Ca tombe bien, dinosaure, ton lien. Je ne suis jamais allé au Maubermé par la crête nord (Garbé et
Rouche), je me dis que c'est l'occase lors de ma traversée. En plus, départ d'Eylie c'est à 10 min de chez moi! Mais avec le gros sac, je me dis que cette crête ne sera pas simple. J'ai beau tourner le truc dans tous les sens, je n'arrive pas à me passer d'un bivouac. Bon, tant pis, le Pic du Rouche est encore reporté!
Etape 37: Còth de Montoliu / refuge dera Honeria
Lundi 9 au mercredi 11 septembre 2024
AR:
Jour 1: départ du refuge Honeria à 1008 m à 10 h 40, 15 °C.


La journée sera maussade, nuageuse, je ne verrai que très peu le ciel bleu.
Je prends le GR le long de l'Arriu de Toran, je passe au-dessus du barrage Sant Joan de Toran.



On peut monter par la Coma d'Arbe, je l'avais fait dans un brouillard épais en débouchant entre le lac Long de Liat et le Portilhon d'Albi; au menu: des cailloux et du rhodo.

Je continue sagement le chemin. Vers 1600 m, je mets le collant et la polaire.




A 2180 m, on arrive à un faux plat, des marmottes à foison. J'en prends une pour un caillou, décidemment, c'est une habitude de confondre les animaux avec de l'inerte!


Intersection des deux GR à 2269 m, je redescendrai par l'autre sentier.

Je voulais monter à Pica Palomèra puis suivre la Sèrra des Armèros mais le brouillard m'en dissuade, dommage, je ne verrai pas le joli Estanh Nere de Uèri. Et un lac de moins, dinosaure ne va pas apprécier.
Liat:



J'arrive à l'Estanh de Pica Palomèra et aux Cases des Menes de Liat, important site minier qui sera omniprésent pendant trois jours.



Cabane de Liat, occupée par des espagnols.



Il commence à bruiner, je m'installe en dessous à 2210 m. Il est 15 h 20, je monte la tente et le brouillard s'installe. Je me fais un thé sous la tente, j'aime pas du tout utiliser le réchaud dans ces conditions, je prends d'infinies précautions.

Jour 2: le brouillard s'est dissipé dans la nuit et je me suis bien caillé. Départ à 7 h 50, je marche vite pour me réchauffer. Je continue le GR 211.

Pic Blanc du Portillon:


Cabana deth Pas Estret, fermée. Une harde d'isards détale.







Je remonte vers le lac de Montoliu, le sol est gelé.



J'arrive au Còth de Montoliu à 10 h.


Traversée:
Malgré le soleil; il fait vraiment pas chaud, je ne m'attarde pas.
Je descend au GR, puis Mines deth Pòrt D'Uret et la voie Decauville jusqu'au Port d'Uret.
Tuc de Montoliu:
Mais, suis je en France ou en Espagne?
Cet été sur un sujet concernant les sommets ariègeois, on m'a fait la leçon sur l'article 7 du traité de Bayonne. Cocasse pour moi qui ai resté aussi longtemps à l'école.

Donc, le maitre d'école m'a parlé de ligne divisoire des eaux: ce qui coule côté français est en France, ce qui coule côté espagnol est en Espagne. Là, j'ai compris!
Mais, on me dis aussi que les cartes peuvent être fausses sur les frontières.
J'ai une formation scientifique, cartésienne. Euh, non, pas de rapport avec les cartes.

Bref, je sais que les eaux du lac que je vois vont dans l'océan par la Gironde (je sais, c'est à côté de chez moi

). France ou Espagne le lac de Montoliu ? La leçon n'est pas claire, faut que je retourne à l'école.
La cabane au Port d'Uret:
Pour la petite histoire, je crois l'avoir déjà racontée, pour son inauguration, l'architecte a voulu y passer la nuit. Il a neigé durant la nuit et au matin, impossible de sortir, la porte s'ouvrant vers l'extérieur.

Puis, ensuite, il a fallu recouvrir la cabane de pierres car l'habillage en rondins de bois n'était pas conforme à la réglementation.
Barrage d'Uret, je vois presque la maison...
Còth de Montoliu à gauche et Parros:
Prochain objectif, le Tuc de Maubermè, point haut du Couserans, je ne peux pas l'ignorer! Troisième fois que j'y vais, je connais le chemin.
Vite dit, à 1770 m, je me trompe de trace, je m'en rend compte rapidement mais ça passe facile, je persévère. Tête de mule!
Je vais vers le sud en montant et j'arrive facilement à la crête qui est juste avant celle de la frontière.
Après, c'est de l'escalade mais facile pour moi, ça se complique mais je monte encore une quarantaine de mètres.
Et là, j'arrive à un pas où j'ai le vide en dessous.
Deux mètres à monter, techniquement facile, des prises solides, j'ai eu pire en dessous. mais le vide ...

Je ne suis pas loin du sommet, je vois bien que passé ces deux mètres, ca devrait être facile ensuite. Et si ça passe pas au dessus, comment je redescends ??
J'hésite et je renonce, la frousse ou la sagesse... Un mélange des deux.
Faut redescendre maintenant avec précaution, ça va.
Et je reviens au point 1770 m retrouver le bon chemin.
Bon, j'aurai exploré, un moins froussard que moi passait sans problème. J'aurai presque fais deux fois le Maubermè dans la matinée! J'ai perdu 40 min dans cette histoire mais j'ai le temps et pas d'état de fatigue.
Pic à 12 h 35. Il y a trois gars à barbes blanches, des gars de la vallée d'Aspe, ils viennent peut être en Ariège pour échapper aux inondations récentes chez eux. Et deux savoyards qui me suivaient, je leur dis qu'ils découvraient la vraie montagne.
Vers l'est: Valier au fond derrière le Barlonguère. Mail de Bulard jusqu'au Pic de l'Homme.
Je reprends le chemin, rejoins le GR puis les Estanhets de Maubèrme.
Après le dernier étang, je coupe pour rejoindre l'Arriu Unhola à 2090 m.
Je retrouve mon bivouac de la veille et mes affaires à 15 h 15.
Sieste, thé, je prends mon temps. Je pourrai rentrer le soir mais je veux passer par le lac Long de Liat et ce serait trop long.
Je me remet en marche et descend au lac, c'est vallonné, ça passe partout. J'aime bien.
Je remonte un peu pour trouver ce petit étang tout en longueur puis mon bivouac à 2160 m et à 16 h 45.
Nere deth Cap deth Marc:
Vers 18 h, le brouillard monte, deux heures plus tard ce sera la purée complète.
J'entends du bruit, des isards sont au au-dessus de moi à 40 m, un peu désemparé de ma présence.
Je suis déjà au lit que j'entends un grognement: pas une vache, pas un ours, pas un sanglier, j'écarte d'office le chevreuil. Mystère! Un isard est revenu au-dessus et il crie. Première fois que j'entends le chevrotement de l'isard. Rut ou hostilité envers moi ?
Jour 3: une bonne partie de la nuit bien humide dans le brouillard et comme la nuit précédente, beau temps le matin. En repliant la tente, je trouve de la glace sous le double toit. Sympa sans les gants. Mais j'ai eu moins froid cette nuit.
Montée vers les lacs de Liscòrn, jolis. J'étais venu ici au printemps, la neige m'avait empéchée de remonter vers le Tuc des Crabes.
Ca monte facilement partout, j'arrive sur la crête près du Tuc des Crabes à 2369 m.
Descente à l'intersection des deux GR où j'emprunte le chemin par Bedreda.
Légère remontée douce jusque vers le Còth de Uèrri, la suite est une longue descente.
Deth Potz:
Bedreda:
Le premier jour, j'ai vu deux personnes à la cabane de Liat, le deuxième, les 5 gars au Maubermé et le troisième, personne.
Arrivée à la voiture en fin de matinée.
Traversée: 1090 m
AR: 1852 m