Bonjour à tous!
Jour 11: Hospitalet-L'Andorre - Refuge de Cabana Sorda
Distance: 19,39 km
D+: 1805 m
D-: 926 m
Allez c'est parti, on s'attaque au gros morceau de notre traversée: l'Ariège!!! Et bah non... Mon idée à la base était de rejoindre les étangs de Fourcat en restant sous la frontière côté Ariège. Le soucis c'est que j'étais très inquiet par la traversée du cirque de la coume d'Ose. J'étais parti en Juin 2024 pour éclairer cette zone. Mais ça n'a pas été possible à cause d'une météo catastrophique... Et ayant toujours en tête les difficultés qu'avait eu Lili au Canigou, j'ai préféré prendre une autre voix que j'avais anticipé mais pas forcément beaucoup préparée. On a donc choisi de passer par l'Andorre. Le chemin allait être moins technique, moins sauvage. Il y avait juste le passage du col pour rejoindre les étangs de Fourcat qui risquait d'être plus compliqué. Clairement, j'étais vraiment très attristé de ne pas pouvoir passer par le versant Ariège... C'était un des endroits que j'attendais le plus sur la traversée! En plus, on avait des conditions météos parfaites pour visiter ce coin absolument sauvage... Tant pis, ça sera pour une autre fois! À défaut, j'allais pouvoir découvrir l'Andorre, ce qui était une bonne chose également.
Nous avons donc attaqué la journée vers 5h. La journée promettait d'être compliquée puisqu'on allait devoir faire l'ascension du col de l'Albe, soit environ 1100m de montée! J'ai eu du mal à entamer cette journée. Rapidement, mes 2 acolytes m'ont distancé. J'avais une sensation de jambes lourdes et j'avais beaucoup de mal à avancer. La montée est rude et après moins d'une heure de marche, nous prenions déjà une première pause.
Après le premier étang, le chemin se calme un peu. Nous avons pu continuer tranquillement jusqu'à l'étang de Pedorrés. L'endroit est paisible, il n'y avait personne, si ce n'est quelques pécheurs. On a ensuite pris la direction de l'étang de Couart. Les difficultés ont repris à partir de la Couillade de Pedorres. Heureusement, l'étang n'était plus très loin! Lorsqu'on l'a atteint, on s'est direct assis pour prendre une 2ème pause.
L'étang de Pedorrés ( 2160m) et le pic de l'Albe ( 2764m).
La couillade de Pedorrés.
L'étang de Couart ( 2230m)
Je n'étais pas au mieux de ma forme! Et en regardant la carte, je me doutais que ça n'allait pas s'améliorer. On a d'abord dépassé l'étang, puis nous avons continué en direction des étangs d'Albe. Le petit vallon dans lequel nous progression était magnifique. Une fois de plus, l'endroit était recouvert de rhododendrons fleuris. Le sentier était parfois à peine visible au milieu des fleurs roses. Par contre, ces rhododendrons étaient des nids pour des millions de moucherons! À chaque fois que nos jambes secouaient les branches, nous étions étouffés par des nuées entières, donnant un côté infernal à ce lieu pourtant si beau! Le sentier n'était pas non plus une sinécure puisqu'il y avait régulièrement des éboulis et des passages de gros rochers à traverser. Et c'est en enjambant un de ces rochers que j'ai pu entendre un petit son de tissu déchiré... Je venais de créer un trou béant dans mon pantalon, dans une zone stratégique et plutôt gênante... En gros, j'allais pouvoir économiser du temps sur les pauses pipi!

Dans les derniers mètres sous le col de l'Albe, j'ai complètement craqué et je ne parvenais quasiment plus avancer! C'est avec un bon gros quart d'heure de retard par rapport aux filles que je suis arrivé au col. Mais ces efforts ont finalement été récompensés par la jolie vue sur les étangs de Juclar!
On est ensuite redescendu en direction du refuge de Juclar! On avait plus qu'une chose en tête, prendre une bonne assiette de charcuterie et un coca bien frais! Mais pour ça, il fallait encore se confronter à quelques petites côtes entre les étangs et le refuge! Nous sommes finalement arrivés au refuge vers 12h.
L'étang d'Albe inférieur ( 2295m).
L'étang d'Albe supérieur ( 2355m).
Vue depuis le col de l'Albe ( 2539m).
L'Andorre.
La France.
L'estany de Juclar (2300m).
L'étang de Joclar ( 2122m).
Le refuge de Juclar ( 2308m).
On s'est fait plaisir! De la charcuterie, du fromage, du pain, des tomates! C'est fou comment une simple tomate peut autant faire du bien! On a ensuite repris notre route. On espérait pouvoir pousser jusqu'au refuge de Cabana Sorda, mais on savait que ça ne serait pas simple. Nous sommes descendus un peu, puis nous avons pris un petit sentier qui part vers l'Ouest. Ce sentier a été une véritable torture pour moi. Je n'avais littéralement plus de force! Et quand je me suis rendu compte qu'il y avait quand même 150m de montée à faire avant de rejoindre le prochain vallon ( alors que je pensais que c'était majoritairement plat), ça m'a achevé! J'ai réussi à me traîner tant bien que mal. Il nous restait ensuite encore 250m de monter pour atteindre le refuge. On a nettement ralenti le rythme, ça m'a permit de mieux appréhender cette dernière difficulté. En observant la vallée en contre-bas, j'avais l'impression d'être dans les Alpes avec ces grandes vallées ouvertes, clairsemées de bergeries et chalets ( et avec des remontés mécaniques sur toutes les montagnes... ). Nous avons finalement atteint le refuge vers 15h45.
La vallée d'incles.
Le refuge de Cabana Sorda se trouve dans le creux au milieu de la photo.
Le port de Fontargente ( 2268m).
Le refuge de Cabana Sorda ( 2300m).
L'estany de Caban Sorda ( 2300m).
Nous sommes entrés dans le refuge et nous avons décidé de passer la nuit dedans. Après une telle journée, je suis très rapidement allé au bord du lac pour me rafraichir les pieds. Lorsque je me suis rendu compte que la température de l'eau était plus qu'acceptable, je me suis rapidement mis en sous-vêtement et je me suis jeté dans l'eau! Les filles m'ont rejoint ensuite, mais avec un peu moins d'entrain!
On est ensuite retourné au refuge et on s'est installé au soleil pour une petite sieste bien mérité. J'ai pris le temps d'observer le sentier qu'on allait prendre dès notre départ, un petit sentier en balcon très raide et un poil vertigineux! On a essayé de profiter de ce moment de calme. Mais ce dernier a rapidement était troublé par un groupe de jeunes. Ils allaient eux aussi dormir au refuge. Et lorsque on a entendu le doux son des bouteilles d'alcool qui s'entrechoquent dans les sacs, on s'est tous les 3 regardés avec la même idée en tête: "Finalement, on va plutôt bivouaquer!".

On s'est éloigné du refuge et on a installé notre campement. Après cette journée assez éprouvante, on est rapidement allé au lit!
Jour12: Refuge de Cabana Sorda - Cabane de Besali
Distance: 16,95 km
D+: 1318 m
D-: 1552 m
La nuit a été d'un calme plat! Enfin pour ma part oui... Les filles, qui rechignaient encore à mettre des bouchons d'oreilles, ont eu une toute autre nuit! Au moment de nous endormir, d'autres gens s'étaient apparemment installés à côté de nous et n'étaient pas d'une grande discrétion. Ensuite, le groupe de jeunes qui étaient au refuge ont fait du bordel toute la nuit. Moi, la seule chose que j'ai entendu, c'est le réveil à 4h30...
On a attaqué par le petit sentier qu'on observait la veille. Cette petite sente est certainement vertigineuse. Mais vu qu'il faisait encore nuit, on a pu progresser sans être impressionné. On a fini par atteindre la crête sous le pic de la Coma de Varilles. Avant de prendre une pause pour manger, on a pris le temps de monter un peu le long de la crête sur une cinquantaine de mètres, afin de profiter du lever de soleil.
Le village de Sant Pere ( 1700m).
Le pic de la Coma de Varilles ( 2760m).
On a ensuite pris la direction du refuge de Com de Jan. En descendant, on a pu observer plusieurs isards qui remontait en direction du pic de la Coma de Varilles. La descente jusqu'au refuge a été assez rapide. On s'est ravitaillé en eau, puis on a attaqué la montée du col de Meners. La nuit m'a fait du bien, je me sentais bien mieux sur mes jambes comparé à la veille et on a rapidement progressé. On a pris une 2ème pause à environ 2500m d'altitude. Il nous restait encore 200m à monter. Ces 200 derniers mètres ont été assez rude, avec un col qui ne semblait jamais se rapprocher. Puis le sentier débouche sur un petit plateau avec un orri. Non seulement, on pouvait enfin voir le col, mais en plus ce dernier n'était plus qu'à une cinquantaine de mètres! Et enfin, après 5h de marche, nous avons enfin atteint le col de Meners, avec sa magnifique vue sur la vallée de Sorteny!
L'estany de Ransol ( 2450m).
L'orri du col de Meners ( 2670m).
L'estany dels Meners de la Coma ( 2630m).
Vue sur la vallée de Ransol depuis le col de Meners ( 2710m).
Vue sur la vallée de Sorteny.
Après être resté quelques minutes à contempler la vue, nous avons repris notre route. Je craignais un peu la descente de ce col. En regardant la carte, le versant Ouest me paraissait pentu. Mais au final, la descente ce fait sur un simple sentier sans difficulté. La vallée de Sorteny est belle et très fleurie. Par contre, la descente jusqu'au refuge de Borda de Sorteny est interminable... Il faisait très chaud et on ne voulait une fois de plus qu'une chose: s'assoir au refuge et consommé! Nous avons finalement atteint le refuge vers 12h30. Sur le coup, le lieux nous a paru un peu luxueux! On a un peu hésité à rentrer avec nos gros sacs et nos vêtements crades ( surtout moi avec mon pantalon troué... Ultra classe!

). Mais notre gourmandise a été plus forte et nous sommes finalement entrés.
La cabane Pleta Serrera ( 2210m).
Comme d'habitude au programme, assiette de charcuterie fromage, soda, etc... Clairement, on dénotait par rapport aux clients! On n'avait malheureusement pas amené avec nous la chemisette et les mocassins... Il n'y avait quasiment que des français, dont un groupe très bruyant qu'on devait entendre discuté même depuis le col de Meners... On était forcé d'écouter leurs conversations! Par exemple, sachez que Micheline aime enlever ses chaussures à la pétanque pour bronzer des pieds.

Faites ce que vous voulez de cette infos... En tout cas ça devait être capitale comme infos parce que sur le moment, elle l'a gueulé assez fort pour que l'entièreté de l'Andorre le sache... Cela nous a assez vite saoulé. On a mangé puis on a rapidement repris la route.
Pour la suite, j'avais prévu à la base de monter à la portella de Rialb, puis de redescendre à l'estany Esbalçat. Mais il faisait très chaud et la fatigue commençait à se faire de nouveau sentir. En plus, je savais que la prochaine journée serait très dur et exigeante, je cherchais donc à économiser un peu nos forces. J'ai repéré sur la carte un sentier qui monte moins, qui reste dans les bois et qui passe à la cabane de Besali. Mon idée était ensuite de pousser jusqu'à l'estany Esbalçat, histoire de s'avancer pour demain.
Nous sommes donc redescendus au parking du refuge. En chemin, on s'est retrouvé nez-à-nez avec un chevreuil qui semblait être complètement désorienter. On a pu nous approcher de lui à tout juste quelques mètres. Après le parking, nous avons pris la direction de la cabane de Besali. Il y avait un peu moins de 300m à monter, dont 150m droit dans le pentu. Heureusement, les arbres nous apportaient un peu d'ombre. Dans ma tête, je me disais que si il y avait une source à la cabane, on allait être tenté de nous arrêter là pour la journée. On a fini par atteindre la cabane vers 14h15.
Vue depuis le refuge Borda de Sorteny ( 1970m).
Vue depuis la cabane de Besali ( 2080m).
Et évidement, il y avait une source. À peine un filet d'eau mais assez pour nous faire douter. De plus, le cadre autour de la cabane était absolument idyllique. On ne savait pas quoi faire entre nous arrêter là ou essayer de nous avancer. Il prévoyait des orages pour le lendemain, nous avancer aurait été une bonne chose. Mais à force de tergiverser, nos corps se sont refroidis, la flemme de repartir a pris le dessus et nous nous sommes finalement stoppés là pour cette journée.
On a profité de la source pour nous laver et laver les vêtements. J'ai profité de la présence d'un balai pour nettoyer la cabane. J'ai sorti la poussière par le pas de la porte en balayant. Sauf que dans cette cabane, il y avait des sacs de sel et j'ai donc du mettre du sel sans le vouloir sur le pas de la porte. Alors qu'on était calmement assis au frais dans la cabane, un cheval s'est pointé et a commencé à vouloir entrer. J'ai rapidement fermé la porte pour l'en empêcher. Il s'est mis à lécher le pas de la porte.. Je vous laisse imaginer le bruit insupportable des léchouilles en boucle. En plus, il avait une cloche autour du cou qui sonnait régulièrement. De temps en temps, il passait la tête devant le hublot, on aurait dit une scène de Jurassic Park avec le T Rex...

J'ai fini par perdre patience, je suis sorti et je l'ai chassé. Une action qui n'a visiblement pas plu au cheval! Avant de repartir, il m'a jeté un regard qui n'inspirait que de la vengeance! La suite de l'après-midi a été calme, nous avons mangé puis nous sommes allés nous coucher.
Bonne journée à tous!