Attention, il y aura encore plein de noms rigolos!
Après un mois de Mars pas fou niveau météo, j'ai profité du premier dimanche avec des conditions à peu près potable pour aller faire un tour dans les Pyrénées ( même si ça implique des températures négatives, un vent à faire s'envoler les pierres, du brouillard et une heure de sommeil en moins à cause du changement d'heure...

Comme lors de ma dernière sortie, je n'ai pas pu monter la route qui mène au pic d'Ortzantzurieta depuis le col de Roncevaux, j'ai décidé de m'y rendre à pied! Pour cela, j'ai trouvé sur les cartes une petites boucles sympas en partant du hameau d'Orbaizetako. Cette boucle allait me permettre de faire d'autres sommets comme l'Urkulu ( ça fait un moment que je voulait y monter).
Je suis parti vers 6h30 dans l'espoir d'arriver vers 9h au point de départ de la rando. Je devais passer la frontière espagnole et plutôt que d'emprunter le col un peu ennuyeux de Roncevaux, j'ai décidé de passer par le col d'Orgambidé et par ces petites routes que j'adore! Je savais très bien que les routes seraient fermées à cette période de l'année à cause du risque de neige. J'ai donc bien vérifié la présence de neige la veille ( webcam d'Iraty). Malheureusement, je n'ai pas pu profité du magnifique paysage qu'offre ces routes car un épais brouillard recouvrait toute la région...

Orbaizetako et les ruines de sa fabrique d'armes ( 900m).

Le brouillard recouvrait toujours les sommets lorsque je suis arrivé à Orbaizetako. Pour temporiser un peu, j'ai visité les ruines de l'ancienne fabrique d'armes qui se situe dans ce hameau. J'ai fini par commencer ma rando. Après un bref passage en direction du Sud, j'ai récupéré une piste qui surplombe le hameau et qui remonte en direction du Nord. Ce n'était clairement pas le passage le plus intéressant de la rando, mais il me permettait d'éviter d'emprunter la route. J'ai pris mon temps, toujours dans l'espoir que le brouillard se lève avant d'arriver à l'Urkulu. Lorsque je suis arrivé au col d'Azpegiko, le soleil commençait enfin à percer les nuages. J'ai ensuite pris la direction du col de Soroluzeko. À ce col, j'ai fait un petit tour sur le petit sommet au sud du col où il reste des vestiges de fortifications comme au pic du Lindus ( et comme la plupart des sommets que je ferai ce jour-là). Puis, je me suis lancé à l'assaut de l'Urkulu. Au fur et à mesure que j'approchais des crêtes, je pouvais sentir le vent venant du Nord-Est. Finalement, j'ai commencé à distinguer la tour ronde en pierre, vestige de l'Antiquité, trônant au sommet de l'Urkulu. Le brouillard était malheureusement toujours présent... Mais ce n'est pas grave! L'ambiance était fantastique!

Le col d'Azpegiko est sous bonne garde ( 1050m).

La face Sud de l'Urkulu depuis le col de Soroluzeko ( 1213m).


Le pic d'Ortzantzurieta ( 1566m).

Un champ de fleurs de glace.

Autant vous dire qu'il ne faisait pas très chaud...


La tour d'Urkulu:
Cette tour est une tour-trophée romaine qui aurait été érigé en 28 av J.C. . Ce monument commémorerait la victoire du proconsul Marcus Valerius Messalla Cornivus ( encore un nom rigolo!) sur le peuple des Tarbelles dans les Pyrénées.


Vue depuis le sommet de l'Urkulu ( 1423m).



Je ne suis pas resté longtemps au sommet, j'avais encore beaucoup de chemin ( et accessoirement parce que ça caillait!


Vu sur l'Urkulu et le col d'Arnosteguy ( 1241m) depuis le Bentarte ( 1384m). On peut voir un fossé typique des fortifications espagnoles construites au début du 19ème siècle sur tous les sommets de la région.


Le pic de Leitzarateka ( 1414m). Je suis bien content de ne pas y être allé, j'aurais été obligé de l'écrire au moins 2 fois sur le CR..



Le Txangoa ( 1471m).

Vue depuis le Txangoa.





La vallée d'Arnéguy,

Le pic d'Astobizkar ( 1499m).

La cabane d'Izandorre ( 1320m. Dommage... À 2-3 lettres près, je croisais Saruman

Cette cabane est une étape pour le chemin de Compostelle. À cause des conditions météos pouvant être extrême sur ce passage, elle possède un téléphone qui permet de contacter les secours. Elle est également munie de 2 caméras, mais cela n'empêche pas les gens de la taguer et de laisser leurs détritus dedans...

Ma pause a été assez courte, moins d'une demi-heure. Pendant ma pause, je m'étais dit qu'il ne valait mieux pas monter à l'Astobizkar afin de gagner un peu de temps. Mais au moment de partir, je n'ai pas pu résister à l'envie de monter sur ce sommet encore enneigé! J'ai ensuite rattrapé la route qui monte à l'Ortzantzurieta. Je suis évidement monté en haut du Burregieta, il y avait qu'une dizaine de mètres depuis la route. Cela a été l'occasion d'observer quelques casemates de la Linea P. J'ai ensuite continué sur la route. J'ai esquivé le Mendimotx par la droite, parce que re-flemme, puis j'ai enfin attaqué les derniers 100m pour l'Ortzantzurieta. La vue est une fois de plus magnifique! La route monte littéralement sur le sommet! C'est vraiment dommage que les premiers mètres de cette route soient impraticable car sinon elle est relativement carrossable...

Vue sur l'Espagne depuis l'Astobizkar. On peut voir l'Izaga ( 1361m) et l'Higa de Monreal ( 1289m).
On peut distinguer au loin le massif enneigé de Moncayo et celui de la Sierra de Cebollera ( mais je n'en suis pas sûr), distant chacun de 150km.

Le pic d'Adi enneigé ( 1457m).




Vue depuis le Burregieta ( 1441m). On peut voir une casemate de la Linea P.

Vue sur les villages d'Auritz et Ronceveaux depuis l'Ortzantzurieta.

L'Autza ( 1304m), les crêtes d'Iparla ( 1049m) et le Baïgurra (892m). Je pouvais également voir le radar de l'Artzamendi.


Le Txangoa, le col d'Arnosteguy et l'Urkulu.



Bien qu'il était 15h et que le soleil avait fait pleinement son apparition, il faisait bien froid. Je suis donc rapidement reparti. Il ne me restait plus qu'à redescendre à la voiture en passant par les bois et le petit sommet de Murukoa. Le soucis, c'est que j'ai complètement perdu le sentier dans les bois. J'ai bien retrouvé quelques vestiges de sentiers et de pistes forestières mais sinon, la grande partie de la descente s'est faite hors sentier à travers les bois. Le hasard m'a fait découvrir une autre casemate complètement perdu dans la forêt. J'ai quand même réussi à me repérer tant bien que mal et je suis arrivé à la voiture vers 16h30. Après avoir fait de nouveau un tour des ruines de la fabrique d'arme, j'ai repris la route. J'aurais pu me balader un peu mais j'ai préféré rentrer au plus tôt ( réveil à 3h du matin pour le boulot le lendemain..). Mais je n'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter pour prendre la Skyline en photo sur le spot photo niveau tournoi qu'est le col d'Orgambidé!


La fabrique d'armes d'Orbaizetako:
La fabrique et le village ont été construit en même temps à partir de 1784, bien qu'il existait déjà une forge. L'activité a cessé en 1882, mais elle a connu plusieurs périodes creuses et même des destructions dû à des guerre et des incendies.
Le site était réparti de manière à ce que les installations industrielles soient en bas, le stockage du charbon et des minerais au niveau intermédiaire et les habitations et l'église en haut. Son processus de fonctionnement était moderne pour l'époque. Le débit du ruisseau de Legartza était converti en énergie mécanique par plusieurs moulins, qui permettait d'activer les soufflets des fours et les marteaux des forges.
Les fours de la fabrique. Il y avait 2 fours qui étaient alimentés en charbon et en minerai par le haut. Les matières étaient convoyés par le biais de wagonnets reliés aux entrepôts. Les soufflets des fours ( 2 par fours au début, puis 3) étaient disposés sur les côtés des fours ( grande ouverture qu'on voit au premier plan de la photo).

La conduite d'eau pour les moulins des fours. Il y avait dans cette conduite 2 moulins qui permettaient chacun d'activer les soufflets par le biais d'un axe et de pignons à cames. Le piédestal avec l'escalier servait de support pour un palier d'un moulin.

Ces arches permettaient non seulement de rigidifier les structures autour du ruisseau, mais elles servaient également de conduite d'aération des installations.

Le stockage du charbon et des minerais. Le charbon était produit surplace grâce aux immenses forêts entourant le hameau. Le minerai provenait des nombreuses mines de la région.


Vue depuis le col d'Orgambide ( 1000m).

Le pic d'Errotzate ( 1345m), avec sa crête qui redescend vers la source de la Nive. Pas ma meilleure expérience de rando...

Bonne journée à tous!