner).

Il faut atteindre l'Estany de Mollàs et rejoindre alors la HRP à 1920 m au-dessus de la cabane de Fangassal.









Pause, sieste:



Note pour dalmatien: le Canard enchainé, c'est comme le Figaro, c'est un journal... aussi menteur mais en moins chiant. Et qui arrive à m'endormir!





Ensuite, c'est du gâteau jusqu'à l'Estany de Llavera. Je me disais que je pouvais faire le Mont Rouch en AR le soir et bivouaquer vers le refuge Enric Pujol. Mais déjà 1650 m de dénivelé, c'est bon pour aujourd'hui! Je verrai demain matin si l'envie est là.







Donc, je prends mon temps. L'Estany de Llavera est juste au-dessus:





Estany à 17 h.





Les Rouch:





Bon emplacement de bivouac, pas de bétail, pleine lune qui va bien m'illuminer une bonne partie de la nuit. Un peu frisquet.



Je fais la grasse matinée, je pars à 7 h 20!







Je monte au refuge, je dépose le gros du sac un peu plus haut et me voilà parti vers le Mont rouch de France.



Ventolau:



Chemin cairné et balisé, pas moyen de se tromper. Juste sous la crête, le balisage cesse mais c'est évident, il faut monter tout droit.



La descente par le couloir entre les deux Rouch, ça ferait gagner du temps, quelqu'un as t'il essayé?
La montée est facile, plaisante même, seule la pente finale avant la frontière est plus dure. Arrivée sur la crête à 2685 m et retour du balisage jusqu'au sommet, balisage totalement inutile.



Côté Salau:



Quelques blocs au début de la crête puis ça devient roulant.





Mont Rouch d'Espagne:



Sommet en demi-heure. La montée par le versant espagnol n'a rien à voir avec celle du versant français!



Au sommet, c'est brumeux de part et d'autre.





Estany Mollàs à gauche et Llavera:



Retour au refuge par le même chemin. Un peu sous le sommet, je croise un gros chien bien grassouillet et une femme maigrichonne qui doit à peine faire plus que le poids du chien. Avec un gros sac qui fait peut être le quart de son poids, elle monte vite et apparemment sans effort! Elle ne doit pas manger beaucoup de pâté corse! Les maigrichons, c'est comme les jeunes, faudrait leur rajouter un caillou de 10 kg sur le dos!

Refuge et franchissement au déversoir. Bah, ils ont mis une passerelle! Avant, il fallait choisir: soit sauter avec le risque de se vautrer lamentablement, soir aller dans l'eau jusqu'aux cuissots (souvenir à un début juillet où l'eau était bien plus haute que maintenant).





Remontée des étangs de la Gallina, toujours aussi plaisante. Je croise des gros sacs, trois en individuel. Aves les sept personnes au refuge, je n'ai jamais vu autant de monde ici!









Arrivée à l'Estany Major de la Gallina, une beauté!







Je vais chercher le col entre le Ventolau et le Calberante. Une sente y mène sans problème.



Arrivée sur la crête à 2700 m à 12 h 30.





Vers le Ventolau:



Els Tres Estanys, ils sont bien plus beaux lorsque le ciel est bien dégagé:



Je ne vais pas monter au Ventolau, il n'est pas loin mais je l'ai déjà gravi trois fois. Cependant je ne résiste pas à vous mettre deux photos prises au sommet en 2017:





La descente est raide et c'est d'abord du petit caillou, je fais une traversée descendante prudente pour chercher l'herbe. C'est là où l'on voit que le gros sac handicape. Dans l'herbe, ça va mieux.





Els Tres estanys, j'ai déjà quatre bivouacs ici et tous bien réussis, personne, pas de bétail, pas de rosée, météo idéale.







Fin de l'étape à 13 h 20, casse-croute.



AR:

100 m pour remonter au Coll del Forn:





Au col:





Puis descente en suivant le ruisseau.







Après la cuvette à 2330 m, il faut prendre le bon couloir! Les cairns partent de tous les côtés!
Evidemment , je me trompe, obligé de remonter 40 m dans du raide.
C'était là bas où il fallait aller:



En 2014, je m'étais déjà trompé mais plus bas et j'avais dû remonter beaucoup plus sur un terrain bien merdique.

Le bon passage est tout de même pentu:



Le couloir à droite que j'ai failli descendre l'herbe foulée en bas montre que des gus sont passés là tout de même:



Des grandes herbes, des cailloux, des trous et des orties, la suite n'est pas terrible et les genoux commencent à me dire que ça suffit. J'aurai pu passer par l'Estany del Diable par un chemin bien plus confortable mais avec une piste de ski à la fin.





Il y a toujours quelque chose pour récompenser l'effort!





Ouf, arrivée à la station de ski de Tavascan.



Un chemin descend directement à Graus en empruntant sur seulement 100 m la route.



Arrivée à Graus à 16 h 45. Que du bonheur ces deux journées.



Traversée: 1940 m
AR: 1010 m

Houla...heureusement que tu es fatigué...
sinon qu'est ce que ça serait !

Que des endroits où il faut que j'aille pour compléter un peu ma petite liste de sommets

PS : Pour un collectionneur de lacs...ça rapporte des étapes comme celle là